« Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres. » (Etienne de la Boétie)
Les prix flambent, le peuple s’enflamme et l’Etat se consume ! Que faire ?
La France des ouvriers, des pauvres, des sans-grades, des sans-noms, était dans la rue.
Elle était là, adulte, mobilisée pour une lutte politico-socio-économique contre son gouvernement.
Si vous êtes comme moi, alors asseyons-nous et essayons, un instant, de comprendre l’écho public, de cet événement populaire, donné à travers le monde.
Les gilets jaunes avaient mis le pays dans une impasse pour obliger leur gouvernement à faire face à l’inacceptable, nous apprenant ainsi, pour aujourd’hui, une leçon très précieuse.
Comment faire en sorte que les gouvernants deviennent attentifs à nos revendications et entendent notre exaspération ?
Réponse : grâce à un large et une très forte mobilisation autour de manifestations courageuses et intransigeantes.
Les gens souffrent d’une incapacité à subvenir à leurs besoins élémentaires, il s’agit d’une situation dramatique, issue de décennies de libéralisme violent et hégémonique aux dépens des masses laborieuses et de la classe moyenne. Cette voix, venue crier, témoigner de tant de mois et d’années de souffrance, produit une colère envahissante dans l’ici et le maintenant.
Laissez-moi imaginer un peu mon cher État d’Israël où la Knesset reflèterait vraiment l’ensemble de la population, où chaque-un de ses membres serait le digne élu d’un vote direct, par les citoyens, et non par un parti politique intéressé et inutile qui ne représente tout simplement pas la voix populaire dans son ensemble.
Nous devons exiger une fiscalité sur la richesse au nom de la responsabilité collective et nationale ! Serait-il humiliant de partager plus de votre fortune quand vous en accumulez d’autant plus ? Personne n’a l’intention de priver les riches de leur richesse mais les inciter à participer à la transformation des plus démunis, une époque où les pauvres seront moins pauvres, c’est tout !
Il faut certes agir contre le dérèglement climatique car il nous concerne tous, nous sommes l’Humanité, nous sommes le monde, mais cela doit se faire en parallèle d’une lutte acharnée contre les disparités socio-économiques, combinaison de base d’une vie meilleure et d’un bien-être réel pour tous. Il convient de noter que les recrues et les manifestants, dans les rangs des gilets jaunes, ont souffert de manière désintéressée. Ils ont sacrifié leurs propres besoins personnels, consciemment et volontairement abandonné leurs lieux de travail, pour mieux faire entendre leur voix. Plusieurs personnes ont été tuées dans diverses circonstances, plus d’un millier ont été arrêtées et de nombreux blessés, parfois marqués dans leur corps. En dépit de tout cela, ils persistent à se vouloir se mesurer à la direction politique, ils sont beaucoup plus tranchants et exigeants que nos protestataires ici, en Israël. Mais, comme cela s’est produit à Amona (Israël), le comportement violent des forces de police, l’exploitation de la force impitoyable utilisée contre tous les manifestants, nous découragent et nous inquiètent plus que jamais. Les événements de France sont sans doute le résultat d’une longue histoire militante et activiste, de grèves en manifestations, de soulèvements en révolutions, le peuple sait, quand il le veut, se mobiliser et monter aux barricades.
Les gilets jaunes ont résisté assez longtemps, fidèles à leurs combats, et n’ont jamais baissé les bras après les premiers signes de réussite relative. Ils connaissaient le poids politique de leur mobilisation, ils savaient bien quand agir, comment le faire et où porter atteinte à la stabilité sociale. Il y avait une conscience collective, source de socialisation sur le terrain, confiante dans son pouvoir et prête à une résistance à long terme, car convaincue de son bon droit. Les peuples, dont le mien, devront tôt ou tard suivre les traces de l’esprit déterminé des gilets jaunes et se convaincre qu’ils peuvent initier le changement pour des lendemains plus radieux. Les Occidentaux font face à des politiciens charismatiques, photogéniques, très célèbres et soi-disant libéraux, qui ont vendu leur âme au dieu « Mamon ». Ils sont très attachés aux valeurs progressistes, démocratiques et néo-libérales, ils essaient de redorer leur blason à grand renfort de fausses nouvelles, sur le corps mourant des travailleurs enchainés et de la classe moyenne asservie.
Si seulement nous, Israéliens, pouvions tirer quelques leçons du manifeste ouvrier français !
Car nous, Israéliens, sommes couramment en opposition avec nos loups politiques et financiers, très souvent ex-militaires de haut rang sans grande expérience étatique, des hommes d’affaires sans scrupules, un système bancaire, des commerçants et des marchands pour qui seuls les profits adipeux comptent. Beaucoup d’entre eux, trompeurs, arbitraires, narcissiques et morbides face à l’illusion de notoriété, caressent hypocritement tout le monde dans le sens du poil.
Leur seule vision est celle d’une politique économique et sociale utile et bénéficiaire.
Ils soutiennent, avec passion et avidité, les lois du marché, l’économie libérale et le capitalisme hégémonique.
Ce sont eux que l’on nomme « les élus », mais par qui ?
Ils servent le plus souvent les plaisirs libertins de la richesse, et se révèlent trop fréquemment indignes de leur statut car indifférents au devenir légitime, généreux et sincère de notre société.
Si les Israéliens tirent une leçon des luttes françaises, alors ils devront adopter une attitude d’extrême méfiance envers les familles du capital et de la richesse. Une minorité détient en captivité l’économie de l’état et asservit notre société humaine. Les aigles puissants de l’industrie, du commerce national, de l’économie et des trésors, sans exception, tous sont les alliés perpétuels et indéfectibles de nos incommensurables politiciens.
Soyons clairs avec nous-mêmes, notre réalité contemporaine exige, hurle, nous mobilise au drapeau ! Engageons-nous à recruter en masse, nos travailleurs tourmentés, ceux qui besognent sans respect, nos agriculteurs ignorés et une classe moyenne souffrante d’un déclin inéluctable !
Mon peuple, vivant à Sion, doit reprendre ses esprits, prendre conscience de lui-même et de son statut.
Il lui faut reconnaître l’importance associative de toutes les forces sur le terrain et refuser à haute et intelligible voix de servir « les maîtres ». Ils sont peu nombreux et possèdent le plus, eux sont la majorité et ils possèdent le moins ! Pourquoi ?
Est-ce le destin juif, comme celui de toutes les autres nations, ou tel que nous le prétendons, est-ce devenir une lumière pour les nations ?
Bonne question et à bon escient !
Le peuple peut et doit exercer son ascendance démocratique (Demos = le peuple Kratos = le pouvoir), c’est son unique et légitime liberté !