Le haut dirigeant du Jihad islamique palestinien (JIP) basé à Gaza, a offert une vision inhabituelle du dernier conflit de son groupe terroriste avec Israël, affirmant que des membres de haut rang tués dans les combats avaient apporté leurs téléphones portables par négligence.

Ziad Nakhaleh, supposé vivre en Syrie ou au Liban, a proposé cette analyse lors d’un entretien avec le site Haya Washington publié mardi.

On a demandé à Nahkaleh si le JIP avait été infiltré, et l’intervieweur a noté que des officiers supérieurs avaient été assassinés malgré les efforts pour cacher où ils se trouvaient.

« Cela a été fait avec la technologie et le suivi de l’ennemi. Nous avons commis des erreurs dont l’ennemi a profité », a déclaré Nahkaleh, excluant la possibilité d’une infiltration.

L’admission d’erreurs était inhabituelle pour le JIP, dont les messages ont tendance à privilégier le pathétique aux détails et à justifier l’invincibilité et la rectitude ultimes de leur cause.

De la fumée et du feu s’élèvent d’une explosion causée par une frappe aérienne israélienne sur un bâtiment à Gaza, le 13 mai 2023. Le bâtiment appartenait à un officier du Jihad islamique. (AP/Achraf Amra)

« Malgré toutes les mesures prises par nos combattants et nos commandants – qui au moins ne devraient pas utiliser de téléphones – malheureusement les frères ne respectent pas ces consignes nécessaires dans ce domaine, donc je suis sûr qu’il n’y a pas eu d’infiltration », a-t-il ajouté.

De plus, le chef du JIP a mentionné qu’« il y a une complaisance concernant l’utilisation des communications. Malheureusement, je dis que nos frères ont été négligents dans l’évaluation de la situation et la manière dont l’ennemi surveille ces appareils.

Son intervieweur a insisté sur ce point, notant que « des dirigeants ont été tués alors qu’ils étaient chez eux » où ils avaient vraisemblablement adhéré à une politique interdisant les téléphones portables.

Nakhaleh a répondu par une double explication. Dans un premier temps, il a assuré que les commandants décédés « n’avaient pas du tout quitté leurs maisons ». Mais l’armée israélienne a retenu le feu après les premiers tirs de roquettes le 2 mai, créant « une atmosphère de calme, et il semble qu’ils [les dirigeants du Jihad islamique tués] aient pu secrètement rendre visite à leurs familles ».

« Malheureusement, c’était sans prendre d’autres précautions de sécurité, car le téléphone portable est le plus dangereux car c’est un espion mobile dont le porteur peut être facilement localisé par l’ennemi », a conclu Nahkaleh.