Il y a là, certes exprimée de manière caricaturale, toute la logique des goyim du monde entier vis à vis des Juifs. Et depuis que ceux-ci ont été expulsés par les romains il y a près de deux millénaires et qu’ils se sont éparpillés, principalement en Europe, formant ainsi la diaspora c’est à dire une minorité, elle est encore d’actualité et plus que jamais ! Alors, qu’est-ce que cette logique vraiment très spéciale ?
C’est principalement un état d’esprit qui veut que les goyim -en grande majorité des chrétiens !- peuvent s’en prendre aux Juifs ou plus exactement, défouler leur trop-plein de haine quand celui-ci se fait irrépressible, sans que leur conscience les interpelle, sans que la notion de péché n’effleure leur âme christique. C’est ce qu’on appelle tout simplement l’antisémitisme ! Il peut même y avoir derrière cet acharnement contre les Juifs qu’on croit au premier abord spontané, une stratégie politique ! Voilà par exemple ce qui est écrit dans le tract diffusé par les sections d’Odessa du Bund après le pogrom de Kichinev en 1903 :
« Mais quel est le véritable fauteur de violence, quel est le vrai coupable de toutes ces horreurs ? Ce n’est pas cette foule ignorante, elle-même affamée et victime de l’effrayante oppression de l’ordre capitaliste contemporain. Ce n’est pas cette foule stupide qu’un gouvernement odieux force à croupir dans les préjugés religieux et nationaux et chez qui on excite les passions les plus grossières et les instincts bestiaux. Non ! Mais notre gouvernement autocratique, ce monstre repoussant, entre les griffes sanglantes duquel cette masse n’est qu’un instrument aveugle … Ce monstre a peur des lendemains. Il ne recule devant aucun moyen pour écarter de lui la colère populaire et l’égarer sur une mauvaise voie ».
Les Juifs, c’est un peu comme les femmes en temps de guerre quand arrivent les conquérants c’est à dire les mâles dominants qui vont s’en donner à coeur joie en violant et violant jusqu’à plus soif … des êtres faibles et désarmés qu’on peut bousiller et bousiller, le bouc-émissaire tout trouvé. Les Juifs pendant des siècles et des siècles, malgré des intermèdes heureux, n’auront été que des femmes violées !
Mais ce qu’il y a de pire, c’est que l’entière liberté laissée à la manifestation satanique des goyim, produit en miroir chez les Juifs, un état d’esprit très particulier qu’on ne retrouve chez aucun autre peuple : la résignation, ce qui signifie concrètement, se prendre des coups sans faire front. Ceci est d’ailleurs étonnant quand on sait le nombre d’invasions qu’ont subi les Juifs sur leurs terres ancestrales et les combats farouches qu’ils ont menés pour s’en débarrasser. Dans la Pologne et la Lituanie de l’entre-deux-guerres, il y avait un nombre conséquent de villes dont la majorité -souvent très forte- était … juive ! Or, je n’ai pas connaissance que cette majorité ait prévu de s’organiser en vue de se protéger au cas où … car des pogroms s’étaient déjà produits ! C’est assez surprenant. Mais cette passivité en fait était due à la résignation. C’est vrai que lorsqu’on est chez les autres, on ressent de la réserve, une retenue pour ne pas perturber ceux qui vous accueillent.
Tout peuple envahi, quel qu’il soit, a toujours opposé une résistance. L’histoire est une accumulation de conquêtes et de résistances. Et bien, pour les goyim, et même donc pour les Juifs pendant longtemps, il n’est pas concevable que ces derniers se battent pour défendre leurs vies. Dans son livre « L’Etoile de la rédemption » Franz Rosenzweig écrit : » … à la différence de tous les autres peuples, la propriété pleine et entière sur sa patrie lui est contestée même lorsqu’il est chez lui ; lui-même n’est qu’un étranger, un résident provisoire dans son propre pays : « C’est à moi qu’est le pays » lui dit Dieu ». Il ne reste donc plus au Juif que sa vie propre sans vraie attache terrestre donc et la préserver devient chose irréelle, c’est un non-sens. Il suffit d’écouter de Gaulle le 27 novembre 1967 après la brillante victoire d’Israël sur les Arabes lors de la Guerre des 6 jours :
» … Les Juifs, jusqu’alors dispersés et qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est à dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, une fois qu’ils seraient rassemblés dans les sites de son ancienne grandeur, n’en viennent à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : l’an prochain à Jérusalem ».
Bref, que le peuple juif passe à l’attaque avant que l’ennemi passe à l’attaque dans le seul but de l’anéantir, est une anomalie, quelque chose d’anormal, quelque chose qui n’a jusqu’alors, jamais existé. Et donc, quelque chose de renversant. Et le grand monsieur en profite alors pour déceler, avec une belle petite félonie feinte dont il a souvent été friand, une abominable ambition impérialiste … dans ce qui n’est en fait que de la simple légitime défense. Et pourtant, l’article 51 de la Charte des Nations-unies évoque sans ambiguïté le « droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations-Unies est l’objet d’une agression armée jusqu’à ce que le Conseil de Sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ». On ne peut pas dire que le Conseil de sécurité se soit vraiment creusé les méninges pour prendre les mesures nécessaires pour préserver Israël. Pourquoi ce pays en serait-il donc exclu ? Ne faut-il pas voir là, encore une fois ! l’obligation pour Israël de se prendre des coups et dire amen à chaque fois ?.
Dieu merci, a t-on envie de dire, les Juifs ont fini par accepter de résister, d’en finir avec les pogroms, d’en finir en fait avec leur martyrologe bref, d’en finir avec leur résignation. Et ils le doivent principalement à Theodor Herzl, créateur du sionisme. Voilà ce qu’il écrit dans son livre « L’Etat des Juifs » publié à Vienne le 14 février 1896 :
« Nous sommes un peuple, un peuple-un. Partout nous avons loyalement tenté de nous fondre dans les communautés nationales qui nous entouraient et de conserver la loi de nos pères. On ne nous le permet pas. C’est en vain que nous sommes de bons patriotes voire dans certains pays des patriotes exacerbés … Dans les pays où nous vivons depuis des siècles, nous sommes considérés comme des étrangers … Personne n’est assez fort ou assez riche pour transplanter un peuple d’un endroit à un autre. Seule une idée peut y parvenir. L’idée de l’Etat a cette force. Tout au long de leur longue et tragique histoire, les Juifs n’ont cessé d’entretenir ce rêve royal : « L’an prochain à Jérusalem ». C’est là notre vieux proverbe. Il convient maintenant de montrer que le rêve peut devenir une réalité lumineuse ».
Herzl a ouvert les yeux des Juifs qui ont fini par se mettre debout, notamment pendant la Seconde guerre mondiale : des Juifs se sont révoltés dans des camps de concentration comme à Sobibor, dans des ghettos comme dans celui de Varsovie et ont créés des réseaux de résistance comme en Lituanie et en Biélorussie. Le pari de Herzl fut exaucé en 1948. Mais on sait cependant que, dans sa volonté onirique, il avait sous-estimé la haine des musulmans. Et malheureusement, le martyrologe juif ne s’est pas arrêté. Israël n’a connu que des guerres depuis sa création et a même vécu de nouveau un pogrom le 7 octobre 2023 !!!
Seulement voilà, depuis qu’elle a retrouvé sa terre ancestrale et que celle-ci lui a insufflé une puissance indicible -des ondes bénéfiques sans doute dues au mariage de ses enfants avec elle !- les Juifs, devenus des Israéliens, ne baissent plus la tête. Finie la résignation, finis les complexes d’antan, fini de se prendre des coups sans réagir : le droit de légitime défense et de résistance est le porte-drapeau d’Israël. Israël a aujourd’hui une armée, Tsahal, sans doute la meilleure du monde, et elle a plus que jamais son sens.
Par contre, les autres en face eux n’ont pas changé. Les Juifs sont toujours des gens à part qui n’ont pas les mêmes droits que les autres. Le fait qu’ils aient réagi après le 7 octobre est une aberration. Pour eux, ils auraient dû acquiescer, se taire, rester dans leur petit coin et baisser les yeux comme dans le bon vieux temps. C’est vrai que : qu’est-ce que c’est que 1200 Juifs exterminés en quelques heures ? Une bagatelle sur les 7 milliards de goyim que contient cette brave vieille terre. C’est même un moment de joie : « Maman ! J’ai tué 10 Juifs » dira un monstre du Hamas. Et c’est ainsi qu’on a vu et on voit encore des foules d’imbéciles méchants défiler dans les rues arborants des drapeaux palestiniens qu’ils considèrent comme … les vrais résistants ; des dirigeants malsains comme Macron en être encore réduits à proposer « La solution à deux Etats » ! La bêtise atteint même parfois les sommets. Comme le dit Elisabeth Badinter : « L’extrème-gauche a réussi à faire croire que les Palestiniens seraient les nouveaux juifs tandis que les Israéliens seraient les nouveaux nazis ».
Stéphane Simon, auteur du livre récent publié chez Fayard et intitulé « 7 octobre : la riposte. Israël-Iran : la guerre secrète » cosigné avec Pierre Rehov, disait récemment dans une interview de Boulevard Voltaire : « Le seul terrorisme islamique qui n’a jamais de condamnations définitives et sérieuses, c’est le terrorisme islamique qui s’exerce contre Israël et là on voit bien qu’il y a un vieux fond d’antisémitisme mondial qui en est la raison ». L’auteur aurait pu ajouter qu’Israël est l’Etat qui accumule le plus grand nombre de condamnations de la part de l’ONU.
Comme le dit l’adage populaire : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Cela saute aux yeux. Et aujourd’hui, parmi les foules de goyim, les haineux, les psychopathes qui ne cessent de rêver à l’extermination des Juifs, sont toujours bien présents et même en voie de prolifération comme des essaims de sauterelles destructrices. Mais les Israéliens eux, ont définitivement changé; ils sont devenus des guerriers, mais des guerriers pour leur seule préservation, pas pour le plaisir d’exterminer ceux d’en face, pour leur vie tout simplement, comme une évidence, celle de tout le monde. Et désormais, il s’en foutent, mais comme d’une guigne, de ce que peuvent bien penser ceux qui se disent, de manière hautement superfétatoire, les porte-paroles zélés de ce qu’ils sont convaincus être la bien-pensance. Hashem ! Comme ils ont raison et comme cela fait du bien de les voir enfin droits et fiers !
Je suis goy. Vive Israël !
Philippe ARNON