Suite à l’annonce des résultats des élections européennes en France, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Le premier tour aura lieu le 30 juin et le second le 7 juillet.

La raison de cette décision dramatique est la défaite humiliante du parti présidentiel Renaissance (anciennement République en Marche) aux élections européennes d’hier. Le parti de droite radicale Rassemblement national, dirigé par Jordan Bardella, 28 ans (qui a remplacé Marine Le Pen à la tête), a obtenu près d’un tiers des voix – 31,47 %. C’est près de 8 % de plus que lors des élections européennes de 2019. Les nationalistes obtiendront 30 des 81 sièges attribués à la France au parlement de Strasbourg. Ce parti a été largement voté dans l’arrière-pays, dans les campagnes françaises et, dans une moindre mesure, dans les grandes villes.

Renaissance a reçu 14,56%. Leur liste a perdu 8 points par rapport à 2019. Le parti présidentiel n’a remporté que 14 sièges au Parlement européen, contre 23 actuellement.

Les socialistes, dirigés par Raphaël Glucksmann, ont obtenu un nombre de voix étonnamment élevé – 13,8 % après 6,19 % en 2019. Ce parti chasse l’extrême gauche des positions dirigeantes du camp de gauche.

Le parti d’extrême gauche « La France invaincue », qui après le 7 octobre a adopté une position extrêmement hostile et même antisémite à l’égard d’Israël, a amélioré le résultat de 3 points, obtenant 9,87 % des voix. Sa figure anti-israélienne la plus virulente, Rima Hassan, est devenue membre du Parlement européen. 

L’Europe entière s’est déplacée vers la droite. En Allemagne, le parti social-démocrate au pouvoir d’Olaf Scholz n’a obtenu que 14 % des voix, tandis que les conservateurs CDU-CSU l’ont emporté avec 30 % des voix. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne a obtenu 16 à 16,5 % et est devenu deuxième sur la liste des partis allemands au Parlement européen.

En Italie, le parti nationaliste de droite au pouvoir, les Frères d’Italie, a gagné (27 %), suivi du Parti démocrate de centre-gauche en deuxième position avec 23 %. Le parti populiste 5 étoiles a obtenu 11 %. 8% des Italiens ont voté pour la Ligue d’extrême droite dirigée par Matteo Salvini.

En Espagne, le Parti populaire conservateur de droite l’a emporté (32,4 %), devant les socialistes de Sanchez de 2 %.

En Hongrie, le parti Fidesz de Viktor Orban arrive en tête de liste (43%), mais a perdu 8,5% par rapport aux dernières élections.

En Autriche, le Parti nationaliste de droite de la Liberté l’emporte avec 25,7 %.

Aux Pays-Bas, le Parti de la Liberté de Hirt Wilders a amélioré ses résultats en obtenant 7 députés au Parlement européen (17,7% des voix). Mais le bloc des Verts et des gauchistes l’a emporté aux Pays-Bas (21,6%). 

Les partis de droite ont gagné en Croatie et en Bulgarie. En Slovaquie, le parti du président pro-Poutine Fico (récemment grièvement blessé lors d’une tentative d’assassinat) a cédé la place aux libéraux (27,8%).