Dalia Hatuqa est une journaliste palestinienne rĂ©putĂ©e et primĂ©e , qui a publiĂ© dans Time, le Washington Post, The Economist et ailleurs.Â
Elle a écrit un fil Twitter hier sur ses frustrations face au retard de franchissement de la frontière entre la Jordanie et Israël – accusant Israël pour le retard.
 » Il y a actuellement une attente de trois heures du côté jordanien du pont Allenby. Beaucoup de gens ici sont des citoyens américains. Maintenant, dites-moi pourquoi les États-Unis sont occupés à travailler sur une dispense de visa pour Israël alors que nous pourrissons littéralement en enfer au poste frontière »
 » Toujours en attente. Je suis ici depuis 11. La partie jordanienne vient de me dire que le système de numĂ©rotation qu’ils ont ne s’applique pas aux personnes dont les noms sont inscrits sur la liste par un «ministre» ou quelqu’un de «haut placé». Un gars vient de me dire qu’il n’a pas eu de numĂ©ro et qu’il est dĂ©jĂ parti du cĂ´tĂ© israĂ©lien. «Â
« Tout le monde se nourrit de la misère et du dĂ©sespoir palestiniens. Nous payons 110 $ par personne juste pour monter dans un bus partagĂ© pour traverser le pont. Et attendez trois heures juste pour que les IsraĂ©liens puissent baiser avec vous. C’est l’expĂ©rience de voyage palestinienne par excellence. «Â
 » Ă€ tous ceux qui suivent mon drame sur le pont, je suis enfin rentrĂ© chez moi. Ce qui est censĂ© prendre 3 heures maximum m’a pris 7 heures. C’est essentiellement Ă mi-chemin d’Amman Ă Washington DC. Je suis fatiguĂ©, affamĂ©, assoiffĂ© mais surtout en colère et triste que c’est ce qu’il faut pour rentrer Ă la maison. «Â
 » Je n’ai pas goĂ»tĂ© Ă ce genre d’ humiliation depuis la seconde Intifada. Je suis tellement Ă©puisĂ© Ă©motionnellement et physiquement que j’ai dormi Ă partir de 21 heures la nuit dernière et je me suis rĂ©veillĂ© Ă midi aujourd’hui. Des amis sont sur le pont au moment oĂą nous parlons et ils ont attendu 5h du cĂ´tĂ© jordanien. Le tout vous brise. «Â
Vous voyez, les méchants Israéliens ont l’intention d’humilier les Palestiniens, et c’est la raison du retard, selon cette journaliste primé.
Quand quelqu’un lui a commenté, « Chere lady. J’ai fait la queue 3 heures à Heathrow hier. » elle a répondu: « Tais-toi. Faire la queue à Heathrow est un tout autre jeu de balle. Tu n’as aucune idée de ce dont tu parles. Je ne réponds généralement à personne, mais il est évident que tu es privilégié et que tu n’as jamais goûté à une humiliation comme celle-ci . »
Pour les Palestiniens, chaque affront est une « humiliation » qui leur est adressée. Personne d’autre n’a de problèmes, personne d’autre ne souffre, et chaque Palestinien qui est incommodé est victime d’une attaque directe contre son palestinisme.
Les problèmes au passage du pont Allenby n’ont rien à voir avec « l’humiliation ». C’est très simple : le nombre de voyageurs est trop important pour que les installations puissent les gérer aux heures de pointe. (Ironiquement, les Arabes appellent le passage « Karama » – ce qui signifie « dignité ».)
UltraPal a un article sur les retards au passage. Il mentionne que c’est un problème chaque annĂ©e pendant les vacances d’étĂ© – une traversĂ©e qui prend normalement une heure en prend maintenant plus de 8 (plus que le trajet de Hatuqa.) C’est pire cette annĂ©e car les gens veulent ĂŞtre avec leur famille pour le prochain Eid al Adha.Â
L’article met en lumière quelque chose auquel Hatuqa ne fait qu’allusion : les retards incitent les gens à soudoyer les responsables jordaniens, qui laissent passer certaines personnes en premier, ce qui exacerbe le problème pour les autres.
UltraPal n’est pas une publication pro-israĂ©lienne mais Ă aucun moment elle ne prĂ©tend qu’IsraĂ«l est la raison des retards. Il mentionne que les responsables palestiniens qui se trouvent Ă©galement au point de passage ajoutent eux-mĂŞmes aux retards en fouillant les voyageurs Ă la recherche de cigarettes de contrebande avant qu’ils ne prennent les bus pour les zones contrĂ´lĂ©es par l’AP.Â
Pour les Palestiniens, Israël est le yin et le yang de tout mal, donc tous leurs problèmes sont la faute d’Israël. Cela a l’avantage de ne pas leur permettre d’assumer la responsabilité de leurs propres problèmes.
Hatuqa pourrait utiliser ses plates-formes pour faire connaĂ®tre la corruption et le favoritisme du cĂ´tĂ© jordanien du point de passage. Elle pourrait mentionner Ă quel point les installations sont inadĂ©quates. Cela pourrait faire honte Ă la Jordanie au lieu de s’attaquer au problème. Mais au lieu de cela, elle fait ce Ă quoi les Palestiniens sont conditionnĂ©s : blâmer IsraĂ«l, qui ne peut pas faire grand-chose pour rĂ©soudre le problème par lui-mĂŞme, et donc s’assurer que les Palestiniens seront des victimes perpĂ©tuelles.Â
C’est le rôle qu’ils ont choisi, et c’est un rôle qu’ils apprécient.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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