Le moment où il a entendu le mot « Zakai » (innocent) A. (22 ans), un combattant de l’unité Magav, dit qu’il n’oubliera jamais. Il y a trois ans, il a été accusé d’avoir tué par imprudence Iyad al-Khalak, un jeune homme autiste soupçonné à tort d’ être un terroriste, et tout au long il a insisté sur le fait qu’il avait agi de manière opérationnelle et professionnelle et a tenté de contacter, à la lumière des informations reçues de la police selon lesquelles il s’agissait d’une menace armée, et suite aux cris d’une femme qui émanaient de l’endroit où al -Khalak se cachait.
T’ont-ils vu ?
« Mes parents et moi sommes entrés dans la salle d’audience avec un voile sur nos visages, afin qu’ils ne nous reconnaissent pas. Je me suis assis sur le banc et je tremblais vraiment. C’était hors de contrôle. J’avais l’impression de ne pas avoir d’air dans mon corps . La juge a commencé à parler et a dit qu’elle m’avait acquitté. J’ai éclaté en sanglots. Mes parents aussi. C’était une énorme émotion. C’était comme si trois ans de tension s’étaient soudainement dissipés. Les agents de sécurité nous ont immédiatement emmenés dehors pour qu’on ne puissent nous faire du mal. Nous avons roulé jusqu’à la base »
L’affaire tragique s’est produite le 30 mai 2020 dans la vieille ville de Jérusalem, au début de la période Corona et pendant le Ramadan. Al-Khalak (30 ans) a quitté la maison de ses parents à l’est de la ville vers un centre pour jeunes handicapés, comme il le faisait tous les jours, portant un masque chirurgical sur le visage et des gants jetables noirs sur les mains.
Il se déplaçait en se cachant de temps en temps, jetant un coup d’œil en direction des policiers du quartier de Jérusalem qui se trouvaient au poste de sécurité, et faisait même des mouvements de la main qui les regardaient comme s’il pointait une arme sur eux. Après qu’il ait été annoncé sur le réseau de communication qu’il s’agissait d’un terroriste et qu’ils lui aient demandé en vain d’arrêter, une course-poursuite s’ensuivit à laquelle participèrent la police et des combattants du Magav, dont A, qui était à l’époque un mois après avoir terminé sa formation. Des balles ont été tirées sur Al-Khalak, la dernière d’entre elles ayant été tirée par A. Il est le seul à être inculpé.

