La guerre israélienne au Liban ne s’est pas arrêtée, et les opérations militaires et sécuritaires se poursuivent d’une région à l’autre. La plus récente d’entre elles, réalisée aujourd’hui (jeudi), a été l’élimination d’un membre du Hezbollah entre Mais al-Jabal et Blida, dans le district de Marj Ayoun, en même temps que deux ouvriers syriens qui l’accompagnaient. Tout cela se déroule dans le silence de la commission à cinq membres chargée de surveiller l’application du cessez-le-feu et de la résolution 1701.

Ce silence semble refléter une forme de couverture pour l’activité israélienne, tandis que l’exigence officielle libanaise du retrait israélien de cinq points occupés dans le sud du Liban ne semble ni attirer l’attention internationale ni embarrasser Washington, qui préside ladite commission.

Pendant ce temps, le général Jasper Jeffers a rencontré mercredi la direction libanaise ainsi que le commandement de la FINUL à Beyrouth, leur a fait ses adieux et a présenté son successeur, le général Michael Laheny, qui prend la tête de la commission des cinq.

Le silence de la « commission » quant au comportement israélien est accompagné d’une conviction croissante dans les milieux diplomatiques occidentaux selon laquelle l’État libanais et ses institutions sont dans une position de faiblesse, ce qui les empêche d’étendre pleinement leur autorité sur tout le Liban. Cela est dû à divers facteurs, notamment des capacités financières limitées, des conditions politiques internes et la nature du système confessionnel et des quotas.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Démantèlement du Hezbollah

Des responsables américains ont exprimé leur satisfaction quant au déploiement de l’armée libanaise au sud du fleuve Litani, bien que celle-ci n’ait pas encore achevé sa mission dans la région. Il semble que la question du nord du Litani reste ouverte, malgré la position déclarée du président Joseph Aoun selon laquelle seul l’État devrait détenir les armes, avant sa visite aux Émirats arabes unis. Il a toutefois laissé ouverte la possibilité de conserver certaines armes, les qualifiant de « culture libanaise ».

Du côté israélien, la position vis-à-vis du Liban est plus dure. Selon une source américaine qui s’est entretenue avec le site d’information Al-Janoubia, le gouvernement israélien estime que sa présence au Liban ne prendra fin que lorsque le Hezbollah sera « démantelé ». Ce démantèlement se fera soit par une décision explicite de l’Iran, prise dans le cadre d’un engagement envers Washington, soit par une guerre terrestre, aérienne et maritime déclenchée par Israël, qui cette fois frappera la plaine de la Bekaa ainsi que la capitale Beyrouth et en particulier ses banlieues.

Cette position israélienne, selon la source américaine, est fondée sur le fait que « le Hezbollah, malgré les pertes importantes qu’il a subies à tous les niveaux – direction, sécurité, armée – conserve toujours un noyau militaire et politique capable de se renforcer si la situation actuelle perdure. Si Israël ne frappe pas ce noyau, personne ne pourra l’atteindre et le démanteler. C’est pourquoi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui a clairement déclaré qu’il ne permettrait pas au Hezbollah de se reconstruire militairement, ordonnera une escalade du conflit pouvant aller jusqu’à une invasion terrestre à grande échelle qui atteindra Beyrouth et ses banlieues sud, avec des débarquements aériens et maritimes, suivis d’opérations de déplacement à grande échelle. »

Armes du Hezbollah et Israël
Crédit : Al-Janoubia
Crédit photos : Réseaux sociaux