L’expression miraculeuse de Menachem Begin « la mer n’est pas la limite de notre peuple » devrait être aujourd’hui le code de fonctionnement de l’Etat d’Israël, et une pierre de touche dans laquelle ses dirigeants seront testés. »

Ce qui est le plus étonnant dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, c’est l’étonnement : l’étonnement de Poutine qui a vraiment déclenché la guerre comme si, qu’on ne savait pas qui est Poutine et qui est la Russie, comme si, qu’on ne savait pas tous les préparatifs devant le monde entier, comme s’il n’avait aucune raison d’éviter une attaque militaire. Eh bien (contrairement à notre étonnement) qu’à part les Ukrainiens, aucun pays ne se battra contre lui, et tout le monde se contentera de fermer sa bouche…

Etonnement devant Biden, Johnson, Macron et autres dirigeants dits du « monde libre », qui se voient comme libres de tenir des discours enthousiastes et de prendre du recul. Comme si nous ne les connaissions pas des conflits précédents, comme si nous ne savions pas que ceux qui se soucient de la « paix mondiale » ne travaillent systématiquement que pour leur propre bien-être.

Le « Traité de Budapest » a été oublié et transformé en un bout de papier qui ne valait pas les signatures dessus. Dans cet accord, signé en 1994, l’Ukraine a renoncé à un énorme arsenal d’armes nucléaires en sa possession et « a reçu une promesse » signée par les dirigeants des États-Unis, de la Grande-Bretagne et… de la Russie (oui, de la Russie) qu’ils respectent sa souveraineté et ses frontières. Et s’abstenir d’utiliser la force contre elle. Pourquoi s’étonne-t-on encore que les accords internationaux ne soient à l’épreuve qu’un bout de papier ?

Chaque missile russe qui atterrit maintenant en Ukraine, chaque soldat russe qui envahit maintenant son territoire, chaque cri du président ukrainien pour « nous laisser tranquilles » devrait faire réagir vigoureusement les Israéliens étonnés, ceux qui font toujours confiance aux dirigeants européens et américains, ceux qui voient ces dirigeants à l’étranger comme une alliance et dont il faut respecter pour leurs conseils et leurs exigences, car seuls les imbéciles apprennent de l’expérience, les sages peuvent et doivent apprendre de l’expérience amère des autres.

L’échec du leadership mondial aiguise notre besoin de leadership : l’État d’Israël doit toujours, et surtout dans une telle urgence, être le chef du peuple juif tout entier. Il doit prendre soin de tous les Juifs d’Ukraine, de tous, pas seulement des Israéliens parmi eux. Parce que c’est notre carte d’identité : nous ne sommes pas seulement l’État des citoyens d’Israël, mais de tout le peuple d’Israël. Des centaines de milliers de nos frères et sœurs qui ont été capturés dans une guerre qui n’est pas la leur, qui vivent maintenant une réelle peur de la mort, et dont la vie, la santé et le bien-être dépendent d’eux en retour.

L’État d’Israël doit tout faire pour eux, les placer au centre de l’attention et de la responsabilité nationales, leur fournir toute l’assistance nécessaire, à la fois pour survivre à l’enfer et pour sortir de là et arriver en Israël.