Quelques jours à peine avant le second tour décisif de l’élection présidentielle française, des rumeurs ont fait état dans le pays de soupçons d’irrégularités financières impliquant, selon les soupçons, Marine Le Pen, candidat d’extrême droite. Le parquet français a confirmé au cours de la dernière journée des informations selon lesquelles l’Agence européenne de lutte contre la corruption a soumis un rapport spécial accusant Le Pen et d’autres politiciens du parti (anciennement le « Front national ») de détournements de 600 000 euros de l’argent de l’Union, alloués à des fins politiques et partisanes.
Le site d’investigation français « Mediapart » a été le premier à révéler dimanche matin la nature des soupçons, qui ont été établis après une longue enquête sur le dossier et auraient été soumis aux autorités françaises dès le mois dernier. Selon des informations, Le Pen, qui a été membre du Parlement européen de 2004 à 2017, a « détourné » des fonds qu’elle a reçus du syndicat d’une valeur de 140 000 euros à des fins politiques de son parti en France. Au total, le parti est soupçonné d’avoir utilisé à des fins de politique intérieure quelque 617 000 euros censés faire partie de son travail au Parlement européen. Aucun des politiciens n’est accusé d’avoir pris l’argent dans sa poche, mais de paiements pour les travailleurs, les consultants et les événements à partir des fonds syndicaux. L’enquête est en cours depuis 2017 et la demande du syndicat porte uniquement sur la restitution des fonds.
Les informations ont fait sensation en France à Pâques et les accusations de personnes proches de Le Pen – qui n’ont pas encore officiellement répondu aux informations – selon lesquelles il s’agissait d’une persécution politique. « Le peuple français ne sera pas trompé après les tentatives de l’Union européenne et des institutions européennes d’intervenir dans l’élection présidentielle française et de nuire à Marine Le Pen », a déclaré son avocat, notant que le candidat n’a reçu aucune enquête des autorités du pays à ce jour.
Le Pen a légèrement modéré ses positions eurosceptiques lors de la campagne électorale actuelle et s’est retirée de sa promesse de quitter la zone euro, mais a exprimé des opinions très critiques à l’égard de l’UE, qu’elle a définie comme une « organisation défaillante… dirigée par le chantage et les menaces ». Elle a promis dans des interviews à la radio ces derniers jours d’œuvrer pour un changement global de la ligne de conduite du syndicat si elle était élue.