Accueil Actualité dans le monde L’Iran exécute plus de 900 femmes battues et violées dans leur pays

L’Iran exécute plus de 900 femmes battues et violées dans leur pays

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Elles ont riposté à leurs agresseurs. La réponse de l’Iran a été de les pendre.

Un nouveau rapport choquant de l’organisation Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, révèle qu’au moins 31 femmes iraniennes ont été tuées par l’État l’année dernière, ce qui représente le bilan annuel le plus élevé depuis que l’organisation a commencé à recenser les exécutions il y a 17 ans. Ces femmes n’ont pas été accusées d’actes de violence aléatoires, car environ 70 % d’entre elles avaient tué leur partenaire masculin qui les avait soumises à des violences, des viols ou des tortures psychologiques.

Dans les tribunaux islamiques iraniens, le témoignage d’une femme a deux fois moins de poids que celui d’un homme. La violence domestique et le viol conjugal ne sont pas reconnus comme des crimes, ce qui laisse les victimes de violences sans recours juridique avant d’atteindre le point de rupture.

« L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la brutalité de la peine de mort, mais aussi la profondeur de l’inégalité systémique entre les sexes dans le système judiciaire », a déclaré à Iran International Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’IHR.

Depuis 1979, la République islamique a recours aux exécutions pour se maintenir au pouvoir et instiller la peur. Il est inquiétant de constater que l’Iran procède actuellement à un rythme effarant de quatre exécutions par jour, et que l’enquête de l’ONU révèle que nombre d’entre elles risquent la mort sur la base d’aveux forcés et sans procédure régulière.  

Le Centre Abdorrahman Boroumand, basé à Washington, a recensé 930 exécutions au total en 2024, contre 811 en 2023 et 579 en 2022. Les femmes issues de communautés ethniques marginalisées, comme celles des provinces du Sistan et du Baloutchistan, sont représentées de manière disproportionnée parmi les personnes pendues.

Pourtant, même ces statistiques poignantes ne racontent qu’une partie de l’histoire, car la transparence autour des exécutions se détériore, les rapports des droits de l’homme indiquant que seulement 12 % des exécutions de femmes sont officiellement annoncées par le régime, contre 26 % ces dernières années.