Le quotidien ultra-orthodoxe HaModia a provoqué une vive controverse en publiant, à la une de son édition de lundi, une théorie selon laquelle le Shin Bet aurait eu connaissance de l’attaque du Hamas du 7 octobre plusieurs jours à l’avance. L’article ne citait aucune source sécuritaire officielle et s’appuyait uniquement sur une interview diffusée sur la chaîne Israël 14.

Une accusation explosive, sans preuves officielles

HaModia, un journal associé au parti Agoudat Israël, a affirmé dans son article que « des officiers du renseignement militaire (Aman) auraient été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à informer les dirigeants politiques de la menace imminente ».

L’article, signé par un certain Moshe Morag – probablement un pseudonyme – ne mentionnait aucune source officielle et ne citait aucun responsable militaire ou gouvernemental.

L’essentiel du rapport s’appuyait sur une déclaration de l’avocat Efraïm Damari, diffusée sur Israël 14, selon laquelle il représenterait un officier du renseignement militaire arrêté pour avoir divulgué des documents classifiés.

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Damari a affirmé que cet officier, identifié uniquement comme « le commandant Y. », avait rédigé un rapport dans lequel il aurait écrit :
« Le chef du Shin Bet savait plusieurs jours à l’avance qu’un événement allait se produire. »

Dans une interview accordée à Radio Galey Israël, Damari a comparé cette affaire à celle impliquant Eli Feldstein et l’adjudant Ari Rosenfeld, également accusés de fuite de documents sensibles. Il a déclaré :

« Le commandant Y. a rédigé un rapport intitulé ‘Une autre opinion’, dans lequel il affirme que les chefs du renseignement israélien savaient qu’un événement majeur allait se produire à une certaine période, incluant la date du 7 octobre. »

Il est ensuite allé plus loin, déclarant que « le commandant Y. a été arrêté et ils ont essayé de le pousser au suicide en prison », ajoutant que « s’il était resté quelques heures de plus en isolement, cela aurait pu arriver. »

Selon Damari, « les personnes impliquées dans cette affaire ont voulu empêcher que ce rapport parvienne aux instances politiques compétentes. » Il prétend également que grâce à ce document, le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait pris des décisions cruciales concernant le corridor de Philadelphie, sauvant ainsi de nombreux soldats israéliens.

Vives réactions dans les médias

Le journaliste Ben Caspit, connu pour ses critiques acerbes contre Netanyahou, a vivement réagi à cette publication :

« Ce journal est une abomination. Il est impur. Il est une honte. Et personne ne fait rien. Après cela, quand je croise des ultra-orthodoxes, je suis surpris que beaucoup me parlent de ‘trahison’. »

L’article de HaModia alimente un débat explosif en Israël sur la responsabilité des services de renseignement dans l’échec du 7 octobre, mais en l’absence de preuves tangibles, il reste pour l’instant une pure spéculation médiatique.