Emily Harding, responsable du programme de sécurité au Washington Institute for Strategic Studies, a déclaré au Washington Post que le Mossad aurait apparemment réussi à accéder à des milliers de téléavertisseurs commandés par le Hezbollah avant leur arrivée au Liban et à y placer des explosifs microscopiques.
La rédaction arabe de la chaîne britannique Sky News partage le même avis. Ils pensent que les services de renseignement israéliens ont rempli d’explosifs un lot entier de téléavertisseurs et ont déclenché la charge, augmentant ainsi à distance la température de la batterie.
Harding a déclaré qu’une cyberattaque contre les téléavertisseurs est peu probable car les appareils utilisent une technologie plus ancienne. Ils n’ont ni GPS, ni appareil photo, et rien d’autre que la possibilité de recevoir de courts SMS.
Le spécialiste de la sécurité nationale Ahmed Al-Shahat a déclaré à Sky News Arabic que les explosions des téléavertisseurs pourraient avoir été provoquées par des ondes électromagnétiques dirigées vers les antennes qui relient les téléavertisseurs entre eux et augmentant la température de leurs batteries. Mais très probablement, des agents israéliens sont entrés dans l’usine où les téléavertisseurs étaient fabriqués et y ont inséré leurs cartes SIM.
Selon Al-Shahat, l’opération a été préparée il y a longtemps dans le but de perturber le système de commandement et de contrôle du Hezbollah, de frapper les dirigeants de l’organisation et de démontrer les capacités illimitées d’Israël dans la lutte contre l’ennemi. On sait que le Hezbollah n’utilise pas de technologies de communication avancées par crainte de géolocalisation. Les téléavertisseurs étaient donc le principal et probablement le seul moyen de transmettre des informations tout au long de la chaîne de commandement. Le Hezbollah n’a pas la capacité de répondre de manière adéquate à une telle opération. C’est pourquoi ils agiront du mieux qu’ils peuvent – de manière inappropriée, notamment en lançant des attaques de missiles ou de drones contre Israël, éventuellement contre Haïfa et d’autres endroits, estime Al-Shahat.
Randa Slim, du Washington Near East Institute, a qualifié l’attaque d’aujourd’hui au Liban de « historique par son ampleur et ses modalités ». « Cela envoie un message sérieux au Hezbollah : nous pouvons vous toucher n’importe où. Cela mine grandement le moral. La guerre à la frontière n’est plus à la frontière. Cette attaque a amené la guerre dans leurs foyers et sur les marchés à travers le Liban », a déclaré Slim au WSJ .
