Le dernier fantĂŽme du Hamas : Az a-Din Haddad veut un accord, pas une reddition

Alors que la plupart des chefs militaires du Hamas ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s depuis le 7 octobre, un nom revient avec insistance dans les cercles du renseignement et de la diplomatie : Az a-Din Haddad, dĂ©sormais identifiĂ© comme le chef de la branche armĂ©e du Hamas Ă  Gaza. Selon un rapport du New York Times, il serait Ă  la fois l’ultime survivant de la hiĂ©rarchie militaire originelle du Hamas et l’homme clĂ© des nĂ©gociations sur les otages.

Mais derriĂšre son image de pragmatique, Haddad campe sur les mĂȘmes lignes rouges idĂ©ologiques que ses prĂ©dĂ©cesseurs, inspirĂ© par un modĂšle de guerre asymĂ©trique : la TchĂ©tchĂ©nie.


Un survivant, six fois visé

Depuis l’élimination de Mohammed Deif, Marwan Issa, Ahmad Randour et d’autres chefs terroristes par Tsahal, Haddad est le dernier des historiques encore en poste dans la bande de Gaza. Et pas n’importe lequel : il parle hĂ©breu couramment, a personnellement gardĂ© certains otages israĂ©liens, dont les jeunes observatrices militaires comme Liri Albag et Karina AryeĂŻv, et a Ă©chappĂ© Ă  six tentatives d’assassinat par IsraĂ«l.

Ce jeudi, le porte-parole de Tsahal a confirmĂ© qu’il se trouve au nord de Gaza, probablement dans sa ville d’origine. Haddad, surnommĂ© « le fantĂŽme du Hamas », est dĂ©sormais le principal obstacle ou levier d’un accord.


« Une transaction honorable » ou le djihad jusqu’au bout

Selon Al-Sharq, chaĂźne saoudienne, le Hamas se dit prĂȘt Ă  envisager l’exil temporaire d’un petit nombre de ses cadres si cela permet d’aboutir Ă  un accord global de cessez-le-feu. Une position plus souple que par le passĂ©, mais qui reste conditionnĂ©e Ă  des garanties fermes d’IsraĂ«l, notamment la fin de la guerre et le retrait de Tsahal.

Mais Haddad ne cĂšde rien sur les fondamentaux :

  • Fin des combats
  • Retrait militaire israĂ©lien
  • LibĂ©ration de prisonniers palestiniens
  • LevĂ©e du blocus sur Gaza
  • Reconstruction de l’enclave

Dans une interview Ă  Al Jazeera en janvier, il affirmait que l’occupation israĂ©lienne « soutenue par les États-Unis » finirait par se soumettre aux exigences lĂ©gitimes de la rĂ©sistance.


Une guerre inspirée de la Tchétchénie

Ce qui frappe dans le cas de Haddad, c’est sa vision stratĂ©gique. Selon des sources du renseignement moyen-oriental citĂ©es par le New York Times, le chef militaire du Hamas considĂšre la guerre d’indĂ©pendance tchĂ©tchĂšne contre la Russie dans les annĂ©es 1990 comme un modĂšle opĂ©rationnel.

Des milliers de morts, deux guerres, un territoire ravagĂ© — et pourtant, une capacitĂ© Ă  dĂ©fier une superpuissance et Ă  forger une identitĂ© de rĂ©sistance. Pour Haddad, cela semble ĂȘtre le prix Ă  payer pour un projet « national » radicalisĂ©.


La parole des survivants

Keith Siegel, un ex-otage américano-israélien, a raconté ses échanges avec Haddad :

« Il s’intĂ©ressait toujours Ă  mon bien-ĂȘtre. Il parlait un hĂ©breu parfait. Il m’a dit : ‘Sois heureux, tu rentres Ă  la maison’. »
Mais ces gestes humains n’effacent pas sa responsabilitĂ© directe dans l’attaque du 7 octobre et la dĂ©tention brutale de civils, souvent sans contact avec le monde extĂ©rieur pendant des mois.


L’impasse stratĂ©gique

Haddad sait qu’il joue gros. L’élimination de ses pairs, la pression militaire constante, l’isolement progressif de Gaza
 tout cela l’amĂšne Ă  envisager un accord. Mais comme ses prĂ©dĂ©cesseurs, il refuse une reddition.

Cette position bloque tout accord global, comme l’ont rapportĂ© Infos-Israel.News, Rak BeIsrael et Alyaexpress-News. Le Premier ministre Donald Trump soutient une trĂȘve, mais refuse une issue perçue comme une victoire du Hamas.


Tsahal garde la pression

IsraĂ«l, pour sa part, reste ferme. Depuis octobre, la quasi-totalitĂ© de la chaĂźne de commandement du Hamas a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©e. Le renseignement militaire connaĂźt l’identitĂ©, la position et les routines de Haddad. Le ministre de la DĂ©fense Yoav Gallant et le ministre IsraĂ«l Katz ont publiquement menacĂ© de l’éliminer. Katz a mĂȘme dĂ©clarĂ© que Haddad et Khalil al-Hayya (actuellement Ă  l’étranger) seraient les prochains sur la liste.


La ligne rouge de Netanyahou

La principale barriĂšre Ă  un accord reste l’exigence de fin de guerre posĂ©e par le Hamas. Pour Netanyahou, c’est non nĂ©gociable : toute trĂȘve doit permettre la destruction des capacitĂ©s militaires et gouvernementales du Hamas, pas leur lĂ©gitimation.


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