En septembre, la chaîne de télévision publique Kan lui a consacré un reportage spécial, qualifiant Saleh Al-Arouri d’« homme le plus dangereux du Hamas », qui en dix ans a transformé le Hamas d’un simple groupe palestinien parmi d’autres en une organisation d’un niveau militaro-technologique différent, capable de menacer Israël dans une guerre majeure.

Comme tous les dirigeants du Hamas, Saleh Al-Arouri a passé toute sa jeunesse, de 1990 à 2010, dans les prisons israéliennes, ce qui est devenu le tremplin de sa carrière politique – selon le Dr Yuval Biton, qui a dirigé le département de renseignement du Bureau des prisons, un talent de stratège politique et le « potentiel destructeur » d’Aruri se sont déjà pleinement manifestés au cours de ces années – il connaissait très bien la société israélienne, suivait la politique israélienne et comprenait les motivations des Israéliens. 

En 2010, al-Aruri a été libéré de détention administrative et expulsé à l’étranger, après quoi al-Aruri a mené des négociations pour un accord visant à échanger Gilad Shalit contre 1 024 prisonniers palestiniens. En 2018, en tête de liste des terroristes les plus dangereux, il a de nouveau négocié un « règlement à long terme » avec Israël et a reçu des garanties de sécurité pour la durée des négociations. Les négociations, comme toujours, n’ont pas porté leurs fruits : al-Aruri est retourné à Beyrouth et a continué à établir une coopération militaire avec Téhéran. 

Aujourd’hui, il est difficile de croire que ce rapport de Kan a été publié un mois avant le samedi noir et n’a eu aucune résonance publique. Il a déclaré que le Hamas se préparait à attaquer Israël selon la doctrine des « fronts unis ». Al-Aruri a déclaré que Gaza ne peut pas résister à Israël seul, mais « si la guerre s’étend, elle s’intensifiera et atteindra un niveau très élevé, ce qui augmentera naturellement la résistance populaire – les gens se donneront simplement la main et attendront que l’escalade atteigne sa force maximale ».

C’est la stratégie du Hamas dans cette guerre : le pari est sur l’escalade et l’expansion de la zone de conflit. Tuer al-Aruri est un peu tard, pour contrecarrer ses plans mais la dissuasion perdue d’Israel est de retour, et dans le monde arabe, dissuader son ennemi n’est pas un détail militaire.