Le nouvelle coutume en Israel : Faire la tefilah avec des instruments de musique . Rav Aviner  condamne : ‘c’est une mode d’origine chrĂ©tienne’

On a demandĂ© au rabbin Shlomo Aviner ce qu’il pensait de la priĂšre Hillel accompagnĂ©e d’instruments de musique et de chants, et il a donnĂ© 14 raisons pour lesquelles cela est interdit : « Il faut prier par avec la crainte et la saintetĂ© et non par plaisir musical. »

Question : Il y a une nouvelle mode pour interprĂ©ter des hymnes musicaux, avec des instruments de musique, ainsi que recevoir Shabbat avant Shabbat. Est-ce que c’est autorisĂ© ?

 

RĂ©ponse : Tout d’abord, ce n’est pas complĂštement nouveau. Il y eut une chose semblable, quand les rĂ©formateurs introduisirent un orgue dans leurs synagogues, dans le but de ressembler aux chrĂ©tiens, et contre cela les rabbanims combattirent avec toute leur force ces fautes  (les omissions de Hom. C. Katsav. Ibid. 6, 5), Shovat Melamed Laha’il (C. 16), les lois d’Uziel (8, 18) et la loi de Rabbi Kook dans le livre des dĂ©cisions de Maran Sai’a).

Bien qu’aujourd’hui ce ne soit pas la tendance, force est de constater que cette maniĂšre d’associer Ă  la priĂšre une expĂ©rience musicale ou autre est d’origine chrĂ©tienne. En fait, il y a des problĂšmes trĂšs sĂ©rieux avec cela.

1. Vous ne devez pas modifier le « Sidréi Avoda Hachem ». Nous ne connaissons pas toutes les raisons manifestes et cachées.

2. Au fil des gĂ©nĂ©rations, les grands hommes d’IsraĂ«l n’ont pas dirigĂ© ainsi les priĂšres, mĂȘme si bien sĂ»r, ils avaient aussi des instruments de musique et nous ne sommes pas plus sages qu’eux et pas plus justes qu’eux.

3. De plus, de grandes personnes savaient qu’elles jouaient de la musique dans le Temple mais ils savaient aussi qu’à cet Ă©gard la synagogue est diffĂ©rente du temple.

4. La priùre n’est pas un concert. On devrait prier par crainte et non par plaisir musical, et plus encore pas dans le but du plaisir musical.

5. Certains prĂ©tendent que les jeunes ne se « rattachent » pas Ă  la priĂšre, mais qu’ils s’ennuient Ă  mourir, et que par cette voie d’attraction et d’excitation, ils se connectent. C’est une erreur logique. Ils dĂ©clarent qu’ils veulent les relier Ă  la priĂšre, mais en fait , ils les relient Ă  l’attirance et Ă  l’excitation. Au contraire, cela les distrait de se concentrer sur la priĂšre elle-mĂȘme.

6. Et une autre revendication : quand vous faites du mal Ă  Dieu, brisez votre Torah. Et Ă  cela il faut rĂ©pondre par deux rĂ©ponse . UN. Cela n’a rien Ă  voir avec Dieu. B C’est une autoritĂ© qui est donnĂ©e aux plus grandes gĂ©nĂ©rations et pas Ă  tout le monde.

7. A la fin, il y a des chefs de synagogues qui tĂ©moignent que c’est le seul mĂ©dicament qu’ils ont trouvĂ© pour qu’ils viennent Ă  la priĂšre. C’est possible, mais il faut savoir que le mĂ©dicament ont des effets secondaires graves, il n’est donc autorisĂ© que pour les patients.

8. Quant Ă  la preuve que sous la Houpa , on chantent et jouent de la musique, c’est aussi une nouvelle invention qui n’a pas d’origine, et on ne sait pas qui l’a inventĂ©. Le bris de verre a une origine ancienne, mais pas les instruments. Mais cela vient aussi de la soif d’expĂ©rience. Et rĂ©cemment, il y a une autre nouvelle invention pour le poĂšme « Tu donneras du repos Ă  ton peuple ».

9. Dans la Berura Mishna, il est mentionnĂ© que le Shabbat, ils utilisaient les zmirot. Mais mĂȘme cela ne doit pas ĂȘtre exagĂ©rĂ©. Le Rabbi Rabbi Zvi Yehuda a rappelĂ© gentiment qu’il ne fallait pas trop chanter.

10. Un grand savant a commentĂ© qu’avant le Hallel, ils bĂ©nissaient « en lisant le Hallel » et non « en chantant le Hallel ».

11. Et un acte dans une synagogue oĂč ils ont chantĂ© des hymnes de rĂ©ception du Shabbat. Un enfant a demandĂ© aux gens, l’un aprĂšs l’autre, ce que cela signifie « Quarante ans, je frapperai une gĂ©nĂ©ration et je dirai Ă  ceux qui ont le cƓur insensĂ© et ils ne connaissaient pas ma voie, que j’ai jurĂ©e par mon souffle, si je viens Ă  mon repos. » AprĂšs tout, ce sont des vers apparemment trĂšs difficiles et comment peut-on les chanter. Et personne ne sut quoi lui rĂ©pondre, mais lui dit qu’il n’y avait pas pensĂ©. De cela, le garçon a conclu qu’ils n’avaient pas priĂ© ces versets exprĂšs, mĂȘme une seule fois, et qu’ils Ă©taient occupĂ©s Ă  chanter seulement.

12. Il y a beaucoup de synagogues, oĂč les gens prient avec une grande intention, et chantent Ă  peine.

13. Bien qu’il soit Ă©crit dans la Gemara « d’écouter le chant et la priĂšre – au lieu de chanter, il y aura une priĂšre » (Berachot 6:1), Varshi explique: « La synagogue oĂč le public dit le service et les louanges dans la mĂ©lodie de la voix arabe. » Mais la mĂ©lodie de la voix arabe n’est pas exactement chanter, bien sĂ»r, elle n’est pas un instrument de musique.

14. En conclusion, la musique n’augmente pas l’intention, mais en dĂ©tourne l’attention. Ou de conclure, des paroles du rabbin Soloveitchik dans une conversation avec KorĂ© : « L’expĂ©rience religieuse n’est pas la chose principale, elle est secondaire. Le point de dĂ©part ne doit jamais ĂȘtre l’expĂ©rience subjective intĂ©rieure, et peu importe Ă  quel point cette expĂ©rience est rĂ©demptrice, peu importe Ă  quel point elle est colorĂ©e, Ă  quel point elle a un pouvoir de guĂ©rison.

« Le sentiment religieux est changeant, volage et transitoire. »

« Nous ne sommes jamais en mesure de dĂ©terminer ce qu’est une expĂ©rience religieuse, et Ă  l’opposĂ© de cela, ce qu’est une expĂ©rience laĂŻque lubrique. Nous connaissons de nombreux sentiments non religieux, des sentiments hĂ©donistes qui ont un pouvoir Ă©norme. Ils sont hypnotiques et, Ă  premiĂšre vue, ils sont « rĂ©dempteurs ». On peut facilement confondre une impulsion religieuse avec l’impulsion de l’amour. » Remplacer les sentiments religieux par des sentiments laĂŻques est encore une mĂ©thode paĂŻenne. Les idolĂątres de l’ancien monde se livraient Ă  des rituels hypnotiques dĂ©bauchĂ©s et les reconnaissaient Ă  tort comme une expĂ©rience religieuse. La Torah a interdit l’introduction de pratiques paĂŻennes dans l’acte d’adorer Dieu. « Comment ces paĂŻens adoreront-ils leurs dieux et je le ferai moi aussi – tu ne feras pas cela au Seigneur ton Dieu »

L’idĂ©e que la conscience religieuse peut ĂȘtre Ă©veillĂ©e en la rencontrant avec la puissante hypnose de l’expĂ©rience esthĂ©tique, comme la musique, les arts plastiques, l’architecture – est Ă©trangĂšre au judaĂŻsme halakhique. Par exemple : prenez l’orgue – quel est le rĂŽle de l’orgue ? L’orgue sert Ă  quelque chose : crĂ©er l’ambiance. L’orgue ne prĂ©pare pas une ambiance religieuse, car l’orgue lui-mĂȘme n’est pas un outil de l’expĂ©rience religieuse, mais de l’expĂ©rience artistique. Mais une expĂ©rience artistique est utilisĂ©e pour ouvrir la voie d’une maniĂšre ou d’une autre Ă  un Ă©tat d’esprit religieux. L’humeur religieuse ne viendra jamais! Parce que la route est jalonnĂ©e d’une expĂ©rience esthĂ©tique. Il en va de mĂȘme si vous dansez – la danse peut vous Ă©veiller personnellement, bien sĂ»r, car elle est stimulante, le rythme lui-mĂȘme est enivrant – mais tout le rythme de la danse est une expĂ©rience de sable. Ce n’est pas une expĂ©rience religieuse ! C’est une expĂ©rience esthĂ©tique. Vous attendez-vous Ă  ce que l’expĂ©rience esthĂ©tique prĂ©pare la voie Ă  une expĂ©rience religieuse Ă  suivre ? – Cela n’arrivera jamais !! C’est essentiellement de l’idolĂątrie.

A mon avis, c’est la vraie raison de ne pas inclure l’orgue dans la priĂšre. Le judaĂŻsme voulait que l’expĂ©rience religieuse naisse dans son propre monde, et non qu’elle soit stimulĂ©e ou rĂ©veillĂ©e par une expĂ©rience hĂ©doniste sĂ©culaire routiniĂšre. Et plus – que si nous utilisons l’expĂ©rience de l’amour comme un stimulant – dans le judaĂŻsme, cela devient une abomination bien sĂ»r, ce sont les idoles ‘par excellence’. L’expĂ©rience religieuse naĂźt dans la conscience religieuse, non sous la pression de tendances physiologiques sensuelles »

« Nous n’avons jamais essayĂ© de faire cela, les catholiques l’ont fait. Toute la ‘messe’, la musique, l’architecture, tout est adaptĂ© au mĂȘme but : susciter chez une personne une expĂ©rience extatique, qui s’ouvre par cette stimulation – et le fidĂšle s’éveillera Ă©galement Ă  une expĂ©rience religieuse – et c’est une erreur complĂšte ! L’expĂ©rience religieuse est autonome, libre et originale, Ă©voluant Ă  son rythme et dans sa voie particuliĂšre. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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