Le Liban s’est plaint aux Nations Unies après que des avions israéliens auraient violé son espace aérien pour mener une frappe aérienne contre des cibles en Syrie jeudi soir, a déclaré le ministre de la Défense de Beyrouth.

Zeina Akar a déclaré que les avions israéliens « ont violé de manière flagrante l’espace aérien du Liban à basse altitude, provoquant un état de panique parmi les citoyens », a rapporté Reuters vendredi matin.

La plainte est intervenue quelques heures après que des habitants de Damas ont déclaré avoir entendu de fortes explosions provenant de frappes aériennes présumées visant des endroits dans la capitale syrienne et la région de Homs au nord de la capitale.

La télévision d’État syrienne a affirmé que ses systèmes de défense aérienne avaient réussi à abattre la plupart de ce qu’elle prétendait être des missiles israéliens tirés depuis près de Beyrouth.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR), un observateur de guerre basé au Royaume-Uni, a déclaré que « des missiles israéliens visaient des dépôts d’armes et des positions militaires du » mouvement chiite libanais Hezbollah, entre Damas et Homs.

Les médias libanais ont également signalé l’atterrissage de deux missiles dans la région de Qalamoun, sur la frontière abrupte entre le Liban et la Syrie, bien qu’il ne soit pas clair si les projectiles provenaient de frappes aériennes présumées ou d’intercepteurs itinérants.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montreraient des avions de guerre israéliens survolant l’espace aérien libanais.

Akar a déclaré qu’elle s’était plainte à l’ONU de ces vols, qui, selon elle, violaient la résolution 1701 de l’ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le groupe terroriste libanais Hezbollah.

Il a également exhorté l’ONU à agir contre les survols israéliens, a rapporté Reuters.

L’armée israélienne reconnaît rarement ses attaques en Syrie et un porte-parole a déclaré à l’AFP qu’elle « ne commente pas les informations des médias étrangers ».

Au cours de l’attaque présumée, deux avions civils à destination de Beyrouth ont été contraints de dévier brièvement de leur trajectoire, a déclaré à Reuters un responsable libanais.

L’agence de presse d’Etat libanaise a rapporté jeudi matin que des avions israéliens avaient survolé plusieurs villes du pays, dont Beyrouth. Il a également indiqué que le Liban s’était plaint auprès de la force de maintien de la paix des Nations Unies à la frontière avec Israël de vols de reconnaissance au-dessus de son espace aérien près de Beyrouth, et a publié une image montrant des traînées circulaires de fumée dans le ciel, prétendument à partir d’un vol israélien.

Le Liban soulève régulièrement la question des vols de reconnaissance israéliens qui violent son espace aérien avec l’ONU.

Les attaques présumées sont survenues quelques heures après que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que son groupe commencerait à importer du carburant d’Iran, défiant les sanctions américaines et défiant presque Israël ou les États-Unis d’arrêter l’expédition.

« Le navire, à partir du moment où il naviguera dans les prochaines heures jusqu’à son entrée dans les eaux (méditerranéennes), sera considéré comme territoire libanais », a-t-il déclaré lors d’un discours télévisé à l’occasion de la commémoration musulmane chiite de l’Achoura. « Aux Américains et aux Israéliens je dis : c’est le territoire libanais.

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a averti jeudi que les propos de Nasrallah pourraient être « dangereux ».

« Les navires iraniens apporteront des dangers et des sanctions supplémentaires pour les Libanais », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par son bureau