Alors que les espoirs d’une normalisation avec l’Arabie saoudite s’amenuisent, une piste inattendue se dessine du côté de la Syrie. Non, il ne s’agit pas d’un traité de paix avec poignées de main et selfies à l’aéroport de Tel-Aviv. Il s’agit d’un accord de sécurité restreint avec le régime d’Ahmad al-Charaa, présidé de facto par l’ancien chef djihadiste devenu homme d’État pragmatique, Mohammad al-Julani.
« Qui rêve de manger du houmous à Damas peut continuer de rêver », ironise un haut responsable israélien.
Un tournant stratégique : la Syrie avant l’Arabie ?
Contrairement aux promesses répétées d’intégration de Riyad aux Accords d’Abraham, l’Arabie saoudite ne semble plus pressée de normaliser ses liens avec Israël. Plusieurs facteurs freinent ce processus :
- L’absence de règlement à Gaza ;
- La baisse de la valeur stratégique d’Israël aux yeux des Saoudiens ;
- Le refus de Riyad d’endosser un rôle régional sans garantie claire des États-Unis — ce que le président Donald Trump peine à livrer en raison des blocages démocrates au Sénat.
Pendant ce temps, la Syrie avance discrètement dans une autre direction : celle d’un accord de sécurité, à défaut de paix formelle.
Ce que contient le « non-accord » avec Damas
Israël et la Syrie discuteraient d’un arrangement sécuritaire limité, qui reposerait sur plusieurs axes :
- L’éloignement des milices iraniennes de la frontière israélienne ;
- Le renforcement des contrôles anti-terroristes côté syrien ;
- Des garanties de non-agression mutuelle, notamment dans le secteur du Golan.
Aucun changement de souveraineté sur le Golan n’est à l’ordre du jour. Israël réaffirme sa pleine souveraineté sur le plateau depuis 1981, et l’a encore souligné par la voix du ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar.
Des publications étrangères suggèrent même qu’Israël aurait utilisé l’espace aérien syrien pour frapper l’Iran, avec une forme d’accord tacite des autorités de Damas. Ce qui, dans les faits, est déjà une forme de coopération implicite.
Trump : opportuniste ou visionnaire ?
Donald Trump n’est pas étranger à ce virage stratégique. Selon ses propos récents à Fox News, il a levé certaines sanctions contre la Syrie afin de favoriser une dynamique d’ouverture. Il a également affirmé que plusieurs pays, y compris potentiellement la Syrie, souhaitent rejoindre les Accords d’Abraham.
« Je ne sais pas si la Syrie viendra. Mais lever les sanctions, c’est déjà un message. » – Donald Trump
Pour Trump, la paix passe par des deals, pas par des dogmes. Il mise sur une forme de realpolitik régionale, où même les anciens ennemis peuvent se muer en partenaires temporaires, tant que les intérêts convergent.
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Vers un nouveau cercle des Accords d’Abraham ?
Israël cherche désormais à élargir le cercle de la normalisation. Outre la Syrie et le Liban (mentionné aussi par Gideon Sa’ar), d’autres pays d’Afrique et d’Asie sont sur les radars :
- Indonésie : puissance musulmane majeure, mais toujours réticente tant que le conflit à Gaza n’est pas résolu ;
- Niger, Mali, Djibouti : partenaires potentiels africains en quête de stabilité régionale ;
- Azerbaïdjan : déjà allié stratégique, mais une officialisation supplémentaire pourrait renforcer l’axe turco-azerbaïdjanais-pro-israélien.
Et les otages dans tout ça ?
Malgré l’optimisme affiché par Trump, les négociations pour une trêve et la libération des otages stagnent. Des membres du cabinet israélien soulignent que les déclarations présidentielles ne reflètent pas toujours la réalité du terrain :
« Trump dit souvent qu’une trêve ou une libération est proche… mais rien ne se produit. »
L’ombre de l’Iran plane toujours
Post-conflit avec Israël, l’Iran réévalue sa stratégie régionale. Bien que sa capacité nucléaire ait été affaiblie, les ambitions restent intactes, et la vengeance reste une option sur la table, selon des sources sécuritaires israéliennes.
« L’Iran ne cessera de voir Israël comme son ennemi, à moins d’un changement de régime », note un haut responsable.
En réponse, Trump a affirmé ce matin sur Truth Social qu’il ne négocie pas avec Téhéran, en contradiction avec ses précédentes annonces d’ouverture. Une volte-face typique, mais qui place Israël dans une posture d’attente prudente.
En résumé :
- L’Arabie saoudite s’éloigne, la Syrie s’approche via un accord de sécurité discret mais structurant ;
- Trump relance l’idée d’un élargissement des Accords d’Abraham ;
- Israël cherche à préserver son avantage stratégique tout en évitant une guerre régionale ;
- L’Iran reste une menace majeure, même en repositionnement ;
- Les otages restent au cœur des calculs militaires et diplomatiques.
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Par Infos-Israel.News
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