Quelques mois à peine avant que la guerre civile syrienne n’éclate en mars 2011, l’administration Obama a offert au régime d’Assad un retrait israélien du plateau du Golan en échange de la rupture des liens avec l’Iran et le Hezbollah, a rapporté le journal arabe basé à Londres Asharq Al-Awsat, ce dimanche.
Selon le rapport, qui a été relayé au journal par de hauts responsables américains et syriens qui étaient impliqués dans les négociations à l’époque, les pourparlers avaient atteint un stade avancé et les parties avaient même préparé un document à signer.
Les pourparlers ont impliqué l’envoyé américain de l’époque, Frederic Hof, selon le journal, ainsi que l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton.
Le rapport déclare : «Cela a été confirmé à Asharq Al-Awsat par des responsables impliqués dans les négociations, qui ont été tenues par le président syrien Bashar Assad et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et médiatisées par l’envoyé américain Frédéric Hof. Les négociations comprenaient également au moins deux réunions avec la participation du ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Muallem, le conseiller juridique Riad Daoudi et l’ancien ambassadeur américain à Damas, Robert Ford. Le président américain Barack Obama et son vice-président Joe Biden, l’actuel président, étaient au courant de ces négociations secrètes, dans lesquelles l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton était également fortement impliquée.
Comme indiqué, les propositions contenues dans le projet d’accord prévoyaient l’abandon par Damas des «relations militaires» avec Téhéran et le Hezbollah en échange du retrait israélien du Golan vers la frontière du 4 juin.
Le rapport indique que Netanyahu a été surpris par la proposition et qu’Assad était prêt à aller aussi loin qu’il est allé en échange du plateau du Golan.
Asharq Al-Awsat est un journal saoudien et reflète souvent la position officielle du gouvernement. Il est possible que le moment du rapport ne soit pas une coïncidence et qu’il visait à faire pression sur Washington sur le programme nucléaire iranien.
Le rapport n’a été confirmé par aucune source officielle aux États-Unis ou en Syrie, mais coïncide quelque peu avec les affirmations d’un autre ancien secrétaire d’État américain, John Kerry, dans son livre «Every Day Is Extra».
La réunion finale entre le président syrien Bashar Assad et Hof a eu lieu le 28 février 2011, selon le rapport, au plus fort du soulèvement du «printemps arabe» qui avait déjà renversé les régimes en Libye et en Égypte et venait de commencer à s’étendre à Damas.