Une vérité militaire crue exprimée par le chef d’état-major Eyal Zamir lors du cabinet sécuritaire israélien : oui, Tsahal a les capacités de conquérir l’intégralité de la bande de Gaza, mais une telle opération mettrait en danger immédiat la vie des otages encore détenus par le Hamas.
Alors que 75 % de la bande de Gaza est déjà sous contrôle israélien, selon les propos rapportés par Hadashot 12, le général Zamir a choisi d’évoquer ce que beaucoup pensent sans le dire à voix haute : la libération des otages et la victoire militaire totale sont peut-être deux objectifs inconciliables.

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Le dilemme israélien : puissance militaire vs. vie humaine
Les déclarations du chef d’état-major ne tombent pas dans le vide. Elles s’inscrivent dans un contexte de tension entre les ambitions de certains ministres – notamment Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich – qui reprochent à Tsahal de ralentir ou de dévier du plan initial d’éradication du Hamas.
Mais pour Zamir, le facteur humain ne peut être écarté : les otages, hommes, femmes et enfants, sont éparpillés dans un territoire miné, truffé de tunnels, et tenu par des factions radicales qui n’hésiteraient pas à les sacrifier en cas d’assaut total.
Trump pousse à un accord… avec prudence musclée
Dans ce contexte, le président Donald Trump a confirmé qu’il rencontrerait Benyamin Netanyahou en début de semaine prochaine à la Maison Blanche. Lors d’une déclaration ce mardi, il a insisté sur sa volonté d’être « très ferme » avec Netanyahou concernant la fin de la guerre à Gaza, tout en ajoutant que « Netanyahou veut lui aussi mettre fin à cette guerre. Je crois qu’il y aura un accord dès la semaine prochaine ».
« Nous voulons ramener les otages à la maison. » – Donald Trump
Trump a également évoqué des discussions sur la menace iranienne, les perspectives d’un accord commercial bilatéral, et les nouvelles initiatives de sécurité régionale, notamment autour du plan Witkoff et des Accords d’Abraham (voir Wikipédia).
Le débat politique : entre efficacité et populisme
La remarque du chef d’état-major soulève un profond désaccord au sein du gouvernement. Tandis que les ministres de la droite dure exigent des résultats visibles et rapides, les responsables militaires appellent à la prudence, conscients de l’effet domino que pourrait provoquer une offensive mal calibrée : mort des otages, isolement diplomatique, et chaos humanitaire.
Mais le Premier ministre Netanyahou, lui, semble jouer une partition différente : négocier en coulisses, sécuriser un rendez-vous diplomatique majeur avec Trump, tout en gardant une posture ferme face au Hamas.
Un front militaire à l’arrêt ?
Sur le terrain, Tsahal poursuit ses frappes ciblées, mais les grandes manœuvres terrestres semblent au point mort depuis plusieurs jours. Certains analystes estiment que l’armée attend une issue politique avant de relancer des actions offensives à grande échelle.
Pour comprendre le dilemme stratégique israélien, il faut rappeler que la doctrine militaire israélienne a toujours privilégié la victoire rapide et décisive. Or ici, c’est une guerre d’usure, souterraine, et médiatique.
Ce que cache le mot « victoire »
Dans les déclarations de Zamir comme de Trump, on retrouve une redéfinition du mot victoire. Il ne s’agit plus seulement de battre militairement le Hamas, mais de ramener les otages vivants, d’éviter une escalade régionale, de ne pas perdre le soutien américain, et surtout, de préserver l’unité nationale israélienne.
Mais cette victoire-là se gagne dans les salles de réunion de la Maison Blanche, pas seulement dans les ruelles de Khan Younès ou sous les tunnels de Rafah.
En résumé :
- Eyal Zamir, chef d’état-major de Tsahal, affirme qu’une conquête totale de Gaza est possible mais mettrait en péril les otages.
- Donald Trump promet une rencontre ferme mais constructive avec Netanyahou à Washington.
- Le gouvernement israélien reste divisé entre militarisme pur et diplomatie calculée.
- Les otages restent le cœur du dilemme stratégique.
- Une fenêtre de négociation s’ouvre, mais elle est fragile.
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Par Infos-Israel.News
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