L’unité antiterroriste du Shin Bet et la police israélienne ont dévoilé une série de dossiers explosifs liés à des activités d’espionnage en faveur de l’Iran, en plein cœur du territoire israélien. Parmi les suspects : un couple de Raanana, Doria Ahiel (29 ans) et Yuvda Yisrailov (31 ans), soupçonnés d’avoir transmis des informations sensibles à un agent iranien et d’avoir eu des contacts répétés avec lui. Leur arrestation, qui s’ajoute à celle de trois autres Israéliens dans deux affaires distinctes, confirme ce que les services de sécurité redoutaient : le régime iranien tente activement d’infiltrer et de recruter en Israël même.

« C’est une affaire grave de trahison en temps de guerre », a déclaré un juge à l’issue de l’audience.


Un couple « ordinaire »… missionné par la République islamique ?

Selon les éléments dévoilés par le Shin Bet, les deux suspects auraient communiqué avec un agent iranien via des plateformes cryptées. Des appareils saisis à leur domicile à Raanana, notamment des téléphones et ordinateurs, contiendraient des échanges directs avec leur « contact » basé en Iran.

Lors de l’audience, Doria Ahiel a affirmé n’avoir fait que filmer du graffiti, ce que la police conteste. Elle aurait également détenu du cannabis — bien que la police ait reconnu une « erreur de frappe » sur la quantité : 13 grammes au lieu de 100.

הממצאים שאותרו ברעננה

Son compagnon, Yisrailov, a quant à lui déclaré n’avoir « rien à voir avec les accusations », expliquant qu’il avait juste échangé des dollars contre des cryptomonnaies pour le compte d’un tiers. Il est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt dans une autre affaire, selon la police.

דוריה אחיאל, תושבת רעננה חשודה בריגול לטובת איראן


Les méthodes iraniennes : infiltration, repérage, liquidation ciblée

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. En parallèle, trois autres jeunes Israéliens ont été arrêtés dans des enquêtes séparées :

  1. Marc Morgain, 33 ans, de la vallée du Jourdain, aurait accepté de récupérer une grenade déposée par un contact pour la remettre à un tiers, dans un but d’attaque contre des civils.
  2. Yoni Segal (18 ans) et Nahorai Mizrahi (20 ans) de Tibériade, auraient reçu pour mission d’assassiner un citoyen israélien contre rémunération. Leur « contrat » comprenait un départ à l’étranger pour formation, puis retour pour exécution. Ils ont été arrêtés avant même leur vol.

Les deux jeunes auraient aussi filmé des centres commerciaux israéliens (Dizengoff Center, Grand Canyon Haïfa, Big Fashion Tibériade, hôpital Ichilov) et transmis des informations sur la sécurité de ces lieux à leurs contacts iraniens.


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Pourquoi l’Iran recrute-t-il des Israéliens ?

Selon les services de sécurité, l’Iran profite de jeunes vulnérables, souvent issus de milieux socio-économiques faibles, via Telegram, Instagram ou encore des jeux en ligne. En échange de quelques centaines de dollars, certains acceptent des missions de repérage ou des actes préparatoires.

« Ils ne réalisent pas toujours qu’ils travaillent pour les Gardiens de la Révolution, mais leurs actes ont des conséquences mortelles. »

Le contexte de guerre à Gaza et les tensions avec le Hezbollah au nord fournissent un terreau fertile à ce type de recrutement clandestin.


Un signal fort de la justice

Le tribunal de Petah Tikva a prolongé la détention du couple de Raanana de huit jours. Pour les trois autres suspects, la garde à vue a été étendue de quatre jours, en vue d’un acte d’accusation formel imminent.

« Même si certaines accusations peuvent paraître floues, les preuves électroniques retrouvées sont suffisantes pour maintenir la détention », a estimé le juge.


Israël face à une guerre hybride

Ces affaires montrent à quel point la guerre contre l’Iran ne se limite plus aux drones ou à l’arène syrienne. Elle est aussi cybernétique, psychologique et locale. Téhéran tente désormais de frapper Israël de l’intérieur, non par des missiles, mais par des citoyens israéliens eux-mêmes, enrôlés dans une spirale dangereuse.


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Par Infos-Israel.News


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