La dĂ©lĂ©gation est arrivĂ©e en IsraĂ«l jeudi et Ă©tait dirigĂ©e par lâofficier dâAzov Ilya Samoilenko, lâun des soldats qui se sont barricadĂ©s sous lâaciĂ©rie dâAzovstal lors des tentatives visant Ă protĂ©ger Marioupol de lâinvasion russe plus tĂŽt cette annĂ©e. Yuliya Fedosyuk, chef adjoint de lâAssociation des familles des dĂ©fenseurs dâAzovstal, sâest joint Ă lui pour diriger la dĂ©lĂ©gation.
La dĂ©lĂ©gation est venue en IsraĂ«l pour dĂ©fendre les membres du rĂ©giment Azov qui sont toujours dĂ©tenus comme prisonniers, pour parler de la dĂ©fense de lâusine Azovstal Ă Marioupol et pour contrer les rapports et dĂ©clarations russes sur le rĂ©giment et la guerre en cours.
La visite a Ă©tĂ© initiĂ©e par lâorganisation des Amis israĂ©liens de lâUkraine et avec le soutien de lâambassade dâUkraine en IsraĂ«l et de la Fondation Nadav.
Â
Samedi, la dĂ©lĂ©gation sâest rendue Ă Massada, oĂč certains des derniers rebelles juifs ont rĂ©sistĂ© Ă lâarmĂ©e romaine en 73 EC.
« Lâexploit des dĂ©fenseurs de Marioupol en 2022 a choquĂ© le monde entier », a dĂ©clarĂ© la dĂ©lĂ©gation. « Dans cette rĂ©sistance fĂ©roce Ă lâoccupation russe, divers peuples du monde ont vu des parallĂšles avec divers Ă©pisodes de leur propre histoire, comparant les hĂ©ros ukrainiens dâaujourdâhui Ă leurs hĂ©ros du passĂ©. Tous avaient une chose en commun â une attitude intransigeante, lutte parfois vouĂ©e Ă lâĂ©chec pour leur indĂ©pendance. Le rang des gens qui, dans la bataille pour leur libertĂ©, sacrifient tout, imprĂšgne toute lâhistoire.
« Quand aujourdâhui en IsraĂ«l nous parlons de la dĂ©fense de Marioupol, les IsraĂ©liens, comprenant, avant tout, les diffĂ©rences militaires entre la guerre dâil y a 2 000 ans et aujourdâhui, rĂ©pĂštent constamment : âMariupol est votre Massada.' »
Samoilenko et Fedosyuk ont ââĂ©galement rencontrĂ© des rĂ©servistes de Tsahal lors de la visite en IsraĂ«l, dont un Ukrainien de Louhansk et un autre de Marioupol. La dĂ©lĂ©gation dâAzov sâest entretenue avec les rĂ©servistes du service dans le rĂ©giment et dans lâarmĂ©e israĂ©lienne et des similitudes et des diffĂ©rences entre les armĂ©es ukrainienne et israĂ©lienne.
La dĂ©lĂ©gation dâAzov a Ă©galement participĂ© Ă la projection dâun documentaire sur le siĂšge de Marioupol intitulĂ© « La vĂ©ritĂ© inĂ©dite sur Marioupol », qui enregistre les histoires de personnes qui ont Ă©tĂ© envoyĂ©es dans des « camps de filtration » russes aprĂšs le siĂšge et ont subi des tortures, des interrogatoires sĂ©vĂšres et mĂȘme se sont fait enlever leurs enfants. Le film, produit par lâĂ©quipe de journalistes et dâavocats du BIHUS, a Ă©tĂ© projetĂ© Ă Tel-Aviv et Ă HaĂŻfa cette semaine.
AprÚs les projections, Samoilenko a parlé des actions de la Russie lors du siÚge de Marioupol et des soldats ukrainiens qui ont combattu à ses cÎtés et qui sont toujours détenus par la Russie.
Anna Zharova, fondatrice des Amis israĂ©liens de lâUkraine, a qualifiĂ© la visite de la dĂ©lĂ©gation de « projet le plus important de lâorganisation depuis le dĂ©but de la guerre ».
Le rĂ©giment Azov prend ses distances avec le passĂ© dâextrĂȘme droite
Alors que le bataillon Azov, le prĂ©dĂ©cesseur du rĂ©giment Azov, Ă©tait fortement associĂ© au symbolisme et aux idĂ©ologies nĂ©onazis et dâextrĂȘme droite, le rĂ©giment Azov insiste aujourdâhui sur le fait quâil a largement purgĂ© ces sentiments du rĂ©giment.
En mai, la porte-parole du ministĂšre russe des Affaires Ă©trangĂšres, Maria Zakharova, a affirmĂ© que « les mercenaires israĂ©liens sont en fait au coude Ă coude avec les militants dâAzov ». Les responsables russes ont Ă©galement accusĂ© IsraĂ«l de soutenir un « rĂ©gime nĂ©o-nazi » Ă Kyiv.
« Le bataillon a changĂ©. Il sâest purgĂ© de son sombre passĂ©. Le seul radicalisme que nous adoptons aujourdâhui est notre volontĂ© radicale de dĂ©fendre lâUkraine. »
Officier du régiment Azov Ilya Samoilenko
Dans une interview accordĂ©e au journaliste Bernard-Henri LĂ©vy lors du siĂšge de lâusine sidĂ©rurgique dâAzovstal en mai, Samoilenko a averti que les accusations selon lesquelles le rĂ©giment serait affiliĂ© au nĂ©onazisme relĂšvent de la « propagande russe », soulignant que « le bataillon a changĂ©. Il a purgĂ© lui-mĂȘme de son sombre passĂ©. Le seul radicalisme que nous adoptons aujourdâhui est notre volontĂ© radicale de dĂ©fendre lâUkraine.
Samoilenko a en outre notĂ© quâil y avait des Juifs et des personnes de toutes confessions parmi les soldats dâAzov tuĂ©s par la Russie, les qualifiant d' »hommes fiers et de bons combattants ».
En 2016, lorsque les Ătats-Unis ont dĂ©cidĂ© de lever lâinterdiction de financer le rĂ©giment, le chercheur sur lâantisĂ©mitisme Vyacheslav A. Likhachev, sâexprimant au nom du Vaad dâUkraine, a dĂ©clarĂ© : La milice ukrainienne nazie » maintenant. Azov est une unitĂ© militaire rĂ©guliĂšre subordonnĂ©e au ministĂšre de lâIntĂ©rieur. Ce nâest pas une division irrĂ©guliĂšre ou un groupe politique. Ses commandants et combattants pourraient avoir des opinions politiques personnelles en tant quâindividus, mais en tant quâunitĂ© de police armĂ©e Azov fait partie du systĂšme des forces de dĂ©fense ukrainiennes. »
Dans un article paru dans Euromaiden Press au dĂ©but de cette annĂ©e, Likhachev a soulignĂ© que la plupart des membres dâextrĂȘme droite du rĂ©giment avaient quittĂ© le rĂ©giment Ă la fin de 2014 et que les autres avaient Ă©tĂ© dĂ©mis de leurs fonctions en 2017. « à ce jour, il nây a absolument aucun des raisons dâaccuser les nĂ©o-nazis de servir dans le rĂ©giment Azov. »
En avril, le rabbin Yaakov Bleich, un grand rabbin dâUkraine, a dĂ©clarĂ© Ă Politico quâil « nâacceptait » pas les affirmations de la Russie concernant le rĂ©giment dâAzov, dĂ©clarant « Sâil nây avait pas eu la propagande russe, je ne connaĂźtrais mĂȘme pas le nĂ©o- Les nazis du groupe Azov existent, ils sont tellement minoritaires. Nous devrions garder les yeux ouverts, bien sĂ»r, mais cela dit, lorsque des partis de droite ultra-nationalistes se prĂ©sentent au parlement en Ukraine, ils ne peuvent mĂȘme pas obtenir un siĂšge.
Alexander Ritzmann, chercheur au German Counter Extremism Project, a notĂ© dans un article sur le site Euronews que de nombreux reportages sur le rĂ©giment Azov souffrent dâun « manque total de nuances » car le rĂ©giment est sĂ©parĂ© du mouvement dâextrĂȘme droite Azov.
« Sâil nây avait pas eu la propagande russe, je ne saurais mĂȘme pas que les nĂ©onazis du groupe Azov existent, ils sont tellement minoritaires. »
Rabbi Yaakov Bleich, grand rabbin dâUkraine
« Alors que le rĂ©giment dâAzov compte trĂšs probablement un nombre supĂ©rieur Ă la moyenne dâultra-nationalistes et dâextrĂ©mistes dâextrĂȘme droite dans ses rangs, il nây a pas de donnĂ©es disponibles prouvant lâaffirmation populaire selon laquelle tous ou mĂȘme la majoritĂ© de ses soldats sont des nĂ©o-nazis », explique Ritzmann. « Les dirigeants extrĂ©mistes ont pour la plupart quittĂ© le rĂ©giment en 2015 et ont lancĂ© le mouvement Azov susmentionnĂ©, qui se compose dâun parti politique (Corps national) et dâun rĂ©seau dâautres groupes (miliciens) plus petits, de clubs de jeunes et de centres de formation paramilitaires. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 â Tous droits rĂ©servĂ©s