Des semaines et des mois de faim, de peur existentielle et de stress psychologique extrême ont laissé des traces visibles sur les corps des otages libérés de Gaza. En plus d’une perte de poids drastique et d’autres effets sur leur santé physique et mentale, nombre d’entre eux sont apparus avec des cheveux prématurément blanchis, des poils du visage devenus blancs ou une calvitie partielle.
Le stress extrême peut-il réellement provoquer de tels changements capillaires ? Des chercheurs expliquent comment une pression prolongée et la malnutrition affectent le cycle de vie des cheveux et accélèrent le vieillissement du cuir chevelu.
Le stress extrême, un facteur majeur du blanchiment des cheveux
Le stress psychologique intense est l’un des principaux facteurs du blanchiment prématuré des cheveux. Une étude publiée dans la revue Nature a démontré que le stress chronique endommage les cellules souches des follicules pileux.
En temps normal, la couleur des cheveux est déterminée par les mélanocytes, des cellules pigmentaires situées dans les follicules. Cependant, en cas de stress prolongé, le système nerveux sympathique libère d’importantes quantités de noradrénaline, une hormone qui détruit ces cellules souches. Une fois ces cellules endommagées ou détruites, aucune nouvelle pigmentation ne peut être produite – les cheveux deviennent alors définitivement blancs.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Des études antérieures suggéraient que le blanchiment dû au stress était un processus graduel. Cependant, dans des cas extrêmes comme l’enlèvement, la torture ou une détention prolongée dans des conditions inhumaines, ce phénomène peut se produire de manière extrêmement rapide. Des survivants de guerres, des prisonniers politiques et des personnes ayant subi de graves traumatismes psychologiques ont rapporté l’apparition de cheveux blancs en quelques semaines seulement.
Calvitie et chute massive des cheveux
Outre le blanchiment, de nombreux otages ont développé une perte de cheveux significative, voire des plaques de calvitie. Cette condition, appelée effluvium télogène, se produit lorsque de nombreux cheveux entrent simultanément en phase de chute en raison d’un traumatisme majeur, qu’il soit physique ou psychologique.
En situation de malnutrition et de privation alimentaire, le corps ne peut plus fournir les nutriments essentiels aux cheveux, tels que le fer, les protéines, le zinc, les vitamines du groupe B, la vitamine D et les oméga-3. Comme les cheveux ne sont pas considérés comme vitaux pour la survie, le corps redirige ses ressources vers des organes cruciaux comme le cerveau, le cœur et le foie – entraînant ainsi un arrêt de la croissance capillaire et une chute massive des cheveux.
La repousse est-elle possible ?
La calvitie due au stress et à une mauvaise alimentation peut être réversible, mais le processus de récupération peut prendre des mois, voire des années, selon l’ampleur des dommages subis par les follicules pileux. Après leur libération, les otages bénéficient d’un suivi médical et d’un programme de réhabilitation nutritionnelle progressif.
L’une des questions soulevées est de savoir si leurs cheveux retrouveront leur couleur d’origine et si la chute s’arrêtera. Dans certains cas, les cheveux ayant perdu leur pigmentation peuvent retrouver leur teinte initiale, mais si les mélanocytes ont été définitivement détruits, le blanchiment restera permanent.
En ce qui concerne la perte de cheveux, la plupart des personnes souffrant d’effluvium télogène récupèrent dès lors que leur corps reçoit à nouveau tous les nutriments essentiels. Toutefois, un stress chronique ou des dommages graves aux follicules peuvent entraîner une calvitie irréversible, similaire à la calvitie androgénétique masculine.
Un témoignage des sévices subis
Les cheveux des otages libérés sont une preuve vivante des atrocités qu’ils ont endurées. Le vieillissement accéléré de leur chevelure – que ce soit par blanchiment soudain ou par chute massive – reflète les effets physiques du stress, de la faim et des sévices subis.
Si leur corps pourra guérir avec le temps, certaines séquelles physiologiques, y compris celles affectant leur cuir chevelu, pourraient les accompagner toute leur vie.
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