La justice internationale peut-elle devenir un outil d’influence politique ? Cette question, autrefois théorique, a brusquement pris un tournant concret lorsqu’en juin 2025, les États-Unis ont imposé des sanctions inédites à quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI). En cause : leur implication dans les mandats d’arrêt visant des responsables israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Cette décision américaine n’est pas un simple acte symbolique. C’est une réponse directe à une institution perçue comme ayant franchi une ligne rouge : celle de la partialité. Pour Washington, ces juges ont excédé leur mandat en visant des chefs d’État de démocraties alliées, tout en ignorant sciemment les violations massives commises par des régimes autoritaires dans d’autres régions du monde.

Israël, au centre de cette affaire, a salué la réaction de l’administration américaine. Pour les responsables israéliens, ces poursuites sont non seulement injustes, mais dangereuses. Elles donnent, selon eux, une légitimité juridique à des campagnes de délégitimation menées par des acteurs hostiles, notamment certaines ONG radicalisées, soutenues par des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique.

Le cœur du débat ne réside pas dans le droit, mais dans l’intention. La CPI a-t-elle choisi de faire de l’État hébreu un exemple à abattre ? Israël ne nie pas que la guerre implique des dilemmes moraux. Mais il conteste que ses actions défensives contre des organisations terroristes soient assimilées à des crimes de guerre, sans prendre en compte le contexte – ni les provocations du Hamas.

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Du côté américain, la réaction est plus qu’un simple soutien à Israël. Elle relève d’une doctrine nouvelle : la souveraineté nationale prime sur les décisions d’institutions jugées politiquement biaisées. En imposant des sanctions, les États-Unis entendent redéfinir les limites de l’ingérence judiciaire. Une ligne rouge vient d’être tracée : la justice ne saurait s’exercer sans contre-pouvoirs.

Les réactions européennes, elles, sont plus mitigées. Plusieurs chancelleries expriment leur malaise face à cette pression américaine sur la CPI. Pourtant, même dans les couloirs feutrés de Bruxelles, la question de l’impartialité de la Cour commence à faire débat. Peut-on continuer à croire en une justice universelle lorsque celle-ci semble s’acharner sur une seule nation ?

Israël, en tout cas, tire les leçons de cet épisode. Il intensifie ses efforts diplomatiques pour convaincre ses alliés de ne pas se laisser entraîner dans des accusations qu’il juge instrumentalisées. Parallèlement, des campagnes de communication sont lancées pour défendre la légitimité morale de ses actions militaires, tout en mettant en lumière les crimes commis par le Hamas.

Cet affrontement entre États souverains et justice internationale n’en est qu’à ses débuts. Mais il montre une chose : le combat pour la sécurité d’Israël ne se joue pas uniquement sur les champs de bataille, mais aussi dans les tribunaux, les médias et les chancelleries. Et dans ce combat-là, la vigilance juridique est aussi cruciale que la puissance militaire.