Ce week-end, les autorités guatémaltèques ont annoncé avoir retrouvé des restes humains dans le complexe de la secte Lev Tahor après une intervention policière ayant permis de sauver 160 enfants et adolescents, présumés victimes d’abus, de viols et de mariages forcés.

Antonio Guzman, membre de cette secte religieuse extrémiste, a nié les accusations portées par les autorités, affirmant que les membres de la communauté n’avaient pas abusé des mineurs. Il a expliqué l’origine des ossements retrouvés.

Dans une déclaration au site d’information guatémaltèque Prensa Libre, Guzman a affirmé que les restes humains correspondaient à un cimetière légalement autorisé au sein du complexe. « On dit que nous, les adultes, forçons les filles à avoir des relations sexuelles, puis à avorter et à enterrer les restes. C’est faux. Les chiens ont fouillé jusqu’à détecter une odeur et ont déterré les os », a-t-il affirmé.

Le cimetière et les accusations :
Guzman a précisé que le ministère de la Santé et celui de l’Environnement du Guatemala avaient approuvé l’existence d’un cimetière dans le village d’El Amatillo, près de la ville d’Oratorio, dans la région de Santa Rosa, au sud-ouest du pays. « C’est légal, notre cimetière est autorisé. »

Guatemala (photo : page Twitter de la police du Guatemala)

Il a également déclaré que les ossements provenaient de cinq squelettes, dont celui d’un bébé né avec des problèmes cardiaques et enterré par la communauté. « Nous sommes juifs, le corps est sacré. Nous ne jetons pas les corps à la poubelle ; nous les enterrons dans notre cimetière. »

Concernant quatre nouveau-nés enterrés récemment, Guzman a déclaré que leurs décès étaient liés à une intervention des autorités en août dernier, lors de laquelle un usage excessif de la force aurait causé des fausses couches chez des femmes enceintes.

Enquête en cours :
Le ministère de l’Intérieur guatémaltèque a annoncé que les restes des bébés avaient été envoyés pour analyses pathologiques afin de déterminer les causes possibles de leur décès. Bien que les autorités reconnaissent que le cimetière avait une autorisation officielle, des allégations graves d’abus continuent de faire l’objet d’une enquête approfondie.

Par ailleurs, le chef de la secte aurait réussi à fuir avant l’arrivée des forces de l’ordre, grâce à des informations divulguées par un commandant de la police nationale civile (PNC), suspecté d’avoir des liens avec la secte.

Le sauvetage :
L’opération de sauvetage, menée dans la nuit de vendredi à samedi, a permis de secourir plus d’une centaine d’enfants et adolescents du complexe. Selon les médias locaux, plusieurs corps de jeunes victimes d’abus présumés ont également été découverts.

Nancy Paz, procureure spécialisée dans la lutte contre la traite des êtres humains au Guatemala, a déclaré lors d’une conférence de presse :
« Nous avons déjà placé sous protection 85 garçons et filles. Certains enfants restent avec leurs mères, en fonction de leur situation. »

Après des examens médicaux et juridiques, les enfants secourus seront confiés à un juge local pour décider s’ils peuvent être hébergés par leurs familles ou dans des foyers d’accueil.

Cette opération a été déclenchée après la fuite, le 11 novembre dernier, de quatre mineurs qui ont dénoncé les abus à la police. Les enquêtes ont confirmé qu’ils avaient été victimes de mariages forcés, de viols et de trafic d’êtres humains.

Contexte :
La secte Lev Tahor, déjà connue pour ses pratiques controversées et ses accusations d’abus dans plusieurs pays, continue de faire l’objet d’enquêtes internationales. Les révélations au Guatemala ne font qu’amplifier l’indignation mondiale face à ses activités.