Noah et ses trois enfants sont à l’origine de toute l’Humanité, un seul sujet entretient l’harmonie entre tous les descendants : une langue commune.
Mais cette cohésion linguistique sera vite rompue par D.ieu suite à la construction d’une tour que l’Histoire retiendra comme la «Tour de Babel».
Son édification et ses portées humanitaires, surtout, deviendront fort dommageables pour un quelconque devenir de société. Le Créateur empêcha l’achèvement de l’ouvrage, brouilla leur langage et dissémina les hommes sur la surface du globe sanctionnant l’être dénaturé et violé.
Est-il blâmable de vouloir fonder une cité et d’y élever une tour faite de briques et de poix?
La Torah contesterait-elle la marche en avant et l’essor technologique de la civilisation?
Non point, bien au contraire, le texte est explicite : « D.ieu les bénit en leur disant «Croissez et multipliez! Remplissez la terre et soumettez-la ! » (Genèse 1, 28). Nahmanide explique à ce propos: «D.ieu a donné aux hommes la force et le pouvoir sur Terre de traiter les animaux selon leur désir, de déraciner, de planter, d’extraire les minéraux»
L’Eternel a confié Sa création au discernement et à l’investigation de l’Homme, Il désirait ainsi le faire participer à l’Ouvrage créateur. Le nécessaire mouvement de l’homme s’oriente vers l’assujettissement de la nature, cela instaure en un temps unique, bénédiction et commandement. Il est donc impossible de remettre en cause la détermination et l’aspiration de l’homme à vouloir saisir l’action divine et à essayer ses propres desseins.
Afin de mieux surprendre dans leur quotidien, les hommes de Babel, rejoignons leur chantier d’antan, et voici ce qu’en raconte le midrash: «La tour avait sept degrés à l’est et sept degrés à l’ouest. Les hommes montaient des briques d’un côté et descendaient de l’autre. Si un homme tombait et se tuait, on n’y prêtait guère attention, mais si une brique tombait, les bâtisseurs restaient consternés par cette perte et disaient : «Malheur à nous, combien de temps mettrons-nous avant de monter une nouvelle brique pour la remplacer?» Abraham, fils de Terah, qui passait par là, les vit construire la tour et les maudit au nom de son D.ieu. Il dit: ‘Seigneur fend leur la langue’ (Psaumes, 40, 10) » (Pirkei de Rabbi Eliezer, 24).
L’Histoire reconnaîtra aisément dans cette civilisation les fondements du totalitarisme, celle où les masses sont traitées comme des moyens de production, basées sur l’exploitation du travail des esclaves.
De la compréhension des lois de la Nature émanent d’innombrables ouvertures et offrent une maîtrise illimitée. «Si une idée parvenait à se réaliser», dit Descartes, «nous serions comme seigneurs et propriétaires de la nature». Devant tant d’assurance la science manœuvre les manières d’en venir à bout, mais de quel bout parle-t-on? Celui que l’individu établira ?!
Avant tout, des débouchés qui affirment sans ambages le progrès de la condition humaine, ceux qui poursuivent le bien-être physique et moral.
La matière ne peut par elle-même régner sur quoi que ce soit, nous le savons bien, le pouvoir demeure imparfait, l’Eternel Créateur reste le Maitre incontesté et seul Vrai Propriétaire de la Nature.
Néanmoins, la technique doit s’autoriser à raffiner la nature, à traiter avec ménagement le temps et l’espace des créatures.
Suivant le code Hébraïque, il n’existe qu’une seule manière d’être: honorer l’ensemble des vertus et des valeurs, voire celles qui, quelquefois, ont une expression contraire, la miséricorde et la justice par exemple.
Le progrès technologique sera une valeur sûre lorsqu’il sera soumis au bien absolu, à ce sujet la Bible rapporte la bénédiction de Noah à ses enfants: «La beauté de D.ieu est à Yefet ! Qu’elle réside dans la tente de Shem ! » (Genèse, 9, 27).
Comment entendre ce verset ?
La «beauté de D.ieu» symbolise la sagesse de la Grèce, ce que nos maîtres nommaient : arts, sciences et techniques, D.ieu octroya ce génie à Yefet, aïeul des cultures occidentales.
La «tente de Shem» symbolise quant à elle, la profession du bien, du beau et du vrai, de la morale et de l’éthique. Le progrès est légitime et même souhaitable, mais exclusivement dans la tente de Shem, et non au milieu de Yefet.
En clair: la matière doit être nécessairement soumise à l’éthique, et non le contraire.
Au vu et au su du vécu actuel, nous voilà toujours bien éloignés d’une telle réalité, la matière et son produit demeurent on ne peut plus adulés sous ses formes les plus exacerbées.
L’idole de tous les âges favorise aveuglément la destruction de l’Unité divine, pourtant seule à pouvoir réunir l’ensemble des valeurs, et entraîne inexorablement la fin d’une vraie croyance en D.ieu et en Son unité.
Toute volonté de prôner une valeur à excès convertit cette dernière en une sorte de paganisme, et finit par réfuter toute Présence divine dans le monde.
Par Rony Akrich pour Alyaexpress-News