Le leader de Tikvah Hadasha, Gideon Saar, ministre sans portefeuille au sein du gouvernement militaire, estime qu’Israël ne devrait pas permettre la création d’un État palestinien, même au prix de sanctions internationales, de l’isolement et de la perte d’espoir de normalisation des relations avec les États arabes modérés. Si les pays occidentaux reconnaissent unilatéralement la souveraineté palestinienne, « nous aurons un problème, mais pas un problème aussi grave qu’un État palestinien », dit Saar.
Dans une longue interview avec le correspondant de Kan, Shaul Amstardamsky, l’homme politique a exposĂ© sa vision de la situation. Saar dit qu’IsraĂ«l mène une guerre sans fin pour son existence depuis la crĂ©ation de l’État, et que la vie paisible n’était qu’une Ă©vasion de la rĂ©alitĂ©, une illusion qui s’est dissipĂ©e le 7 octobre.Â
Il voit la seule perspective incontestĂ©e pour l’État d’IsraĂ«l : mener une guerre sans fin contre ses voisins arabes et comprendre que « dans un avenir proche », cette guerre ne prendra pas fin et il n’y aura pas de vie paisible. Selon Saar, la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne tout entière a dĂ©sormais pris conscience de cette sombre perspective, quelle que soit son orientation politique : elle est devenue un « consensus national ».Â
Gideon Saar a formulĂ© ce programme de guerre Ă©ternelle et de militarisation totale de la vie en IsraĂ«l en octobre dernier. Il a Ă©tĂ© le premier Ă annoncer qu’il faudrait augmenter considĂ©rablement le budget militaire, la taille de l’armĂ©e et la durĂ©e du service des rĂ©servistes.Â
S’opposant au transfert de Gaza sous le contrĂ´le de l’AutoritĂ© palestinienne, Saar considère dans le mĂŞme temps que les exigences de l’extrĂŞme droite concernant la restauration des colonies juives dans la bande sont « inopportunes ». Ă Gaza n’est pas non plus, selon l’homme politique, « pas dans l’intĂ©rĂŞt d’IsraĂ«l ». L’homme politique croit qu’il y a d’étranges espoirs dans les « forces rĂ©gionales », c’est-Ă -dire les Etats arabes, qui prendront sur eux le fardeau de Gaza – malgrĂ© le fait que Tsahal poursuivra ses opĂ©rations antiterroristes dans la bande de Gaza de la mĂŞme manière qu’elle le fait en Cisjordanie.Â
Sarre est bien sĂ»r opposĂ©e aux Ă©lections anticipĂ©es et Ă la sortie du « camp du statut » du gouvernement militaire. Le ministre a choisi de ne pas exprimer son attitude Ă l’égard du prochain accord avec le Hamas, se limitant Ă conseiller de « ne pas aider l’ennemi » lors des nĂ©gociations et Ă exiger la libĂ©ration des otages « à tout prix ».Â
« Nous n’avons pas le choix », a répété Saar tout au long de l’entretien. S’il n’y a pas de choix, la structure démocratique de l’État perd tout sens : dans une situation désespérée, le peuple doit suivre la seule voie possible derrière le leader visionnaire. Gideon Saar construit l’image d’un tel leader – il parle sur un ton calme et raisonnable, refuse de critiquer aucun de ses camarades et opposants politiques, appelant au report des discussions de fond jusqu’à la fin de la guerre. Ce qui, selon Saar lui-même, ne finira jamais.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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