Les contacts entre l’administration Biden et Riyad au sujet d’une alliance militaire entre les deux États se passent bien, et on parle à Washington d’un « optimisme modéré ». Parallèlement à un accord d’armement géant et à la création d’un analogue de l’OTAN au Moyen-Orient, les parties discutent de la question de la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël.

Peter Baker du NYTimes et le journaliste israélien Ronen Bergman ont écrit dimanche soir que la Maison Blanche s’était limitée à un vague communiqué sur le voyage de Jake Sullivan à Djeddah. Mais les sources de l’administration sont en privé optimistes quant à l’avancement des pourparlers.

En fin de semaine, le président Biden a déclaré lors d’une réunion avec des sponsors de campagne qu' »il pourrait y avoir un rapprochement » dans les négociations entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis.

Les observateurs estiment que le fait même que le conseiller à la sécurité nationale Sullivan se soit rendu en Arabie saoudite pour la deuxième fois au cours des trois derniers mois indique que la Maison Blanche est sérieuse au sujet des négociations.

L’article sur la normalisation avec Israël n’est qu’un appendice à la conclusion d’une alliance militaire stratégique entre l’Arabie saoudite et les États-Unis, qui deviendra le garant de la sécurité du royaume face à la menace iranienne. Riyad s’efforce également d’obtenir le consentement des États-Unis pour développer l’industrie nucléaire pacifique. 

NTTimes écrit que Washington veut ainsi aliéner l’Arabie saoudite de la Chine, faire de Riyad un allié dans la lutte contre la Russie et l’Iran de Poutine, influencer la baisse des prix du pétrole et étendre les accords d’Abraham. 

Sur le volet israélien, l’accord bloque le dossier palestinien depuis de nombreuses années. Selon Ronen Bergman, les dirigeants saoudiens ne seront pas satisfaits de la simple promesse de Benjamin Netanyahu de ne pas annexer de territoires en Judée Samarie . De plus, le cabinet avec la participation de l’extrême droite n’envisage même pas de tels plans. Riyad exigera des mesures concrètes envers les Palestiniens. 

Les extrémistes du cabinet s’y opposeront, et l’administration de Washington sonde les eaux pour un gouvernement d’unité nationale. Les chefs de l’opposition se sont prononcés contre l’adhésion au gouvernement de Netanyahu, mais les Américains disent que cela pourrait être nécessaire si le sort de la normalisation avec un grand État musulman dépend du gouvernement. 

La création d’un tel gouvernement est de plus en plus discutée dans les médias israéliens. Selon un sondage du journal Israel Hayom, 35% des Israéliens soutiennent cette idée, 29% préfèrent le gouvernement actuel et 27% un gouvernement de centre-gauche.