Le 12 juin 2025, une famille juive orthodoxe de Boca Raton, en Floride, a déposé une plainte de 50 millions de dollars contre le country club Boca Grove. La raison ? Elle aurait été suspendue collectivement après qu’un père de famille ait prié avec des tefilin (phylactères) dans un clip vidéo devenu viral (israelhayom.co.il).
1. Les faits
- En décembre 2024, Yitzhak Sharaf invite l’influenceur et comique juif Jake Adams pour un moment de golf au club.
- Lors d’un moment filmé, Adams, aidé par Sharaf, pose ses tefilin avant de jouer .
- Le clip, publié le 6 janvier, devient viral (plus de 23 000 likes sur Instagram) .
- Peu après, le club suspend Sharaf 90 jours, l’accusant d’avoir manifesté des pratiques religieuses jugées offensantes par un « membre raisonnable ».
- La sanction s’étend à sa femme et ses cinq enfants, y compris sa fille d’un an .
2. Allégation de discrimination religieuse
Les avocats de la famille parlent de « discrimination religieuse extrême », qualifiant cette affaire de « pire cas que j’ai jamais vu », selon Me Matthew Sarlson .
La plainte affirme que :
- Certains responsables internes craignaient que l’attention autour de la vidéo ne mette en lumière les pratiques juives au sein du club.
- Le club aurait annulé des options de repas casher et fermé des sentiers fréquemment utilisés le Shabbat, renforçant le sentiment d’exclusion .
3. Contexte élargi
Selon JNS, les causes pourraient s’inscrire dans une tendance plus large : « la discrimination antisémite a augmenté, spécialement depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 » .
Les plaignants réclament donc 50 millions de dollars pour violation des droits civiques, stress émotionnel et dommages financiers (israelhayom.co.il).
Analyse
Pourquoi ce cas est emblématique
- Une famille entière punie : la sanction ne touche pas seulement l’individu, mais l’ensemble de son foyer, ce qui renforce la perception d’un acte discriminatoire prémédité.
- Liberté religieuse vs règles de membres : le club justifie son action par la nécessité de protéger un « membre raisonnable », mais l’usage de tefilin est une pratique courante et profondément ancrée dans la tradition juive.
- Dimensions juridiques aux États‑Unis : si le système américain reconnaît les droits religieux des citoyens, il exige des entités privées qu’elles ne pratiquent pas une discrimination basée sur la religion.
Impacts pour la communauté juive
- Signal d’alarme : si des structures privées réduisent la visibilité ou la pratique de la religion juive, cela soulève de sérieuses inquiétudes.
- Portée nationale : bien que localisé en Floride, ce cas attire l’attention sur une tendance inquiétante qu’on observe dans d’autres États.
- Action juridique comme levier : la famille utilise la loi américaine comme instrument de justice. Une victoire pourrait se traduire par des mesures de protection renforcées autour des pratiques religieuses dans les clubs privés.
Que peut-on apprendre
- Sécurité juridique : il est essentiel pour les membres d’organisations privées de connaître leurs droits religieux et de se faire représenter si nécessaire.
- Importance des témoignages : le caractère viral de la vidéo — positive chez le public, négative pour le club — montre le rôle croissant des réseaux sociaux dans la confrontation des discours.
- Effets collatéraux : la suspension de toute la famille illustre comment l’hostilité religieuse peut affecter plus largement les proches innocents.
En conclusion
Ce procès marque un tournant dans la défense des droits juifs dans des contextes privés. Il rappelle que la lutte contre l’antisémitisme ne se joue pas seulement dans l’espace public ou politique, mais aussi dans des sphères comme les clubs sportifs ou de loisirs.
Le cas Sharaf vs Boca Grove Country Club pourrait créer un précédent décisif pour renforcer les protections contre la discrimination religieuse aux États‑Unis.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :