Al-Joulani démantèle les factions rebelles armées en Syrie tout en intégrant leurs combattants au ministère de la Défense, dont il a nommé à la tête le commandant militaire de son propre groupe, Hayat Tahrir al-Sham. Il s’agit de Marhef Abou Qasara, connu comme « le développeur des drones », qui a mené l’offensive surprise contre Assad et est identifié par son surnom mystérieux, « Abou Hassan 600 ». Le poste de ministre des Affaires étrangères a été confié à un djihadiste de 37 ans proche d’Al-Joulani.

Le chef de facto de la Syrie, le leader des rebelles djihadistes Abou Mohammed Al-Joulani, promet d’engager son pays sur une voie modérée où toutes les communautés et minorités pourront être représentées. Cependant, pour l’instant, il consolide son pouvoir en nommant de plus en plus de ses partisans à des postes clés dans le gouvernement de transition. Ce gouvernement est censé mener le processus de reconstruction de la Syrie après la chute du régime Assad, un processus que l’Occident espère voir aboutir à l’établissement d’un régime démocratique.

Des nominations controversées :
Dès sa première nomination, Al-Joulani a choisi Mohammed Al-Bashir comme Premier ministre du gouvernement de transition. Ce dernier était auparavant le chef du gouvernement djihadiste de Hayat Tahrir al-Sham dans la province d’Idlib, le bastion des rebelles. Samedi, le nouveau pouvoir à Damas a annoncé deux nouvelles nominations majeures, également issues de l’ancien gouvernement rebelle d’Idlib : Assad Hassan Al-Shibani, 37 ans, ancien chef du département politique des rebelles, devient ministre des Affaires étrangères, tandis que Marhef Abou Qasara, 41 ans, chef de la branche militaire de Hayat Tahrir al-Sham, est nommé ministre de la Défense.

אבו מוחמד אל-ג'ולאני מנהיג השלטון החדש ב סוריה במפגש עם מנהיגי פלגי מורדים חמושים

Ces nominations confirment qu’Al-Joulani, dont le groupe avait été créé il y a une décennie comme une branche d’Al-Qaïda avant de s’en détacher, tente de projeter une image modérée à l’Occident. Cette stratégie a déjà permis de lever la récompense de 10 millions de dollars offerte par les États-Unis pour sa capture. Al-Joulani a promis de démanteler les factions armées et d’intégrer leurs combattants dans le ministère de la Défense. Mais il est évident qu’il ne renoncera pas à son pouvoir : la nomination d’Abou Qasara lui permet de garder le contrôle sur ses forces, désormais transformées de rebelles en soldats officiels.

Le rôle d’Abou Hassan 600 dans l’effondrement du régime Assad :
Marhef Abou Qasara, surnommé « Abou Hassan 600 », est reconnu pour son rôle décisif dans la réussite de l’offensive éclair contre le régime Assad, qui a conduit à sa chute en seulement 11 jours. Il est également crédité du développement de drones utilisés par les rebelles. Dans une interview au magazine The Economist, il a affirmé que tous les groupes armés seraient intégrés au ministère de la Défense pour former une armée unifiée, ayant pour mission de défendre la nation pour tous les Syriens.

Abou Qasara, originaire de Halfaya, près de Hama, est également connu sous le surnom d’ »Abou Hassan Al-Hamawi ». Dans une interview récente, il a précisé que la nouvelle administration ne serait pas une menace pour l’Occident et s’engage à lutter contre les extrémistes, notamment ceux liés à Daech.

Les relations avec les minorités et la communauté internationale :
Al-Joulani a rencontré des représentants des factions armées, affirmant travailler à la création d’une institution militaire unifiée pour la « nouvelle Syrie ». Dans le cadre de ses promesses de modération, il a également garanti aux minorités, y compris les Alaouites, qu’elles ne subiraient pas de représailles sous le nouveau régime.

Malgré cela, le scepticisme demeure en Occident, notamment concernant la véritable capacité du nouveau régime à maintenir la stabilité et à garantir une transition démocratique.

Jeunesse au pouvoir :
Avec des dirigeants tels qu’Al-Joulani, 42 ans, Mohammed Al-Bashir, 41 ans, et Al-Shibani, 37 ans, la nouvelle administration est composée de figures relativement jeunes, un aspect qui pourrait marquer une rupture avec les décennies précédentes en Syrie.