En 1993, les États-Unis ont accepté de détruire leur stock d’armes chimiques. En 2004, le processus de destruction a commencé, un processus qui n’a été achevé qu’en 2011. Est-il réaliste de s’attendre à ce que la Syrie puisse détruire ses stocks à tout moment dans un proche avenir?
Michael Totten explique pourquoi il a fallu si longtemps aux États-Unis, et pourquoi il n’est pas réaliste de s’attendre que les stocks d’armes chimiques en Syrie soient détruits dans les mois qui suivent.
De 1962 à 2011, l’armée américaine a enregistré près de quatre mille tonnes de VX, sarin, et agent de blister HD (communément appelé gaz moutarde) au dépôt chimique de Umatilla, le long de la rivière Columbia, à deux heures et demie à l’est de Portland, Oregon.
En 1993, les Etats-Unis ont signé un traité interdisant la production, le stockage et l’utilisation des armes chimiques, et onze ans plus tard, en 2004, l’armée a commencé à détruire les stocks en Oregon.
Ils l’ont fait en incinérant les agents chimiques dans un four à 2700 degrés dans une zone peu peuplée du pacifique, sous le contrôle complet de l’armée des États-Unis.
Il leur a encore fallu huit ans. Les munitions toxiques doivent être détruites très lentement et très prudemment. Une seule goutte de ce genre de substance peut tuer, alors que l’installation était située sur le fleuve Columbia qui traverse Portland, en Oregon et à Vancouver, Washington.
Et bien que le comté de Umatilla soit assez éloigné, le Los Angeles Times a rapporté que des «scénarii de catastrophe, suite à un tremblement de terre, ou d’un incendie aurait pu envoyer un panache de résidus toxiques à Portland, Seattle ou Spokane. »
Les personnes qui vivent dans cette région ont éprouvé un grand soulagement, quand l’armée a finalement terminé la destruction des stocks le 25 Octobre 2011.
La Convention sur les armes chimiques a été rédigée à New York et Paris. Les Etats-Unis ont signé en 1993. La Syrie a accepté de la signer, il y a trois jours. Un plan pour débarrasser la Syrie de ses armes chimiques pourrait débuté incessament. Mais considérant tout ce qui précède, on peut être animé d’un certain scepticisme.
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