Le magazine satirique français Charlie Hebdo a recommencé à publier des caricatures se moquant du guide suprême iranien Ali Khamenei en réponse aux menaces iraniennes et aux appels aux autorités françaises de l’organisation terroriste libanaise Hezbollah pour punir les journalistes.

Charlie Hebdo a publié de nouvelles caricatures critiquant le régime iranien. Comme l’a écrit le rédacteur en chef de la publication, connu sous le nom de « Riss », dans un éditorial d’accompagnement du numéro d’aujourd’hui : « Les mollahs sont mécontents. Les caricatures de leur chef suprême… ne semblaient pas les faire rire. Pas étonnant que le rire de soi n’ait jamais été le fort d’un tyran. »

Le rédacteur en chef a ajouté qu’après que le magazine ait lancé un concours le mois dernier pour soutenir les manifestations qui se déroulent en Iran, le magazine a reçu 300 caricatures dessinées par des Iraniens, dont la plupart ont été forcés de fuir le pays. Le personnel de la publication a choisi parmi eux « les idées les plus réussies dans le transfert et les plus originales ».

La première série de caricatures a été publiée dans un numéro spécial consacré à l’anniversaire de l’attentat dû à la publication de caricatures du prophète Mahomet sur les bureaux de Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015, qui a fait 12 morts (8 rédactions , dont le rédacteur en chef Stéphane Charbonnier ), 11 blessés. Cet attentat terroriste a marqué le début d’une série d’attentats en France du 7 au 9 janvier 2015. Au total, 17 personnes ont été victimes des attentats terroristes de janvier : 14 civils et 3 policiers.

Suite à la publication de samedi, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France à Téhéran Nicolas Roche au siège du ministère et lui a remis une note diplomatique de protestation. Des dizaines d’Iraniens se sont rassemblés dimanche devant l’ambassade de France à Téhéran, où des drapeaux français ont été brûlés et le site Charlie Hebdo piraté.

Et hier, le mouvement pro-iranien Hezbollah au Liban a qualifié les caricatures de Khamenei « d’acte insultant laid déguisé en liberté d’expression ». Selon eux, Khamenei n’était pas seulement un dirigeant, mais « un symbole religieux pour des dizaines de millions de croyants ». Les membres du Hezbollah ont exhorté le gouvernement français « à prendre des mesures décisives pour punir les responsables de l’empiètement sur les sanctuaires et la dignité de toute la nation ».