Le journaliste militaire vétéran Doron Kadosh a publié une longue analyse ce mardi soir sur X, critiquant sévèrement l’enquête du Shin Bet sur sa conduite avant le 7 octobre. Selon lui, il s’agit d’une tentative d’éviter toute responsabilité dans son échec, une manière de dire à chaque fois : « Nous avons échoué, mais… ».

« Une enquête biaisée pour minimiser les responsabilités »

Kadosh commence son post en exposant son impression générale de l’enquête :

« Le Shin Bet a habilement utilisé son statut d’organisation clandestine pour publier un document d’“enquête clé” destiné au public israélien. Mais ce document se concentre principalement sur le fait de blâmer d’autres parties et n’offre qu’un aperçu minimal de ses propres échecs et lacunes profondes. Il ne présente pas de manière honnête et complète l’ensemble des faits. Ce rapport est une compilation de faits qui, sans remettre en cause leur crédibilité, montrent clairement une tentative de tirer une seule conclusion : “Nous avons échoué, mais…” »

Il donne ensuite plusieurs exemples de ce qu’il considère comme des tentatives d’évitement de responsabilité :

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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  • « Nous avons échoué, mais… » le gouvernement est encore plus responsable car il a mené une politique d’endiguement envers la bande de Gaza.
  • « Nous avons échoué, mais… » les dirigeants politiques ne nous ont pas écoutés pendant des années quand nous avons poussé à des éliminations ciblées dans Gaza.
  • « Nous avons échoué, mais… » ce n’était pas notre rôle de fournir une alerte de guerre, cela aurait dû être la responsabilité de Tsahal dès le départ.
  • « Nous avons échoué, mais… » nous n’avions pas le choix, notre liberté d’action à Gaza était réduite et nous ne pouvions pas recruter de sources correctement.
  • « Nous avons échoué, mais… » le renseignement militaire est encore plus fautif car il ne nous a pas transmis certaines informations cruciales dans la nuit du 7 octobre.
  • « Nous avons échoué, mais… » en réalité, nous avons prévenu toutes les agences des intentions offensives du Hamas dès 3 heures du matin !

Une critique acerbe sur les lacunes du Shin Bet

Kadosh réserve ses critiques les plus virulentes pour la fin, soulignant l’échec total d’une agence de renseignement censée filtrer les travailleurs de Gaza et infiltrer des agents capables de détecter un plan impliquant des milliers de terroristes armés :

« Pourquoi le Shin Bet ne mentionne-t-il même pas dans son enquête la question des travailleurs entrés en Israël depuis la bande de Gaza ? Rappelons-le : le rôle du Shin Bet était de contrôler la sécurité de chaque travailleur entrant dans le pays et d’approuver son passage. À ce jour, le Shin Bet n’a fourni aucune information sur une question essentielle restée sans réponse : ces travailleurs ont-ils aidé le Hamas et collecté des renseignements ? Juste sous son nez, et avec son approbation, ces travailleurs sont-ils devenus des agents du Hamas sur le territoire israélien ? »

Concernant le renseignement humain (HUMINT), il ajoute :

« Le Shin Bet évoque des difficultés à opérer des agents à Gaza, mais affirme néanmoins disposer de nombreuses sources dans l’enclave avant le 7 octobre. Or, plusieurs questions restent sans réponse :

  • Ces sources ont-elles fourni de fausses informations pour induire le Shin Bet en erreur ?
  • Certaines de ces sources étaient-elles en réalité des agents doubles travaillant pour le Hamas ?
  • Comment est-il possible qu’en une seule nuit, 3 000 combattants Nukhba quittent leur domicile, s’organisent, se déplacent, et qu’aucune des sources du Shin Bet ne trouve le moyen de contacter son officier traitant pour signaler quoi que ce soit d’inhabituel ?
    Malheureusement, l’enquête ne résout pas ce mystère. »