CĂ©rĂ©monie d’adieu pour Yagev Buchstab – la personne enlevĂ©e assassinĂ©e avec 5 autres dans un tunnel

Ce soir (mercredi), dans la salle Ă  manger du kibboutz Lahav, dans le sud, a lieu une cĂ©rĂ©monie d’adieu Ă  Yagev Buchstab, kidnappĂ© le 7 octobre. Hier, 290 jours aprĂšs son enlĂšvement au kibboutz Nirim, la famille Buchstab et ses sa partenaire, Rimon Kirsht, a Ă©tĂ© informĂ© que Yagev n’était pas en vie. Avant mĂȘme la cĂ©rĂ©monie d’adieu , en prĂ©sence de sa famille et de ses amis, les membres du kibboutz lui ont rendu hommage et ont accueilli ceux qui venaient avec des drapeaux Ă  l’entrĂ©e du kibboutz.

L’un des proches de la famille Buchstab et membre du kibboutz, Hana, a dĂ©clarĂ© : « Nous disons au revoir par Yagev qui a grandi et vĂ©cu parmi nous, doux de cƓur, talentueux, attentif Ă  la souffrance des maillons faibles et affaiblis de la sociĂ©tĂ©. Nous disons au revoir Ă  Yagav de Nirim d’une famille et d’amis unis, il a Ă©tĂ© abandonnĂ© Ă  maintes reprises jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de retour. » Elle a ajoutĂ© : « Aujourd’hui, nous disons au revoir Ă  Yagev qui aurait pu ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ© et ramenĂ© chez lui et les opportunitĂ©s ont Ă©tĂ© manquĂ©es encore et encore. Nous voulons l’amener Ă  un enterrement digne et au retour de 120 femmes, hommes, enfants et adultes enlevĂ©s qui ont Ă©tĂ© kidnappĂ©s le jour oĂč le ciel et la terre sont tombĂ©s. »

Roni Keenan a chantĂ© en sa mĂ©moire, et a dĂ©clarĂ© qu’elle espĂ©rait chanter au retour de Yagev et a dĂ©crit une rencontre entre les deux qu’ils imaginaient se rĂ©aliser et dans laquelle ils joueraient ensemble. Maintenant que la mort de Buchstab est connue, Kenan voulait serrer dans ses bras sa famille et partager son chagrin.

Le secrĂ©taire du kibboutz et un parent de la famille, Anat, a dĂ©clarĂ© : « Yagev Ă©tait un enfant intelligent et curieux, il aimait voyager et vivre Ă  la maison et a mĂȘme Ă©levĂ© certains d’entre eux. Depuis sa jeunesse, il a commencĂ© Ă  jouer de la guitare, le lien avec la musique est devenu une partie intĂ©grante de sa vie, Ă  travers la musique et en jouant dans un groupe commun, il a rencontrĂ© Rimon plus tard. La relation entre eux est devenue une histoire d’amour. Ils se sont mariĂ©s au cƓur de Nirim, au milieu du virus corona. , ensemble ils ont construit une maison avec des chiens et un jardin. L’incertitude quant Ă  son sort a Ă©tĂ© annoncĂ©e. La famille est devenue un puissant moteur d’activisme politique, mĂ©diatique et humain au siĂšge des familles enlevĂ©es, l’histoire de Yagev a pĂ©nĂ©trĂ© de nombreux cƓurs, mais la comprĂ©hension de Yagev n’a pas pĂ©nĂ©trĂ© les dĂ©cideurs.

La mĂšre de Yagev, Esther, a dit Ă  sa mĂ©moire : « Trois mots, pas le fils de la vie. Yagav, je te demande pardon de ne pas pouvoir te ramener Ă  nous, Ă  tous ceux qui t’ont attendu avec un grand amour, je ne crois pas que nous soyons arrivĂ©s Ă  ce moment terrible. Yagav, tu es nĂ© Ă  minuit, un bĂ©bĂ© tranquille , un enfant satisfait et bien-aimĂ©, tu es devenu un enfant sensible, curieux et souriant, un enfant imaginatif avec un monde riche, tu as dĂ©couvert, la musique Ă  l’ñge de 13 ans et depuis tu ne l’as pas quittĂ© un seul instant, tu Ă©tais un bon frĂšre pour Nofer et Yuval, tu savais avoir des conversations avec eux et reste assis Ă  l’écart, apprĂ©cie la relation avec Ramon que vous avez partagĂ©e et que vous m’avez racontĂ©e, vous avez trouvĂ© l’amour et vous n’avez pas rompu. Vous avez construit une maison unique qui vous convenait.

Esther a parlĂ© de la lutte pour son retour : « Ces derniers mois, j’ai parlĂ© de toi partout en IsraĂ«l et dans le monde, une personne sensible qui ne se laisse pas guider par les conventions. Pendant des annĂ©es, tu as fait face Ă  la douleur, Ă  la tristesse et Ă  la dĂ©pression, j’ai essayĂ© d’encourager et d’aider, tu m’as expliquĂ© que la prĂ©sence de la famille t’aide mais la douleur ne s’explique pas. Aujourd’hui je te comprends, la douleur me fend le cƓur entre l’espoir et le dĂ©sespoir, je sais qu’avec toute la douleur que tu as affrontĂ©e, je savais que tu aimais, aimais et serais aimĂ©. »

Esther a lu un poĂšme du carnet de Yagev, aprĂšs quoi elle a dit : « Je suis en colĂšre contre l’abandon, parce que nous n’avons pas Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  te pleurer, que nous avons dĂ» garder ton dĂ©cĂšs secret afin de ne pas nuire Ă  la sĂ©curitĂ© de l’État qui Ă©tait perdu, nous continuerons Ă  tout faire pour vous ramener Ă  la maison. »

Le pĂšre de Yagev, Oren, a dĂ©clarĂ© : « Le 7 octobre, notre maison a Ă©tĂ© saccagĂ©e, j’ai vu les signes de votre lutte et j’ai craint le pire, vous avez Ă©tĂ© kidnappĂ© vers la frontiĂšre qui semblait lointaine mais proche. Nous avons compris que nous devions nous lancer dans le combat de nos vies pour te ramener Ă  la maison, je pensais que tout irait bien. Lorsque Ramon a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©, nous avons reçu une mise Ă  jour concernant ta situation, j’étais heureux d’apprendre que malgrĂ© les difficultĂ©s , tu survivez, j’avais peur par la progression de l’armĂ©e, et j’espĂ©rais qu’un accord aurait lieu, pas comme ça. Yagev et cinq autres personnes enlevĂ©es ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans le tunnel par ses ravisseurs. J’appelle Ă  la cessation des combats, au retour des personnes enlevĂ©es ».

L’ambassadeur d’Allemagne en IsraĂ«l a dĂ©clarĂ© : « J’espĂ©rais que nous n’arriverions pas Ă  ce moment, maintenant nous nous trouvons ici sans mĂȘme un cercueil et la possibilitĂ© d’organiser des funĂ©railles pour lui et de l’amener Ă  un enterrement digne de ce nom, c’est trĂšs difficile. Je me souviens comme si c’était hier, Ramon, que tu es arrivĂ© Ă  l’ambassade aprĂšs avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de captivitĂ©. » Il a ajoutĂ© « Nous nous souviendrons toujours de Yagev et de vous, sa photo est toujours sur les murs de l’ambassade, que la mĂ©moire de Yagev soit bĂ©nie ».

Son frĂšre lui a fait l’éloge : « Je voulais tellement que la fin soit diffĂ©rente, tu mĂ©ritais une fin diffĂ©rente. MĂȘme si tu n’es pas avec nous depuis plus de neuf mois, ça n’a toujours pas pris, pendant un instant je l’ai cru . Je ne croyais pas que ça finirait comme ça, tu as Ă©tĂ© pris vivant et tu as pu revenir vivant. Je suis plein de colĂšre et de douleur et ça ne change pas la rĂ©alitĂ©. Tu Ă©tais aussi calme que les champs du NĂ©guev avec des yeux aussi bleus que le ciel. Tu voulais que le monde soit meilleur. Merci pour les annĂ©es Ă  tes cĂŽtĂ©s, les conversations simples me manquent, la musique, tu Ă©tais incroyablement talentueux C’est logique, seuls les gens proches ont pu en profiter, je pense beaucoup Ă  toi, comme j’attendais que tout cela se termine, nous allons nous asseoir ensemble et rire de combien tu es cĂ©lĂšbre et Ă  quel point tout est Ă©trange.

A propos de la rencontre avec lui, comme l’imaginait son frĂšre : « J’imaginais que tu dirais combien c’était Ă©trange d’ĂȘtre dans un tunnel Ă  Gaza et je te dirai combien c’était Ă©trange de parler de toi Ă  la tĂ©lĂ© mĂȘme si nous sommes timides. Yagev , je ne peux pas imaginer la vie sans toi, dans tout ce que je fais tu auras une part, j’essaierai de faire le monde un peu meilleur pour que tu puisses ĂȘtre fier, nous n’arrĂȘterons pas de nous battre pour te rĂ©cupĂ©rer. »

Sa sƓur a dĂ©clarĂ©, les larmes aux yeux : « Depuis neuf mois, je rĂ©pĂšte la phrase : ‘Il reviendra, je suis sĂ»re qu’il reviendra, il ne peut pas en ĂȘtre autrement’. J’y ai vraiment cru.  J’ai essayĂ© de remplacer la peur du jour oĂč tu as Ă©tĂ© kidnappĂ© par de l’espoir, je savais que mĂȘme au plus bas endroit du monde, vous prendriez soin les uns des autres. Cette semaine, nous avons Ă©tĂ© informĂ©s que tu as Ă©tĂ© assassinĂ© en captivitĂ© et que l’espoir que nous avions accumulĂ© avait disparu, tu as Ă©tĂ© assassinĂ© en captivitĂ© et je me demanderai ce qui vous est arrivĂ© dans les derniers instants, peut-ĂȘtre as tu cru que, comme dans les films, quelqu’un le ferait. venez vous sauver. Comme nous l’avons appris ces derniers mois, la vie n’est pas un film.

La sƓur de Yagev a Ă©galement dĂ©clarĂ© dans ses mots d’adieu : « Je ne sais pas comment rĂ©sumer une vie entiĂšre en quelques lignes, tu seras toujours mon grand frĂšre, celui qu’on peut consulter sur beaucoup de choses et qui a la bonne rĂ©ponse, mais garde la modestie. Tu as su remettre en question ce que tout le monde semble prendre pour acquis et soutenir. Tu m’as appris Ă  croire dans les gens et Ă  ne pas fermer les yeux, tu voulais que ce soit mieux ici, mĂȘme juste un petit peu, j’ai toujours pensĂ©. Que feriez-vous ou diriez-vous et qu’est-ce qui vous aiderait Ă  endurer si vous voyiez d’une maniĂšre ou d’une autre ce que nous avons fait au cours des neuf derniers mois, je voulais que vous rentriez Ă  la maison et que vous soyez fier. J’espĂšre que vous vous sentirez aimĂ© lĂ -bas. Je suis dĂ©solĂ© que nous ne l’ayons pas fait. « 

Parmi les panĂ©listes qui parlent ce soir figurent des membres de la famille de Yagev, sa mĂšre Esther, son pĂšre Oren, son frĂšre ; Nofer et Yuval et son partenaire Rimon Kirsht. En outre, l’ambassadeur d’Allemagne en IsraĂ«l, Stefan Seibert, et d’autres membres de la famille prendront Ă©galement la parole.


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