La Russie a interrompu mercredi son approvisionnement en gaz naturel de la Bulgarie et de la Pologne aprÚs que ces derniÚres nations ont refusé sa demande que les Européens paient en roubles.
Selon Gazprom, le gĂ©ant gazier russe majoritairement dĂ©tenu par lâĂtat, certaines entreprises europĂ©ennes ont dĂ©jĂ trouvĂ© des moyens de continuer Ă acheter du gaz Ă la Russie tout en satisfaisant Ă ses exigences de paiement et en Ă©vitant de violer les sanctions imposĂ©es au pays suite Ă son invasion de lâUkraine.
Le Dr Dimitrios-Vasileios Kokkinos, prĂ©sident de DVK Consultants, basĂ© aux Ămirats arabes unis, a dĂ©clarĂ© Ă The Media Line que certaines entreprises ont en effet trouvĂ© des moyens de le faire.
« Ils le masqueront en versant des euros à Gazprombank que la banque transformera en roubles », a-t-il déclaré.
Gazprombank est une filiale de Gazprom.
Vassilis Kopsacheilis, conseiller politique spĂ©cialisĂ© dans le risque gĂ©opolitique, a soulignĂ© dans une interview Ă The Media Line que plusieurs entreprises europĂ©ennes ont des contrats avec Gazprom, et quâelles sont prĂȘtes Ă payer en roubles, comme lâexige la Russie.
Par ailleurs, quatre acheteurs européens de gaz ont déjà réglé leur approvisionnement en roubles, selon Bloomberg News, qui cite une personne proche de Gazprom.
Kopsacheilis a toutefois ajouté que de nombreux pays européens hésitaient à se conformer aux exigences de Moscou concernant le paiement du gaz naturel et du pétrole.
Pour cette raison, de nombreux pays européens, acheteurs de gaz et de pétrole et organisations se sont tournés vers le Moyen-Orient comme une alternative possible.
Kopsacheilis a notĂ© que certains pays de la rĂ©gion pourraient fournir une quantitĂ© limitĂ©e dâapprovisionnement Ă©nergĂ©tique Ă lâEurope, et dâautres pourraient le faire Ă plus grande Ă©chelle, mais il reste encore quelques problĂšmes Ă rĂ©soudre pour que cela se produise.
« Pour des quantitĂ©s limitĂ©es, IsraĂ«l et lâEgypte, voire lâIrak â la rĂ©gion kurde dâIrak â pourraient ĂȘtre des fournisseurs alternatifs. Pour des quantitĂ©s plus importantes, lâAlgĂ©rie, le Qatar, et dans une moindre mesure lâArabie Saoudite. LâIran pourrait Ă©galement ĂȘtre une bonne alternative », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Kokkinos a dĂ©clarĂ© que lâAfrique du Nord augmentera ses exportations de gaz vers lâEurope. Cependant, cela ne comblera quâune petite partie de lâĂ©cart.
Concernant lâArabie saoudite et les autres pays du Golfe, Kokkinos a expliquĂ© quâils ont des contrats Ă long terme pour approvisionner principalement la Chine. Il leur est difficile de rĂ©duire leurs exportations vers lâAsie et de les dĂ©tourner vers lâEurope en raison de lâimportance croissante de la Chine au Moyen-Orient.
« Cette [fourniture Ă la Chine] est importante pour eux [les pays du Golfe] parce que maintenant que les Ătats-Unis se sont retirĂ©s du Moyen-Orient, seule la Chine peut les protĂ©ger de lâIran », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Par consĂ©quent, a-t-il ajoutĂ©, « le gaz vers lâEurope ne peut ĂȘtre augmentĂ© que de maniĂšre marginale ».
Kopsacheilis a ajoutĂ© que lâAsie paie des prix relativement Ă©levĂ©s pour le gaz naturel liquĂ©fiĂ©.
« Si les expĂ©ditions devaient ĂȘtre redirigĂ©es de lâAsie vers lâEurope, cela signifierait des prix plus Ă©levĂ©s pour les acheteurs europĂ©ens, ce qui signifie du gaz plus coĂ»teux pour les consommateurs europĂ©ens par rapport aux prix actuels de la Russie », a-t-il notĂ©.
Kopsacheilis a dĂ©clarĂ© que lâIran pourrait Ă©galement ĂȘtre une bonne alternative. Cependant, il a expliquĂ© que lâaccord sur le nuclĂ©aire iranien devait dâabord ĂȘtre rĂ©tabli pour que les sanctions soient levĂ©es, et quâalors seulement, lâIran pourrait exporter son gaz et potentiellement approvisionner lâEurope.
Kokkinos a notĂ© que le Qatar partage avec lâIran le plus grand champ gazier du monde, South Pars, quâils pompent toujours ensemble car sinon, ils auraient des problĂšmes techniques. Cependant, il a dit quâen thĂ©orie, la partie iranienne ne peut pas exporter le gaz en raison des sanctions.
Concernant les pays de la MĂ©diterranĂ©e orientale, il a ajoutĂ© que si de nouvelles sources de gaz Ă©taient trouvĂ©es dans la rĂ©gion, cela pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une alternative plus appropriĂ©e. Cependant, il a ajoutĂ© quâil faudrait plusieurs annĂ©es pour que cela se produise.
Kokkinos a conclu que lâEurope sera trĂšs probablement en deçà de ses besoins en gaz en raison de lâinvasion russe de lâUkraine et des sanctions imposĂ©es par lâUE et les Ătats-Unis, ainsi que des conditions russes dâapprovisionnement en Ă©nergie en rĂ©ponse.
La seule solution viable est que lâArabie saoudite et les Ătats du Golfe augmentent leur production au profit de lâEurope, « ce qui est peu probable », a-t-il dĂ©clarĂ©.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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