Au dĂ©but de sa confĂ©rence de presse Ă Tel Aviv jeudi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a montrĂ© une carte postale quâil a reçue de « Neta, la mĂšre de Yinon Tamir, un soldat de la brigade des parachutistes, tombĂ© dans les combats Ă Gaza ».
« Elle mâa Ă©crit : âPour que nous sachions quâils ne sont pas tombĂ©s en vain, dĂ©truisez le malâ », a dĂ©clarĂ© Netanyahu, puis, aprĂšs une pause dramatique, il a dĂ©clarĂ© : « Neta, je voudrais vous dire, ainsi quâĂ toutes les familles endeuillĂ©es : Yinon et ses amis hĂ©roĂŻques ne sont pas tombĂ©s en vain. Nous dĂ©truirons le mal du Hamas. »
Théùtral ? Ă coup sĂ»r. Mais le théùtre est le moyen par lequel les grands dirigeants communiquent avec leurs nations, surtout en temps de guerre. CâĂ©tait aussi une campagne politique, ce que font aussi les grands dirigeants chaque fois que cela est possible, car dans une dĂ©mocratie, plus longtemps on est au pouvoir, plus son emprise sur le pouvoir devient fragile, et Benjamin Netanyahu, fils de Benzion Netanyahu, le secrĂ©taire dâĂtat du Zeâev Jabotinsky est convaincu de deux choses : premiĂšrement, comme son dĂ©funt pĂšre et son grand mentor, le monde est plein dâennemis qui conspirent Ă chaque minute de chaque jour pour anĂ©antir les Juifs ; et deuxiĂšmement, lui, Benjamin Netanyahu, est le plus qualifiĂ© pour protĂ©ger la nation juive contre eux.
Le Premier ministre israĂ©lien le plus ancien, tout comme son prĂ©dĂ©cesseur, David Ben Gourion, le deuxiĂšme plus ancien Premier ministre, nâest pas lĂ pour lâargent ou le pouvoir. Il est animĂ© par sa conviction que personne dâautre ne peut mieux que lui diriger le navire de lâĂtat israĂ©lien â et ce nâest pas le genre de message qui anime les gens ordinaires, ni mĂȘme les hommes politiques ordinaires.
Câest pourquoi je pense que Netanyahu nâĂ©tait pas cynique lorsquâil a dĂ©clarĂ© jeudi soir : « IsraĂ«l, sous ma direction, ne fera aucun compromis sur une victoire autre que totale sur le Hamas, et nous gagnerons. Je le rĂ©pĂšte pour que personne nâait de doute : nous aspirons Ă une victoire totale, pas seulement « pour frapper le Hamas » ou « pour blesser le Hamas », pas pour « un autre round avec le Hamas », mais pour une victoire totale sur le Hamas.
IL NâA PAS DIT « DU FLEUVE Ă LA MER ».
Le discours de Netanyahu a suscitĂ© un tollĂ© mĂ©diatique jeudi soir, suite Ă la traduction proposĂ©e par la chaĂźne franco-israĂ©lienne i24NEWS. Ils ont suggĂ©rĂ© que Netanyahu avait promis quâIsraĂ«l prendrait le contrĂŽle de toute la zone « du fleuve Ă la mer », ce qui aurait Ă©tĂ© formidable, Ă la lumiĂšre de trois mois de manifestants pro-Hamas qui ont enfoncĂ© cette phrase dans nos cerveaux. Quel dommage donc que Netanyahu nâait rien dit de tel. Au lieu de cela, il a dĂ©clarĂ© lors de la confĂ©rence de presse quelque chose Ă ses partenaires temporaires de coalition Benny Gantz et Gadi Eizenkot, et probablement aussi Ă Yair Lapid : quâIsraĂ«l « doit maintenir un contrĂŽle sĂ©curitaire sur lâensemble du territoire Ă lâouest du Jourdain ».
Il sâagit du segment complet traduit par i24NEWS, que jâaurais dâailleurs adoptĂ© avec une grande joie si, vous savez, il nây avait pas eu la rĂ©alité :
« Depuis 30 ans, je suis trĂšs cohĂ©rent et je dis quelque chose de trĂšs simple : ce conflit ne porte pas sur lâabsence dâun Ătat palestinien, mais sur lâexistence dâun Ătat, lâĂtat juif. Chaque zone que nous Ă©vacuons est soumise Ă une terreur terrible. Cela sâest produit au Sud-Liban, Ă Gaza, mais aussi en JudĂ©e et Samarie. Par consĂ©quent, je prĂ©cise que dans tout autre arrangement, Ă lâavenir, lâĂtat dâIsraĂ«l devra contrĂŽler toute la zone, du fleuve Ă la mer. »
Cela devrait ĂȘtre le cas et, si Dieu le veut, ce sera le cas, mais, hĂ©las, il ne lâa pas dit tout Ă fait ainsi.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 â Tous droits rĂ©servĂ©s