Sh’, 31 ans, mère de trois jeunes enfants, a vécu l’horreur dans un bureau privé de l’ex-propriétaire du club « Forum » à Be’er Sheva, Yossi Schwartz. Elle affirme avoir été droguée, agressée sexuellement, puis abandonnée par le système judiciaire israélien, qui s’est contenté d’un accord de plaidoyer humiliant. Son agresseur ? Condamné à… neuf mois de travaux d’intérêt général.
« On m’a dit que j’étais une héroïne. Aujourd’hui je suis seule, brisée, et trahie. »
Une agression, un parfum de whisky et d’injustice
Tout commence en 2018. Sh’, alors âgée de 24 ans, est approchée par Yossi Schwartz, co-propriétaire d’un des plus grands clubs d’Israël, lors d’une soirée.
« Il m’a proposé un boulot, puis m’a emmenée dans un petit bureau. Après avoir bu l’eau qu’il m’a donnée, je me suis sentie faible, floue, comme paralysée. »
Elle parvient à s’enfuir. Mais le traumatisme restera gravé : l’odeur de son parfum, de l’alcool, la sensation de déconnexion corporelle. Pendant cinq ans, elle garde le silence… jusqu’à ce qu’elle découvre dans les médias qu’elle n’est pas la seule victime.
Un accord de plaidoyer dévastateur
Trois ans après le dépôt de sa plainte, l’acte d’accusation initial accusait Schwartz d’agressions sexuelles, de harcèlement, de fourniture de drogue. Mais l’accord signé avec le parquet a réduit les faits à de simples « attouchements ».
Résultat :
- Travaux d’intérêt général de 9 mois
- 20 000 NIS versés à Sh’, 110 000 à l’autre plaignante
- Aucune peine de prison
« Le jour où ils m’ont annoncé l’accord, j’ai fait une crise de nerfs. Je n’avais même pas d’avocat. J’ai cru qu’ils me représentaient. J’ai dit oui, sans comprendre. »
De victime à militante… brisée
Depuis, Sh’ vit recluse dans une chambre au-dessus de chez ses parents. Elle parle de « détention volontaire », de crises d’angoisse, de perte de confiance absolue. Mais elle refuse d’en rester là.
Elle a lancé une procédure civile de 3 millions de shekels, pour obtenir une reconnaissance que la justice pénale lui a refusée. Son avocate, Me Keren Barak, explique :
« Ce procès vise à réparer un peu ce que l’accord pénal a détruit. Nous avons déjà saisi ses biens. Schwartz devra payer. »
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Un système qui trahit ses victimes
Sh’ décrit un parquet qui l’a « vendue », qui l’a utilisée pour obtenir une condamnation sans réellement se battre. Elle croyait obtenir justice, elle a trouvé une porte de sortie pour un violeur en série.
« On m’a encensée au début. Puis plus rien. Quand le verdict est tombé, on m’a laissée seule. »
La parole libérée, tardivement, mais fermement
Une assistante sociale, qui l’accompagne depuis l’enquête, explique que Sh’ a longtemps gardé le silence, pensant être la seule. Ce n’est que lorsqu’elle a vu d’autres victimes dans la presse qu’elle a compris que ce monstre agissait de manière systémique.
« Elle s’est lancée dans cette procédure pour se réparer, mais aussi pour protéger d’autres femmes. »
« Je regrette presque d’avoir parlé »
Sh’ exprime aujourd’hui un sentiment d’amertume puissant :
« Si j’étais restée silencieuse, ce serait encore mon secret. Je n’aurais pas souffert comme ça. Mais je voulais croire qu’on me rendrait justice. Je me suis trompée. »
Et maintenant ?
Elle espère que le procès civil lui rendra un minimum de dignité, même si rien ne peut effacer le passé. Yossi Schwartz, malgré sa condamnation, n’a pas purgé un seul jour de prison. Pour Sh’, le combat continue, seule contre un système sourd et aveugle.
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