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Plus seul au monde : Le chanteur et compositeur Shimon Buskila retrouve sa sƓur aprùs 35 ans

« J’aimerais que pĂšre puisse nous voir maintenant » : le grand et triste secret de la vie de Shimon Buskila est rĂ©vĂ©lĂ© – et la boucle est bouclĂ©e ‱ Il vit sans parents, enfants, frĂšres ou sƓurs. C’est ce que son entourage a pensĂ© pendant de nombreuses annĂ©es ‱ Mais Buskila a une sƓur avec qui il a perdu le contact il y a 35 ans ‱ Devant les camĂ©ras, il joue pour la premiĂšre fois sa sƓur une chanson qu’il a Ă©crite pour elle, alors que les larmes Ă©touffent les deux frĂšres et soeur en larmes.

Les yeux de Shimon Buskila sont tristes mĂȘme quand il rit. Il a perdu sa mĂšre Ă  l’ñge de neuf ans, son pĂšre est parti aussi au dĂ©but de sa carriĂšre et s’est retrouvĂ© seul – avec la musique et l’amour de la rue. « Shimon Buskila, tu es notre hĂ©ritage », lui crient les fans, « seulement la santĂ©, continue de nous rendre heureux » – et il admet : « Il n’y a rien de plus satisfaisant que cela et cela me donne toute la motivation pour continuer et allez de l’avant continuez Ă  faire de la musique pour le cƓur et l’ñme. »

« Mon pĂšre avait 73 ans, il Ă©tait jeune. Parfois, je lui parle », avoue-t-il sur la tombe de son pĂšre Ă  Netivot. « Parfois j’allume une cigarette et je la mets au bord du kever pour lui  et j’allume une cigarette pour moi et lui parle de moi, lui parle de la vie, lui parle de musique, de ma carriĂšre. Je lui parle de mes enfants, de ma femme, d’avoir tout dans la vie ».

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« Parfois j’allume une cigarette et je la mets sur la tombe de mon pĂšre comme ça.  » Photo: Les 12 nouvelles

Lorsque vous vous promenez avec Buskila Ă  Netivot, chaque coin de rue vous rappelle la douleur, la blessure, la solitude. Seule la fiertĂ© des locaux parvient Ă  masquer un peu cette tristesse, juste un peu, la tristesse. « Je vivais seul ici, j’avais un appartement », se souvient-il.

Et comment avez-vous payé le loyer ?

« Je n’avais aucun moyen de payer. La chose la plus drĂŽle qui me soit arrivĂ©e, Ă  ce jour je la raconte lors de concerts. Je n’avais pas d’argent pour payer l’électricitĂ©. Je me rĂ©veille un matin, fais bouillir de l’eau pour le cafĂ© dans la bouilloire Ă©lectrique . Ça ne marche pas. Je l’allume, je me tourne vers la voisine, je lui dis : ‘Tu as l’électricité’ ? Elle me dit : ‘Oui’. J’ouvre le tableau, ils ont pris mon minuteur et avait coupĂ© l’électricitĂ©. »

« J’avais des bougies de Hanukkah et j’ai mis les bougies comme ça Ă  la maison et j’ai composĂ© ma premiĂšre chanson ‘J’étais au paradis’. Ehud Manor a Ă©crit le texte et j’ai donnĂ© cette chanson Ă  Sarit Hadad et cette chanson est devenue un hit national. Et que puis-je te dire, Rina,  j’ai reçu de l’argent et payĂ© l’électricitĂ©. L’électricitĂ© est revenu Ă  la maison.

Shlomo Artzi a donnĂ© Ă  Buskila sa premiĂšre gloire. Depuis, il occupe une place d’honneur en tant que musicien, crĂ©ateur et interprĂšte. Sa collaboration avec Shiri Maimon a produit de nombreux titres. Ses spectacles sont populaires et de nombreux chanteurs demandent Ă  chanter ses chansons. Et malgrĂ© tout cela, l’histoire de famille lui tient Ă  cƓur.

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« Je n’avais pas d’argent pour payer l’électricité » | Photo: Les 12 nouvelles, Les 12 nouvelles

A chaque instant je pense tout savoir sur Shimon Buskila et puis je découvre autre chose

« Rina
 (la journaliste) comme je te l’ai dit, je suis devenue orphelin Ă  l’ñge de huit ans et demi, et mon pĂšre, que sa mĂ©moire soit bĂ©nie, a pris la mort de ma mĂšre trĂšs, trĂšs, trĂšs durement. Puis pendant 15 ans, il a Ă©tĂ© seul , et il a rencontrĂ© quelqu’un. Ils se sont  mariĂ©s et ont eu un enfant .

Et viviez-vous dans la mĂȘme maison ?

« Nous vivions dans la mĂȘme maison. Environ
 trois ans »

Et vous vous ĂȘtes bien entendu avec la seconde femme de votre pĂšre ?

« Je ne la sentais pas. Elle dormait toujours avec sa mĂšre. Alors mon pĂšre, il en avait marre qu’elle couche tout le temps avec sa mĂšre. À la fin, ils ont divorcĂ© et, au fil des ans, ils ont dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Ashkelon »

Quel Ăąge avait votre soeur ?

« Elle a quittĂ© la maison quand j’avais plus ou moins cinq, six ans »

Quel est son nom?

 » Anat . Et je ne l’ai pas revue depuis. Et quand mon pĂšre est mort, je l’ai appelĂ©e, lui demandant de venir Ă  Netivot, et passer le Shabbat.  » Elle me dit :  » Je ne connais personne « . J’étais en colĂšre. Et depuis, je ne lui ai plus parlĂ©.

Et ?

« AprĂšs j’ai commencĂ©, comme on dit, Ă  grandir – tout le monde finit par grandir – et j’ai Ă©crit une chanson sur elle en marocain »

Finalement la journaliste et Bouskila sont allés à Ashkelon pour rencontrer Anat et pour lui chanter la chanson, sans savoir que son frere lui avait composé une chanson . 

« Wow. Ce ne sera pas facile »

Êtes-vous excitĂ©?

 » trÚs »

je suis aussi excité

Buskila frappe Ă  la porte et il est accueillie avec un cĂąlin chaleureux et affectueux

La journaliste Ă  Annat : Quand vous l’avez vu Ă  la tĂ©lĂ©vision, que pensiez-vous?

« Ma mĂšre m’a dit : ‘C’est ton frĂšre’, mais pour moi c’etait impossible car nous n’avions pas cette proximitĂ© , comme si j’avais un frĂšre ! »

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Shimon Buskila Photo: Les 12 nouvelles, Les 12 nouvelles

Vous sentez-vous lié à lui ?

« Beaucoup. Chacune de ses douleurs est comme la mienne. MĂȘme si nous n’avons pas grandi ensemble, nos cƓurs sont toujours ensemble, unis. Et mon cƓur est avec lui. »

Vous savez que nous avons une surprise pour vous. Shimon t’a Ă©crit une chanson

« Quoi? »

Oui

« Vraiment ? », demande-t-elle, et son frĂšre Shimon rĂ©pond : « J’ai Ă©crit un poĂšme sur toi en marocain et la chanson s’appelle « Ma sƓur ». Tout excitĂ©e, elle rĂ©pond : « Si tu as Ă©crit un poĂšme, alors ton cƓur s’ouvre » et place sa main sur son cƓur. « Je vais te chanter un petit morceau, parce que c’est dur pour moi », rĂ©pond-il. Au bout d’une demi-minute, il s’effondre et pleure : « Je ne peux pas le chanter, c’est dur pour moi. »

Anat lui rĂ©pond en larmes : « J’aimerais que papa soit lĂ  et nous et nous voie
 Tu as Ă©crit une chanson sur moi – tu rattrapes vraiment toutes ces annĂ©es, que je n’ai pas compris pourquoi tu Ă©tais loin de moi. Maintenant Je comprends que ton cƓur est ouvert. »


Paroles:

« Viens, emmĂšne-moi avec toi, ma sƓur

emmĂšne-moi avec toi

Des souvenirs d’enfance et des jeux qui nous sont perdus

et se demandant

tu es si loin de moi

Et je n’ai pas demandĂ© pour toi

viens m’emmener avec toi

EmmĂšne-moi avec toi, ma soeur

emmĂšne-moi avec toi

OĂč sont passĂ©s les jours ?

et se demandant

Je n’avais pas rĂ©alisĂ© que tu Ă©tais parti

Je suis devenu triste et j’ai pleurĂ© Ă  cause de toi

Viens, emmÚne-moi avec toi »


AprĂšs avoir entendu la chanson, Anat dit en pleurant : « Est-ce que tu comprends que je suis toujours la petite fille qui veut son frĂšre ? D’accord, je suis dĂ©jĂ  mĂšre et j’ai quatre enfants, je suis mariĂ©e et tout. Mais je suis encore une enfant. Je veux ĂȘtre cette fille qui attend son frĂšre. Prends-moi. Je suis lĂ  pour toi.

Etes vous heureux de savoir que vous et Anat ĂȘtes Ă  nouveau en contact ?

« Oui. C’est ce que je veux lui dire maintenant », dit Shimon sur la tombe de son pĂšre. « Lui faire savoir que j’ai bouclĂ© la boucle avec Anat, et qu’on reprendra la conversation. »

Anat vous aime aussi Shimon

« C’est vrai, je sais. Parce que, disons que je suis le seul pour elle. Je pense que mon pĂšre repose maintenant en paix, il nous regarde tous les deux de haut et sourit de voir ainsi ses deux enfants uniques. Je ne m’inquiĂšte plus. Il veut fumer une cigarette », rit-il et embrasse la tombe de son pere.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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