Cet accord, ou sous son nom officiel, « Accord d’association UE-Israël », entré en vigueur en 2000, constitue la base juridique de toutes les relations entre l’État d’Israël et l’Union européenne. Il réglemente entre autres les relations commerciales, l’économie et la coopération dans de nombreux domaines.
Le ministère des Affaires étrangères n’a pas l’intention de participer à une conférence sur ce sujet dans un avenir proche, même s’il est clair que Burrell a l’intention de la tenir dans les semaines à venir. En Israël, ils préfèrent attendre au moins début juillet, lorsque la présidence de l’Union européenne passera de la Belgique, pays critique à l’égard d’Israël, à la Hongrie, pays considéré comme sympathique et favorable à Israël et à sa politique.
Une autre considération qui affecte la décision de l’État d’Israël d’attendre sa réponse aux événements est le fait que le Parlement européen, qui entamera son nouveau mandat à la mi-juillet, devrait se montrer beaucoup plus sympathique à l’égard d’Israël. Lors des élections législatives qui se déroulent ce week-end dans les 27 pays de l’Union, une grande victoire est attendue pour les partis de droite, qui, selon les estimations, pourraient occuper jusqu’à deux tiers des 720 sièges du scrutin du parlement. Avec le début de ses travaux à la mi-juillet, il est probable que le Parlement soutiendra davantage de résolutions soutenant Israël et moins de résolutions opposées à Israël.
Dans environ deux semaines, le ministre des Affaires étrangères Yisrael Katz devrait se rendre en Hongrie et mobiliser un soutien supplémentaire pour Israël. Il devrait notamment rencontrer le ministre hongrois des Affaires étrangères Petar Sierto, le président hongrois Tamas Soliuk et éventuellement le Premier ministre Viktor Orban. Dans le contexte de la volonté de Burrell d’engager maintenant des discussions avec Israël, le ministre des Affaires étrangères Israel Katz a lancé une activation politique aux missions israéliennes dans l’Union européenne, dans le but d’influencer leurs positions et de les rallier aux côtés d’Israël.
Dans quelques mois, Borrell devrait terminer son poste de commissaire européen à la politique étrangère. Les responsables israéliens l’attaquent pour cette démarche et prétendent qu’il tente d’obtenir un gain politique personnel, peut-être pour le prochain poste qu’il pourrait occuper à Bruxelles. Depuis le début de la guerre, l’Espagnol Borel est connu pour adopter une position critique à l’égard d’Israël.
Les responsables israéliens estiment qu’en dépit des critiques adressées à Israël ces derniers mois, il n’y a aucune crainte d’annulation de l’accord d’association. Cet accord constitue, entre autres, la base juridique qui permet à différents pays de l’Union de promouvoir les acquisitions de défense avec Israël, précisément à un moment où une course aux armements est évidente dans toute l’Europe, sur fond de crainte croissante d’un conflit direct avec Israël.
Par exemple, la semaine dernière, Willa Tabio, ministre du Développement et du Commerce extérieur de Finlande, a déclaré que son pays s’opposait à d’éventuelles sanctions commerciales de l’Union européenne contre Israël. « Nous avons des raisons de nous opposer à cela, c’est un pays de haute technologie avec une industrie qui mérite d’être mise à la disposition de l’Union européenne, et nous avons également un commerce de sécurité avec Israël », a-t-il déclaré. Comme vous vous en souviendrez peut-être, en novembre, le ministère de la Défense a annoncé la signature d’un accord pour la fourniture à la Finlande du système de défense aérienne israélien « David’s Slingshot », pour un coût d’environ 1,3 milliard de shekels.
Outre la Hongrie, qui devrait devenir présidente de l’Union européenne à partir du 1er juillet, plusieurs autres pays en Israël devraient s’opposer à des modifications de l’accord d’association ou à l’imposition de sanctions contre Israël. Entre autres, la Grèce, la République tchèque, Chypre, la Roumanie et l’Autriche devraient s’y opposer. L’Allemagne devrait également se tenir aux côtés d’Israël, mais elle considère le rassemblement comme une opportunité pour Israël et non comme un problème, dans la mesure où cela pourrait torpiller une initiative visant à imposer des sanctions ou à annuler l’accord.