Malgré son bilan controversé en matière de droits des femmes, l’Arabie saoudite a officiellement pris, hier (lundi), la tête de la Commission des Nations unies sur la condition de la femme. Elle dirigera le 21 mars la réunion annuelle des dirigeants mondiaux sur l’égalité des sexes.
« C’est surréaliste. Nommer l’Arabie saoudite à la tête de l’organe mondial chargé de défendre les droits des femmes, c’est comme mettre Dracula à la tête d’une banque de sang », a dénoncé Hillel Neuer, directeur exécutif de l’organisation indépendante UN Watch, basée à Genève.
Un rôle clé pour Riyad malgré des réformes jugées superficielles
Désormais en position d’influencer les décisions et les orientations de la plus haute instance féminine de l’ONU, l’Arabie saoudite reste critiquée pour son système juridique discriminatoire. « Malgré quelques réformes superficielles, l’Arabie saoudite continue d’assujettir les femmes à une tutelle masculine. Cette législation, adoptée il y a trois ans, ironiquement à l’occasion de la Journée internationale des femmes, renforce en réalité les inégalités et institutionnalise leur dépendance », ajoute Neuer.
Il rappelle également que des militantes saoudiennes continuent d’être arbitrairement arrêtées pour avoir critiqué le régime. En 2023, l’universitaire Salma al-Shehab a été condamnée à 27 ans de prison pour son activité sur les réseaux sociaux, tandis que Noura al-Qahtani a écopé de 45 ans de prison. Plus récemment, l’entraîneuse de fitness saoudienne Manahel al-Otaibi a été condamnée à 11 ans de prison pour avoir posté des photos sans abaya, la robe longue imposée aux femmes.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :