Quand l’émotion efface la colère : l’accolade entre Einav Tsangauker et Sara Netanyahou qui bouleverse Israël

Il y a parfois des images plus fortes que mille mots. Ce jeudi 3 juillet, dans le kibboutz meurtri de Nir Oz, l’un des lieux symboles du massacre du 7 octobre, une scène inattendue a surpris autant qu’elle a touché : Einav Tsangauker, mère de Matan, encore retenu en captivité par le Hamas, a étreint Sara Netanyahou dans un geste d’humanité brute. Tout cela sous les caméras, avec Benjamin Netanyahou à ses côtés.

Une mère brisée, une Première dame contestée, et un Premier ministre entouré de colère — tous réunis dans une image capturée entre la douleur et l’espoir.

Le choc d’une visite très attendue… et très critiquée

C’est la première fois depuis le début de la guerre que Benjamin Netanyahou osait fouler le sol de Nir Oz. Un village fantôme, dont les habitants ont payé un prix inhumain lors de l’attaque barbare du 7 octobre. L’absence prolongée du Premier ministre avait nourri un ressentiment profond, devenu public. Sa visite a donc été accueillie par des protestations bruyantes et une ambiance glaciale.

Et pourtant, c’est dans ce climat électrique qu’a eu lieu l’un des moments les plus saisissants de cette guerre : Einav Tsangauker, ancienne militante du Likoud, autrefois soutien fervent de Netanyahou, devenue depuis l’une de ses détractrices les plus virulentes, a choisi de tendre la main. Ou plutôt, de tendre les bras.

Une transformation intime et politique

La trajectoire d’Einav Tsangauker illustre la fracture d’une nation. Longtemps alignée avec la droite israélienne, elle a vu son monde s’effondrer le 7 octobre, lorsque son fils Matan a été enlevé à Nir Oz. Depuis, ses discours ont pris une tonalité rageuse, douloureuse, mais aussi terriblement lucide.

Il y a à peine quelques jours, elle accusait le Premier ministre d’obstruer un cessez-le-feu pourtant validé par le président Donald Trump :

« Il y a un accord sur la table. Ce qui l’empêche, c’est le refus de Netanyahou de mettre fin à la guerre. Tu es le Premier ministre, pas Ben Gvir ni Smotrich ! »

Des mots forts. Et pourtant, le 3 juillet, elle a choisi l’accolade.

Une photo, un symbole

Le câlin n’a duré que quelques secondes. Mais il a électrisé les médias et divisé l’opinion. Pour certains, c’est la preuve qu’un pont peut encore exister entre les citoyens et leurs dirigeants, même après tant de désillusions. Pour d’autres, une tentative de récupération politique d’une douleur sincère. Pour Einav, peut-être, juste un instant de compassion, d’épuisement, ou de calcul désespéré.

Le contexte ne doit pas être ignoré : ce geste intervient alors que les familles d’otages pressent le gouvernement d’accepter un accord. Selon Infos-Israel.News, des négociations avancées sont en cours, et même le Hamas aurait accepté certaines conditions clés, dont l’exil de ses dirigeants les plus radicaux【source : https://infos-israel.news/category/desinformation/】.

La tension ne faiblit pas

Fin mars, Einav avait publiquement déclaré que Netanyahou refusait de la rencontrer. Après avoir quitté une réunion sans obtenir de réponse, elle avait déclaré devant les caméras :

« J’ai fait des demandes officielles toute l’année. On m’a ignorée. Même dans les réunions collectives, je ne suis pas conviée. Je trouve cela grave. »

Aujourd’hui, ce rejet semble avoir laissé place à un effort, certes tardif, de dialogue. Mais rien n’indique que la méfiance ait disparu. Ce câlin ne gomme ni les mois d’inaction, ni les silences. Il pose simplement la question : jusqu’où une mère peut-elle aller pour sauver son enfant ?

Et maintenant ?

Alors que la pression internationale s’accentue, que les États-Unis sous Trump évoquent une possible trêve imminente, la société israélienne est à un point de bascule. Les familles d’otages, les soldats de Tsahal et les olim de France exigent des actes, pas des images.

Pour Einav Tsangauker, la guerre est double : une guerre contre le Hamas, et une guerre pour briser l’indifférence. Et cette accolade à Nir Oz, aussi sincère que dérangeante, est peut-être un dernier cri. Un appel à la décence, à l’écoute, à la responsabilité.


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