Au milieu des informations faisant état de l’évacuation des bureaux du Hezbollah dans le sud de Beyrouth, les Libanais expriment de plus en plus leurs craintes d’une guerre imminente avec Israël. Un correspondant d’Associated Press au Liban s’est entretenu avec des habitants de Beyrouth et d’autres villes qui ont décrit la panique et le réveil de vieux traumatismes laissés par la Seconde Guerre du Liban.

Une habitante de Saïda, âgée de 29 ans, a déclaré qu’elle avait 11 ans en 2006, mais depuis octobre de l’année dernière, tous ces souvenirs des attentats à la bombe ont refait surface dans son esprit comme s’ils étaient hier. Tous les interlocuteurs du journaliste ont exprimé des sentiments similaires de peur et d’anxiété.

Et malgré cela, l’ensemble de l’État libanais suit, impuissant, les dirigeants de la communauté chiite qui protègent la République islamique d’Iran. 

Liban : Le journal Asharq Al-Awsat rapporte ce matin que des panneaux d’affichage portant l’inscription : « Assez… nous sommes fatigués… Le Liban ne veut pas la guerre » Ils ont été pendus dans différents quartiers de Beyrouth, identifiés à l’opposition.

Hier, la publication patriotique Ya Libnan (Hey Liban !) a lancé un appel appelant la communauté chiite à « se lever et exiger le désarmement du Hezbollah pour sauver le Liban ».

« Le problème pour le Liban est que le Hezbollah insiste sur le fait que son conflit avec Israël est lié à la guerre à Gaza. Le Hezbollah refuse de cesser le feu alors que les combats se poursuivent à Gaza. Cette position a frappé particulièrement durement la communauté chiite du sud du Liban, qui souffre le plus. Alors que le pays tout entier profite de la vie, les chiites fuient leurs foyers. Contrairement à la guerre de 2006, les réfugiés chiites ne sont pas aussi bien traités cette fois-ci qu’ils l’étaient alors. 

« Le principal problème pour les chiites et pour tout le Liban, c’est le Hezbollah. Ils sont entrés en guerre contre Israël le 8 octobre, au lendemain d’une attaque du Hamas contre Israël qui s’est soldée par 1 139 morts et 250 prises en otages. Les terroristes du Hezbollah continuent de se cacher et de stocker des armes dans les zones résidentielles, mettant ainsi la vie des chiites en danger », écrivent les auteurs de l’appel.

« Le Hezbollah est devenu un énorme fardeau pour le Liban. Le moment est venu pour la communauté chiite, ainsi que pour tous les citoyens libanais, de se soulever contre le Hezbollah et d’exiger son désarmement – ​​le transfert d’armes à l’Armée nationale libanaise », appellent les patriotes libanais.

« Si la guerre éclate, le Liban y brûlera. Le Hezbollah a plongé le pays dans le chaos et il n’est pas nécessaire de compter sur l’Iran, qui est lui-même ébranlé. Si l’Iran rejoint la guerre du Hezbollah, Israël pourrait utiliser l’arme nucléaire et dévaster l’Iran. »

Les auteurs de l’appel rappellent que, par la faute du Hezbollah, il n’y a toujours pas de président dans le pays (il bloque le choix de tout autre candidat que son partisan). Ils rappellent que c’est le Hezbollah qui a tué l’ancien Premier ministre Rafik Hariri puis déclenché une guerre avec Israël en 2006. Puis le Hezbollah a jeté des milliers de chiites libanais dans le fourneau de la guerre civile en Syrie, et en août 2020, par sa faute, une explosion a détruit une grande partie de Beyrouth.