L’Iran n’a pas encore renoncé aux négociations avec les États-Unis : entre duplicité diplomatique et stratégie d’escalade

Washington / Téhéran, 14 juin 2025 – En pleine confrontation militaire avec Israël et alors que la République islamique multiplie les menaces contre les États-Unis et leurs alliés, Téhéran laisse entendre qu’il est encore ouvert aux négociations nucléaires avec Washington. Une déclaration qui surprend autant qu’elle interroge, alors que l’armée iranienne poursuit son programme d’enrichissement et que ses missiles pleuvent sur le territoire israélien.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré ce matin :

« L’Iran reste attaché à la voie diplomatique, tant que celle-ci est fondée sur le respect mutuel et l’engagement des parties. »

Ce message, envoyé aux journalistes lors d’un point presse à Téhéran, s’inscrit dans une stratégie bien connue du régime : attaquer d’une main, négocier de l’autre.

Un double langage devenu signature

Depuis la rupture progressive de l’accord sur le nucléaire (JCPOA) par les États-Unis en 2018, l’Iran n’a cessé d’alterner provocations militaires, enrichissement accéléré d’uranium, et appels diplomatiques mesurés. Le tout dans le but de gagner du temps, de diviser la communauté internationale et de maintenir en vie un programme nucléaire de plus en plus avancé.

En parallèle des frappes contre Israël, Téhéran continue de recevoir des émissaires européens, d’envoyer des signaux aux diplomates suisses, et d’alimenter les rumeurs d’une reprise des pourparlers à Oman ou à Vienne.

Pour Jérusalem, cette posture n’a rien de diplomatique. Elle s’apparente à une stratégie de duperie, visant à anesthésier l’Occident tout en poursuivant la militarisation de son programme nucléaire.

Israël dénonce « l’illusion d’un dialogue »

Les autorités israéliennes ont immédiatement réagi à la déclaration iranienne. Le ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, a déclaré :

« Le régime iranien ne cherche pas la paix. Il cherche la bombe. Les négociations ne sont pour lui qu’un écran de fumée. Le monde libre ne doit pas se laisser piéger une nouvelle fois. »

Le chef du Conseil national de sécurité israélien a ajouté que toute reprise du dialogue sans condition préalable serait une erreur stratégique, car elle donnerait à Téhéran une forme de légitimité diplomatique au moment même où il agresse militairement un État souverain.

Une administration américaine divisée

Aux États-Unis, la déclaration iranienne a provoqué des tensions au sein même de l’administration Biden. D’un côté, les diplomates du Département d’État, partisans de la désescalade, souhaitent saisir cette « fenêtre de dialogue ». De l’autre, le Pentagone et le Congrès s’interrogent sur la sincérité de l’Iran, surtout après les frappes contre les bases américaines en Irak et au golfe Persique.

Un haut responsable américain a confié sous couvert d’anonymat :

« Nous avons affaire à un régime qui ment comme il respire. Toute négociation avec l’Iran doit partir du principe que chaque mot est une manœuvre. »

La menace nucléaire toujours active

Pendant que Téhéran parle de paix, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) indique dans son dernier rapport que l’Iran dispose aujourd’hui de suffisamment d’uranium enrichi pour produire plusieurs armes nucléaires en quelques mois.

Le site de Fordow, pourtant frappé récemment par une opération israélienne, continue à enrichir de l’uranium à plus de 60 %, un seuil jugé « alarmant » par les experts. À cela s’ajoutent les efforts iraniens pour développer des missiles balistiques à tête multiple, capables de porter des charges nucléaires sur longue distance.

Pour Israël, la conclusion est simple : un régime qui parle tout en construisant la bombe n’est pas un partenaire diplomatique, mais un adversaire stratégique à neutraliser.

L’Iran joue sur plusieurs tableaux

Le retour possible des négociations est aussi une manœuvre politique interne pour Téhéran. En pleine crise économique, avec une population de plus en plus hostile au régime et des manifestations sporadiques dans plusieurs villes, les mollahs cherchent à se présenter comme modérés sur la scène internationale pour relâcher la pression des sanctions.

De plus, la menace de nouvelles frappes israéliennes et la pression croissante de Washington pourraient pousser l’Iran à vouloir regagner du temps en feignant l’ouverture.

Mais comme le rappelle le général Amos Yadlin :

« Chaque jour de négociation inutile, c’est un jour de plus pour raffiner, développer, tester, et dissimuler. »

Une vigilance israélienne intacte

Israël reste sur ses gardes, en alerte maximale, et poursuit ses opérations militaires et de renseignement contre les capacités stratégiques iraniennes. Les dirigeants israéliens affirment que, quelle que soit la tournure des pourparlers entre Téhéran et Washington, Israël se réserve le droit d’agir indépendamment pour assurer sa sécurité.

Le Premier ministre Netanyahou l’a dit clairement dans son dernier discours à la Knesset :

« Que les autres négocient s’ils le souhaitent. Nous, nous défendrons notre peuple, avec ou sans le monde. »

Conclusion : la diplomatie ne doit pas être une illusion

L’Iran, fidèle à sa stratégie de manipulation, agite le chiffon blanc des négociations au moment même où il tire des missiles sur Israël. Le monde libre doit ouvrir les yeux : la République islamique ne cherche ni compromis, ni coexistence, mais l’hégémonie régionale.

Israël, lucide et préparé, reste le rempart le plus solide face à cette duplicité. Et tant que la menace existera, ni les promesses iraniennes ni les illusions diplomatiques ne pourront détourner l’État hébreu de sa mission : protéger son peuple, son territoire et son avenir.

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