Alarmés par la montée de l’antisémitisme, les Juifs français souhaitent de plus en plus s’installer en Corse. Un rabbin local a déclaré au journal Le Figaro qu’il reçoit chaque jour des dizaines d’appels de Juifs vivant à Paris, Lyon, Marseille et dans d’autres villes à forte population arabe. Les gens sont intéressés par la possibilité de vivre sur « l’Île de Beauté », comme on appelle la Corse en France.

Mais ce n’est pas pour la beauté de la nature que les juifs du continent s’y rassemblent : les Corses sont célèbres pour deux choses : une tolérance religieuse extraordinaire, une hospitalité envers ceux qui sont prêts à vivre en paix et à ne pas imposer leurs propres règles de vie, et une attitude féroce envers ceux qui abusent de cette hospitalité.

En 2015, une petite communauté marocaine a tenté de rétablir l’ordre sur l’île. Ils obligeaient toutes leurs femmes à nager dans la mer en « burkini » (un maillot de bain spécial musulman). Lorsque cela a été interdit dans le village de Sisco, plusieurs incidents se sont produits dans la capitale : quelqu’un a remplacé le drapeau français sur un bâtiment d’école primaire par un drapeau marocain et le jour de Noël, deux pompiers ont été attaqués dans un quartier densément peuplé d’Arabes. La population n’a pas attendu l’aide de la police : une foule de 500 Corses a défilé dans la ville aux cris de « Arabi fora » (« Arabes dehors »). Dans plusieurs villes et villages, les autorités craignaient que l’affaire ne se termine par des massacres. Depuis lors, les musulmans n’ont pas tenté d’établir leurs propres règles du jeu, comme ils le font sur le continent.

 

Il n’y a pas eu un seul acte d’antisémitisme sur l’île, y compris après le début de la guerre en Israël, alors que dans le reste de la France, en trois semaines, le nombre a atteint près de 900. Ce n’est pas un hasard : pendant la Seconde Guerre mondiale, les Corses protégeaient l’ensemble de la population juive, soit environ 800 personnes. Pendant cinq ans, seul un juif d’origine tchèque a souffert, tombé aux mains des Allemands lors d’un raid. Les préfets locaux enregistrèrent tous les autres comme Corses.

 

« Les Juifs du continent vivent dans la peur et essaient de ne pas se faire remarquer. Mais ici en Corse, il est impensable que quelqu’un s’en prenne à un juif. Les valeurs humaines sont ici mises à l’honneur, c’est une île avec une bonne compréhension de ce que ça coûte », commente le rabbin à propos de l’intérêt croissant pour la Corse.

« J’ai déjà travaillé en Corse, raconte un représentant de la communauté juive de Paris, et j’aimais leur mentalité. Vous êtes accepté ici à condition de ne pas brouiller les cartes. Les Corses n’ont pas besoin de la police pour rétablir l’ordre. Ils l’ont déjà prouvé à maintes reprises. Beaucoup de membres de la communauté juive sont d’accord avec moi. Pendant la guerre, ils ont protégé leurs Juifs.

Et les Corses sont prêts à accueillir des Juifs qui craignent pour leur vie sur le continent. « Laissez-les venir, nous les aiderons à trouver un logement et du travail. C’est une décision difficile, mais s’ils le décident, nous sommes prêts », cite Le Figaro, citant un militant local de Bastia.