Vers 00h45, les avions de combat ont commencĂ© Ă larguer environ 18 tonnes de bombes sur le rĂ©acteur et lâont dĂ©truit. La deuxiĂšme bombe a Ă©tĂ© larguĂ©e sur le rĂ©acteur par le lieutenant-colonel A., actuellement lâun des plus anciens pilotes de chasse actifs de lâarmĂ©e de lâair. A., vole depuis 1996 sur divers modĂšles dâavions F-16, et a dĂ©jĂ participĂ© a Liban a entrepris 50 sorties, au cours desquelles il a attaquĂ© des cibles de toutes sortes, mais dans sa carriĂšre militaire, il a dĂ©fini lâattaque contre le rĂ©acteur comme la plus importante de tout le nuclĂ©aire iranien. Depuis lâattaque du rĂ©acteur en Syrie, il continue en tant que rĂ©serviste Ă remplir des tĂąches opĂ©rationnelles au sein de lâescadron 119, qui incluent la participation Ă des activitĂ©s de sĂ©curitĂ© en cours, une campagne dâentre-deux-guerres et des opĂ©rations secrĂštes.
Dans une interview spĂ©ciale avec Walla, il a parlĂ© de lâattaque contre le rĂ©acteur et de ce quâon peut en apprendre en vue dâune Ă©ventuelle attaque en Iran. « Avant lâattaque en Syrie, nous nous sommes entraĂźnĂ©s sur de longues distances. Jâai personnellement participĂ© Ă des exercices aux Ătats-Unis et au Canada. JâĂ©tais le commandant adjoint de lâescadron B et jâai participĂ© au transfert dâavions F-16 de la base de Hill Ă des Ătats-Unis vers IsraĂ«l. Il sâagit vraiment dâun vol long-courrier avec de nombreuses caractĂ©ristiques », « Nous avons eu quatre ravitaillements. Une opĂ©ration folle, une trĂšs grande opĂ©ration de lâArmĂ©e de lâAir, une opĂ©ration trĂšs impressionnante. à lâĂ©poque, il y avait peut-ĂȘtre quatre forces aĂ©riennes dans le monde qui pouvaient monter une telle opĂ©ration. »
Le lieutenant-colonel A. et ses amis ne savaient quâau dernier moment quelle Ă©tait la cible de lâopĂ©ration Ă laquelle ils se prĂ©paraient, mais la tension opĂ©rationnelle Ă©tait Ă son comble surtout aprĂšs quâil a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de mener lâattaque depuis les airs et non du sol Ă lâaide dâune patrouille de lâĂ©tat-major gĂ©nĂ©ral. « Avant cela, je nâavais jamais eu lâoccasion de voler en Syrie et certainement pas de faire une mission de cette ampleur », a dĂ©clarĂ© A. « Je nâai dĂ©couvert le but que ce jour-lĂ . Jâai Ă©tĂ© formĂ© pendant un an pour quelque chose de spĂ©cifique sous diverses formes, mais on ne mâa jamais dit quel Ă©tait le but. Jâai compris quâon me prĂ©parait pour une opĂ©ration vaste et unique. Ce nâest que ce jour-lĂ que le commandant de lâarmĂ©e de lâair a rĂ©vĂ©lĂ© le but lors dâun briefing, et puis bien sĂ»r il y a eu une certaine excitation, mais dĂšs que nous avons quittĂ© le briefing, jâai vraiment essayĂ© de garder le rituel habituel afin dâĂȘtre concentrĂ© et ne pas laisser mes pensĂ©es vagabonder vers dâautres lieux. »
« Je suis entrĂ© dans le cockpit, jâai fermĂ© la verriĂšre. Il nây a aucune possibilitĂ© de penser Ă autre chose. La premiĂšre fois que je me suis dit que jâallais attaquer en Syrie, câĂ©tait au poste de dĂ©collage. »
A quoi avez-vous pensĂ© pendant les minutes dâattente ?
« Je symbolise les actions dans les diffĂ©rents segments de la sortie â ravitaillement, vol Ă basse altitude et attaque, puis dĂ©connexion et retour sur notre territoire. Jâai parcouru le radar, Ă quoi cela allait ressembler. Nous avons Ă©tĂ© entraĂźnĂ©s de maniĂšre trĂšs similaire et proche de ce qui se passait dans lâopĂ©ration, y compris les points de repĂšre de lâemplacement des cibles. Pendant six mois, jâai volĂ© avec les mĂȘmes noms de waypoints et quand nous sommes arrivĂ©s lĂ -bas, nous savions ce que nous Ă©tions censĂ©s faire et Ă quelle altitude, seulement que la formation Ă©tait en mer et dans lâĂtat dâIsraĂ«l. Je me suis dit que je faisais partie de quelque chose dâimportant, et que je devais le faire du mieux possible. Vous ne vous laissez pas distraire. AprĂšs dĂ©collage et mise en palier, le vol est trĂšs intense. Vous volez bas, vĂ©rifiez les bombes et lâĂ©quipement de vision nocturne. CâĂ©tait nuageux, nous lâavons fait parce que nous ne voulions pas ĂȘtre dĂ©couvert. Nous Ă©tions occupĂ© Ă voler Ă basse altitude, câest une trĂšs, trĂšs grosse pompe dâattention. Vous nâavez pas le temps de vous occuper dâautres choses. Penser Ă ce qui ne fonctionnera pas bien. Vous ĂȘtes trĂšs concentrĂ© sur lâobjectif, lâexĂ©cution et les donnĂ©es. »
Vous avez été le deuxiÚme pilote à larguer une bombe sur le réacteur nucléaire.
« En effet. Larguer les missiles et se replier et je vois sur lâĂ©cran lâexplosion de la structureâŠDĂšs que nous avons traversĂ© la cĂŽte et tournĂ© vers le sud, jâai cherchĂ© de nouveaux missiles vers lâĂtat dâIsraĂ«l. » (Cela ne sâest pas produit, bien sĂ»r, les Syriens nâont pas rĂ©pondu ).
« Sâils nous demandent de venir ? Nous viendrons. Attaquer, câest attaquer. Si câets pour nous dĂ©fendre, alors dĂ©fendons nous » (Photo : porte-parole de Tsahal)
« De son point de vue, câĂ©tait une situation oĂč nous allions faire la guerre Ă la Syrie aprĂšs lâincident. Nous avons atterri, sommes descendus de lâavion et moi et mon navigateur nous sommes Ă©treints. Ă la base, ils ont Ă©tĂ© trĂšs surpris que les avions soient revenus sans armements. , ils ne savaient rien. Jâai pilotĂ© de trĂšs nombreux modĂšles, et Ă chaque fois vous revenez avec les armements.
Un si haut niveau de compartimentation ?
« Oui. Le nombre de personnes Ă qui jâai parlĂ© de lâopĂ©ration aprĂšs lâattaque se compte sur deux mains. Mes parents ne lâont su que quelques annĂ©es plus tard. AprĂšs le dĂ©barquement, je suis allĂ© voir les films de la sortie. Nous avons rejoint les briefings dans lâescadron au sujet dâautres prĂ©paratifs tels quâune rĂ©plique de la rĂ©ponse syrienne si elle se produit.
Quel Ă©tait le sentiment Ă lâombre du danger? La possibilitĂ© quâils vous surprennent ?
« Câest pour ça que jâai Ă©tĂ© formĂ©. Câest pour ça que je me suis enrĂŽlĂ©. Câest ma mission. Ma petite contribution Ă lâentreprise sioniste. Maintenant câest mon tour. Il y a de la responsabilitĂ© et de lâengagement. »
Selon vous, que peut-on parler dâune nouvelle attaque loin dâIsraĂ«l comme lâIran ?
« Je compare un instant lâattaque de 2007 et le retour des Ătats-Unis, quâest ce que je peux imaginer de plus proche. Tout est diffĂ©rent, dans la pratique. .. Lorsque vous vous entraĂźnez pour des choses compliquĂ©es et complexes, mĂȘme si elles sont courtes, vous divisez la formation en petits morceaux.
Dans une interview avec Walla, il a parlĂ© du niveau de prĂ©paration de lâarmĂ©e de lâair pour attaquer le projet nuclĂ©aire en Iran. « Cette question fait dĂ©finitivement la une des journaux, et elle sort lentement de lâombre. Le Corps sâen occupe beaucoup. Le commandant du Corps a officiellement placĂ© une attaque contre lâIran en premier dans lâordre de priorité », a-t-il expliquĂ©. « Lâescadron a pas mal de choses Ă faire. Cela commence par les choses les plus Ă©lĂ©mentaires. Aller apprendre ce qui a changĂ© en Iran ces derniĂšres annĂ©es. Principalement le renseignement, ce Ă quoi nous sommes confrontĂ©s. Cela fait plus de 10 ans que la derniĂšre fois lâarmĂ©e israĂ©lienne lâa vraiment traitĂ© de maniĂšre si intime. Beaucoup de choses ont changĂ© lĂ -bas â les menaces ont changĂ©, les conditions du terrain ont changĂ©, les cibles se sont dĂ©placĂ©es. Il y a beaucoup de choses Ă apprendre avant de dĂ©cider quoi faire. Une partie importante de lâannĂ©e derniĂšre a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă cela. »
En quoi consiste la deuxiĂšme partie de la prĂ©paration de lâopĂ©ration en Iran ?
« Construire un programme dâentraĂźnement qui est Ă©troitement liĂ© au plan dâattaque de lâarmĂ©e. Certains sont accompagnĂ©s de modĂšles et dâentraĂźnements, certains sont cĂ©lĂšbres et dâautres moins. Cela pourrait ĂȘtre un vol Ă lâĂ©tranger, un entraĂźnement Ă Chypre, en Europe, des cibles plus proches qui nous aident Ă simuler des distances pertinentes, et il peut sâagir dâentraĂźnements simulant des segments au sein dâun mĂȘme commandement mais avec une partie complĂ©mentaire au programme aĂ©rien Ă©tant la partie technique.Â
La question des armements occupe Ă©galement une place importante dans lâhistoire. Aujourdâhui, il y a des armements plus avancĂ©s quâil nây en avait par le passĂ©. La derniĂšre partie est la synchronisation du vol du corps et la mise en place de lâensemble du puzzle. Au cours de la derniĂšre annĂ©e, nous avons Ă©tĂ© occupĂ©s chacun en nous-mĂȘmes et maintenant nous devons construire le puzzle pour que toute cette symphonie joue ensemble. »
Savez-vous dĂ©jĂ aujourdâhui quel sera votre rĂŽle dans lâattaque contre lâIran sâils le dĂ©cident ?
« Je ne peux vous dire ce quâils vont me demander. Câest Ă divers stades de maturitĂ©, nous sommes Ă certains niveaux. Nous sommes prĂȘts Ă lâaction mĂȘme aujourdâhui. Il y a encore de la place pour aller de lâavant. »
« Nous nâĂ©tions pas Ă un point dâĂ©bullition qui pouvait aller dans nâimporte quelle direction » (Photo : porte-parole de Tsahal)
Le lieutenant-colonel A a dĂ©clarĂ© que ce nâest que le jour de lâattaque du rĂ©acteur en Syrie quâil savait ce quâils allaient attaquer. Comment gĂ©rez-vous cet effort aujourdâhui dans lâescadron alors que lâhistoire dâune attaque en Iran est dans le les gros titres et dans le discours public ? Cela vous aide-t-il Ă vous prĂ©parer ?
« Une excellente question, vous y ĂȘtes confrontĂ©e tous les jours. Je crois fermement Ă la mĂ©thode avec laquelle nous travaillons, quâil y a certains cercles, quâil y a des gens qui ont besoin de se connaĂźtre, et de ne pas sâexposer Ă des cercles trop larges. Il y a donc un cercle restreint qui connaĂźt mieux les dĂ©tails. Certains commandants dâescadron connaissent mieux les dĂ©tails, dâautres moins. Aujourdâhui, je sais comment faire de lâexercice sans dire quoi. Je peux pratiquer des Ă©lĂ©ments de telle ou telle action. Quand jâen aurai besoin, je saurai utiliser les outils que jâai acquis. Au final, contrairement Ă lâattaque en Syrie, les menaces sont diffĂ©rentes, lâincertitude monte quand on est loin de chez soi. »
Et lâaspect mental ? Comment renforce-t-on cela ?
« Je suis trĂšs confiant dans nos capacitĂ©s. Je ne dis pas cela de maniĂšre sarcastique, et dâun autre cĂŽtĂ©, il y a beaucoup Ă faire, donc je ne vais pas paraĂźtre arrogant. Parlez-en et ouvrez-le. Les jeunes gars sont vraiment incroyable, vous mettre au dĂ©fi, poser des questions, vouloir apprendre. Sâasseoir, raconter et partager, gĂ©rer les dilemmes dans lâair, y compris lâĂ©chec et crĂ©er un aperçu de lâĂ©chec, cela fait partie du travail. Parlez de lâampleur de la responsabilitĂ© que vous avoir entre vos mains. Je pense que ceux qui sâen occupent principalement sont moi et les commandants adjoints de lâescadron, le combattant au bord ne lâa pas encore rencontrĂ©. Il peut le rencontrer le jour oĂč cela se produit. Vous avez la possibilitĂ© de le dĂ©connecter Ă la fin quand vous entrez dans le cockpit et fermez la verriĂšre. Vous ĂȘtes trĂšs professionnel et le laissez dehors un moment. En ce moment, câest parquĂ© avec nous commandants, principalement une question de taille de la responsabilitĂ© et de ce quâelle peut faire au niveau national. »
Quâavez-vous appris de lâattaque du rĂ©acteur en Syrie ? Lâattaque du rĂ©acteur en Irak ?
« Câest ma chance que certains pilotes volent encore avec moi dans lâescadron. Il y a Ă peine trois semaines, jâai volĂ© avec le navigateur du lieutenant-colonel A lors dâun vol dâadieu depuis lâescadron. Ce jour-lĂ , exactement 15 ans se sont Ă©coulĂ©s depuis lâattaque en Syrie. Jâai demandĂ© sâil pensait que nous avions appris quelque chose de la façon dont nous nous entraĂźnons aujourdâhui, il a rĂ©pondu oui sans Ă©quivoque. Il y a de nombreuses leçons Ă tirer de lĂ â comment les avions ont dĂ©collĂ©, jusquâoĂč ils sont allĂ©s, quand abandonner un avion de «remplacement», quand revenir en arriĂšre, quand continuer. Il y a pas mal de leçons, dont certaines sont utilisĂ©es tous les jours dans le monde opĂ©rationnel. »Â
Avec vous-mĂȘme le poids de la responsabilitĂ© le jour oĂč vous recevez lâordre dâattaquer en Iran et quâune tonne de poids de responsabilitĂ© repose sur vos Ă©paules ?
« Oui, oui. Le BBM dâaujourdâhui est vraiment sans prĂ©cĂ©dent. Il vous oblige, ainsi que des dizaines dâautres personnes, Ă combiner travail et amĂ©lioration, du renseignement au quartier gĂ©nĂ©ral et des agents de la force opĂ©rationnelle, Ă la coopĂ©ration avec Amman et les unitĂ©s spĂ©ciales, ainsi quâĂ dâautres facteurs de sĂ©curitĂ©, mĂȘme si Ă la fin, on vous demande dâaller en Iran. Vous avez certainement une meilleure expĂ©rience opĂ©rationnelle. Vous avez une plus grande sĂ©curitĂ© dans les avions, les techniciens ont plus dâexpĂ©rience dans le changement des configurations requises, le renseignement est plus prĂ©cis, tout est plus pointu, ça fait partie de lâhistoire. »
Nây a-t-il personne dans votre escadron qui a fait une opĂ©ration de dĂ©fense aĂ©rienne et qui nâa pas Ă©tĂ© menacĂ© ?
Tous ceux qui sont sortis pour mener des attaques contre des drones, et il y en avait pas mal. Vous opérez dans une zone menacée.
Il y a eu pas mal de discussions dans les médias sur votre niveau de préparation à une attaque. Quel est le degré et la qualité de préparation pour la Journée du Commandement en Iran par rapport à il y a un an et demi ?
« Câest des centaines de pour cent de plus quâil y a un an et demi. Il y a encore des Ă©tapes Ă franchir, mais aujourdâhui je sais comment arriver et exĂ©cuter, et nous sommes prĂȘts. Ce nâest pas comparable, et si câest nĂ©cessaire, nous savons comment exĂ©cuter. Y a-t-il autre chose Ă faire ? Sans Ă©quivoque. Au fil du temps, nous serons plus prĂȘts. Nous ferons ce quâils nous demandent. Sâils nous demandent de venir ? Nous viendrons. Attaquer, câest attaquer, si nous devons nous dĂ©fendre. »
Au cours de ses propos, le commandant dâescadron, le lieutenant-colonel T., a expliquĂ© que les frictions des pilotes de chasse de lâarmĂ©e de lâair avec les diverses menaces Ă proximitĂ© immĂ©diate dans le premier cercle, comme au Liban et en Syrie, les aident Ă se prĂ©parer Ă une attaque en Iran. « Il y a beaucoup de choses qui se trouvent dans les environs immĂ©diats, donc vous avez des avantages et des inconvĂ©nients. Cela vous permet de connaĂźtre trĂšs intimement des rangs qui peuvent trĂšs bien ĂȘtre lĂ -bas et finalement se retrouver ici. »
Y a-t-il quelque chose de spĂ©cifique dans les propos du commandant de lâarmĂ©e de lâair, le gĂ©nĂ©ral de division Tomer Bar, au sujet dâune attaque en Iran qui vous accompagne ?
âCâest principalement le sentiment des conversations fermĂ©es et ouvertes que câest lâordre de lâheure. Pendant de trĂšs nombreuses annĂ©es, nous nâavons pas Ă©tĂ© Ă un point dâĂ©bullition qui pourrait aller dans nâimporte quelle direction et câest vraiment ces annĂ©es. Câest peut-ĂȘtre le la plus grande menace existentielle que nous ayons.â
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