« Nous Ă©tions dans un tunnel oĂč il nây avait pas dâair du tout », a dĂ©clarĂ© Aviva Siegel, qui a Ă©tĂ© interviewĂ©e en tant que captifs du Hamas â tandis que son mari Keith, qui a Ă©tĂ© enlevĂ© avec elle chez eux dans la ville de Gaza, est restĂ© lĂ -bas. Leurs ravisseurs les ont laissĂ©s seuls et sont partis parce quâils ne voulaient pas rester dans un endroit sans air.
« Je suis restĂ©e allongĂ©e, sans parler, je nâavais pas la force de parler », se souvient-elle. Aviva nâoubliera pas le moment oĂč ils ont Ă©tĂ© sortis de lĂ . « Ils avaient peur que je nâaie pas assez de force pour monter tous les escaliers, car nous Ă©tions Ă 40 mĂštres sous terre. Je les ai montĂ©s en courant. »
Aviva dâAfrique du Sud et Keith des Ătats-Unis, se sont rencontrĂ©s alors quâil Ă©tait jeune volontaire et quâelle est en annĂ©e de service. Ils se sont mariĂ©s et ont eu quatre enfants. Le 7 octobre, les terroristes sont arrivĂ©s chez eux et les ont kidnappĂ©s Ă Gaza. « Ils tiraient tout le temps autour de nous », dit-elle. « Et pendant que nous marchions, ils ont poussĂ© Keith et ont dĂ©chirĂ© sa chemise et il sâest cassĂ© les cĂŽtes. »
« Ils simulent des tirs vers nous avec leur arme, mais ils ne tirent pas vraiment et rient pour se moquer »
Dans le premier tunnel quâils ont atteint, il y avait cinq autres membres du kibboutz et Aviva sâintĂ©resse Ă une chose : oĂč se trouve Shay. De ses quatre enfants, il est le seul Ă vivre au kibboutz, mais aucun dâeux ne sait ce qui lui est arrivĂ©. Aviva craignait quâil ait Ă©tĂ© assassinĂ© et ce nâest quâaprĂšs sa libĂ©ration quâelle a dĂ©couvert quâil Ă©tait vivant.
Â
« Keith et moi avons traversĂ© 13 endroits. Des appartements et des tunnels. Ils nous ont habillĂ©s avec des vĂȘtements, je lâai appelĂ© âle costumeâ, comme les Arabes, des dizaines de fois », dit-elle. « Au dĂ©but, il nous disait que nous devions nous entraĂźner pour cela, puis il se moquait de nous et disait :  » Habillez-vous !  » Et nous avons dĂ» nous habiller en quelques secondes. Ils nous ont menacĂ©s Ă plusieurs reprises avec le pistolet. Comme sâils nous tiraient dessus avec le pistolet, mais sans vraiment tirer et en riant. »
« Il y a eu un jour oĂč lâun des terroristes Ă©tait trĂšs, trĂšs en colĂšre contre Keith », se souvient-elle, « et lâa menacĂ© avec son arme. Il a apportĂ© les menottes et il les a agitĂ©es devant son visage en riant Ă moitiĂ©, mais nerveusement parce quâils nous ont demandĂ© de nous taire et Keith a parlĂ© un instant. Et aprĂšs cela, Keith est tombĂ© en dĂ©pression, pendant quelques jours, il communiquait Ă peine, nous pleurions en secret.
« Souvent, ils ne nous apportaient pas de nourriture du tout, au moins pendant 24 heures », continue-t-elle Ă raconter les abus, « et ils ne nous apportaient pas non plus dâeau. Nous devions parfois les mendier pour quâils nous apportent de lâeau. (âŠ) On leur montrait que la bouteille est vide, et il faisaient comme sâils ne comprenaient pas ».
« Les quatre terroristes lâont frappĂ©e avec un bĂąton »
Lorsque les ravisseurs lâont relĂąchĂ©e, ils lui ont dit que Keith la rejoindrait Ă Moharet et depuis, elle attend sa libĂ©ration. Depuis son retour, elle est devenue le visage des jeunes femmes restĂ©es sur place, avec lesquelles elle Ă©tait en captivitĂ©. Depuis son retour, elle ne cesse dâen parler.
Ils nous ont dit : « Habillez-les comme une poupée ».
« Bien. Asseyez-vous et regardez-les. Une des filles, aprĂšs lâavoir habillĂ©e avec des vĂȘtements de poupĂ©e, elle ne pouvait mĂȘme pas plier le genou, elle a suppliĂ© le terroriste : âCâest petit, donne-moi une autre tenueâ. Et lui avec le fusil la menace quâil va la tuer. Il lui tire les cheveux et la jette au sol, lui crie dessus et la bat, Ă cĂŽtĂ© de moi.
« Et puis il lâemmĂšne », continue-t-elle Ă dĂ©crire. « Il lui a mis les menottes aux mains et lâa recouverte dâune couverture et eux, les quatre terroristes lâont juste battue. Ils lâont battue avec un bĂąton. Ils lâont battue partout, elle nâa pas dit un mot. Quand elle est revenue et je lui a demandĂ© : « Comment se fait-il que tu nâaies pas criĂ© ? Elle a dit : « Je ne voulais pas leur donner le plaisir de me faire du mal. »
« Peu de temps aprĂšs notre arrivĂ©e, ils ont proposĂ© Ă quiconque voulait prendre une douche. Trois trĂšs jeunes filles qui Ă©taient avec nous ont demandĂ© Ă prendre une douche et ils les ont accompagnĂ© Ă la porte la laissant ouverte pour quâils puissent jeter un coup dâĆil et les voir sans vĂȘtements.  » Les terroristes nâont pas acceptĂ© de fermer la porte, câĂ©tait la condition pour quâils prennent une douche, et elles ont essayĂ© de cacher leurs corps.  »
« Je suis allĂ© voir Keith, je lâai serrĂ© dans mes bras et câest comme ça que je lâai laissĂ© là  »
Une fois, ils ont emmenĂ©e Keith faire une « tournĂ©e » Ă Gaza. Ils nous ont fait visiter Gaza pendant environ 45 minutes. Il voulait nous montrer Ă quel point lâarmĂ©e avait fait exploser Gaza. Il a dit : « Je veux vous montrer ce que votre armĂ©e a fait. » Et il nous a dit combien de personnes avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© tuĂ©es Ă Gaza. »
AprĂšs 50 jours de captivitĂ©, les terroristes bandent les yeux dâAviva, Keith et une autre fille qui les accompagnait et, dans lâobscuritĂ© totale, les font descendre de lâappartement oĂč ils se trouvaient et les mettent dans une voiture. Ils arrivent dans un autre appartement oĂč Keith est sĂ©parĂ©. Il vient dans ma chambre, se penche et dit : « Toi, demain, IsraĂ«l ». Et je lui dis : âNon, non, non, non, non, Keith et moi.â Il me dit : « Tu pars maintenant. IsraĂ«l, toi. Keith, demain. Je suis allĂ© voir Keith, qui Ă©tait allongĂ© sur le matelas dans la piĂšce voisine et je me suis penchĂ© vers lui, je lâai regardĂ© et je lui ai dit la nouvelle, puis je lâai serrĂ© dans mes bras et câest comme ça que je lâai quittĂ©. »
« Jâai lâimpression que je te dois la vie »
Le jour de la libĂ©ration, les voitures du Hamas arrivent au terminal de Rafah avec les personnes enlevĂ©es Ă lâintĂ©rieur, Aviva remarque quâil y a une personne enlevĂ©e israĂ©lienne dans une voiture Ă proximitĂ© qui semble ĂȘtre dans un Ă©tat grave. Les terroristes tentent de lui parler et elle ne rĂ©pond pas. Aviva demande Ă ĂȘtre transfĂ©rĂ©e dans la voiture dans laquelle elle se trouve.
« Je vous ai touchĂ© et jâai vu que vous aviez vraiment froid et que vous nâaviez pas lâair trĂšs bien, alors je me suis retournĂ©e et jâai dit au Hamasnik : âDocteur maintenant, maintenant. Elle va mourir' », a-t-elle dĂ©clarĂ© Ă Alma Avraham, qui Ă©tait kidnappĂ©e Ă Nahal Oz et revenue avec elle de captivitĂ© lorsquâelle lui rend visite Ă lâhĂŽpital. « Je lui ait fait un massage sur tout le corps, je lâai mise sur moi pour la rĂ©chauffer. »
« Tu Ă©tais lĂ quand jâavais besoin de toi, merci », lui dit Alma.
« Peut-ĂȘtre que si tu nâetait pas lĂ , cela ne serait pas arrivĂ© », a dĂ©clarĂ© Ă Aviva Uri Ravitz, le fils dâAlma. « Donc jâai lâimpression que je te dois aussi sa vie. »
Aviva est une survivante qui donne chaque jour, Ă plusieurs reprises, un tĂ©moignage dĂ©taillĂ© des atrocitĂ©s. Pour Keith, pour les filles encore lĂ , pour les avoir toutes ramenĂ©es. « Le monde me donne vraiment lâimpression quâil est silencieux », dit-elle. « Et jâai le sentiment quâils ont ratĂ© la leçon dâhistoire sur lâHolocauste. Ils ne peuvent pas laisser quelque chose comme ça se produire. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 â Tous droits rĂ©servĂ©s