Les États-Unis et les pays occidentaux, avec l’État d’Israël en tant que démocratie et puissance régionale, doivent — et sont moralement obligés — de protéger toute minorité menacée dans la région, qu’il s’agisse d’Alaouites, de Sunnites, de Tchétchènes, de Druzes ou de tout autre groupe minoritaire.

La communauté druze traverse actuellement des jours très difficiles. Après la chute du régime syrien et l’arrivée au pouvoir d’al-Joulani, le « terroriste en costume », beaucoup dans la région ont cru que la Syrie entamait une nouvelle ère. Mais très vite, la réalité s’est imposée, et ce djihadiste a révélé son vrai visage. Al-Joulani semble régler des comptes avec les minorités qui auraient soutenu l’ancien régime — d’abord les Alaouites, puis les Druzes, et ensuite, il comptait s’en prendre aux Chrétiens.

Avec son passé récent dans les rangs de Daech et d’Al-Qaïda, al-Joulani tente aujourd’hui, depuis Damas où il trône en costume, de se présenter comme un dirigeant légitime, tout en envoyant sous la table ses milices terroristes exécuter ses basses œuvres. La semaine dernière, ces groupes ont tenté de perpétrer contre les Druzes les mêmes massacres qu’ils avaient réalisés contre les Alaouites dans les villes côtières il y a quelques mois. Mais cette fois, dans les montagnes, ils ont rencontré une résistance féroce : des combattants druzes, pour qui l’honneur, la terre et la religion sont des valeurs suprêmes.

Les Druzes de Syrie, une petite minorité estimée entre 700 000 et 900 000 personnes — environ 3 % de la population syrienne —, ont toujours résisté aux épreuves de l’histoire. Ces dernières années, des groupes comme Daech et le Front al-Nosra ont tenté de briser leur résistance par des massacres à motivation ethnique et religieuse. Tous ces assauts ont échoué grâce à la détermination des Druzes à conserver leurs armes, en Syrie comme au Liban. Chaque tentative de les désarmer a été confrontée à une muraille. Aujourd’hui, on comprend pourquoi cette résistance était essentielle à leur survie.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Lorsque al-Joulani a pris le pouvoir, il a voulu désarmer les Druzes sous couvert de souveraineté syrienne — ou plutôt, de « souveraineté d’al-Joulani ». Si les Druzes avaient accepté, les récents événements se seraient soldés par un nettoyage ethnique brutal.

Ce n’est que grâce à la détermination du chef spirituel des Druzes de Soueïda, le cheikh Hikmat al-Hijri, qui a catégoriquement refusé tout désarmement, que la catastrophe a été évitée. Des milliers de terroristes, lourdement armés, ont attaqué les zones druzes d’Ashrafiyé, Sakhniyé et du gouvernorat de Soueïda. Les Druzes ont mené des batailles défensives acharnées. Selon les informations disponibles, ils ont perdu quelques dizaines de combattants, mais ont infligé de lourdes pertes aux groupes terroristes : environ 1 700 morts, les contraignant à se retirer rapidement.

L’histoire de la Syrie est écrite dans le sang des Druzes. La Grande Révolte qui a conduit à l’indépendance syrienne a commencé dans le « Jabal al-Druze » (Montagne des Druzes), menée par Sultan Basha al-Atrash, figure emblématique de la lutte contre les empires ottoman et français entre 1925 et 1927. Ces Druzes, qui ont défié des empires, ne reculeront pas devant al-Joulani et ses milices terroristes.

Concernant Israël et son implication dans la défense des Druzes en Syrie, il est clair qu’aucune demande officielle n’a été faite par les dirigeants druzes de Syrie. En revanche, la communauté druze d’Israël a exercé une pression légitime pour qu’Israël intervienne afin d’empêcher un massacre orchestré par al-Joulani. Nous, les Druzes d’Israël, ne resterons pas les bras croisés face à un massacre de nos frères — nous ferons tout pour les aider.

À mon avis personnel, les États-Unis, les pays occidentaux, et Israël ont le devoir de protéger toute minorité en danger dans la région — qu’il s’agisse d’Alaouites, de Sunnites, de Tchétchènes, de Druzes ou de toute autre communauté. Et cela n’a rien à voir avec le fait que mes frères druzes et moi-même servons dans l’armée et faisons des périodes de réserve.