20 otages vivants Ă  Gaza : un accord partiel imminent, mais qui sera libĂ©rĂ© — et qui restera oubliĂ© ?

Cela fait 638 jours qu’ils sont entre les mains du Hamas. 50 otages sont toujours retenus Ă  Gaza, et parmi eux, 20 sont prĂ©sumĂ©s en vie. Mais l’accord actuellement nĂ©gociĂ© — que le Hamas a accueilli « avec une approche positive » — ne prĂ©voit la libĂ©ration que de 10 otages vivants et 18 corps. La moitiĂ© seulement. Et sans qu’on sache qui dĂ©cidera de la liste finale.


Une liste d’espoir
 ou de douleur

Depuis plusieurs mois, les familles des otages israĂ©liens, comme Einav Tsangauker — la mĂšre de Matan Tsangauker, l’un des otages les plus mĂ©diatisĂ©s —, rĂ©clament un retour sans tri. Pas une libĂ©ration « en tranches », pas une opĂ©ration mĂ©diatique, mais le retour de tous.

Et pourtant, selon le schĂ©ma discutĂ© aujourd’hui, seuls 10 des 20 otages vivants seraient inclus dans la prochaine phase. Des noms circulent, des vidĂ©os ont Ă©tĂ© diffusĂ©es, certains ont envoyĂ© des « signes de vie », d’autres non. Mais une chose est certaine : chaque choix laissera des familles dans un enfer moral.


Les otages connus comme encore vivants

Parmi les 20 personnes présumées en vie :

  • Matan Tsangauker, enlevĂ© Ă  Nir Oz
  • Elkana Bohbot et Yossef HaĂŻm Ohana, vus ensemble dans une vidĂ©o du Hamas
  • Bar Kuperstein et Maksim Harkine, dans une autre vidĂ©o poignante : « Nous sommes morts, mais nous avons encore un pouls »
  • ShĂ©guev Kalfon, RĂŽm Breslavsky, Avi Nathan Or, tous enlevĂ©s Ă  la rave Nova
  • Eitan Mor, Alon Ahel, Eviatar David, GaĂŻ Guelboa Dalal, Yossef HaĂŻm, Omeri Miran, David Kounio, Ariel Kounio, Ziv et Gali Berman, Eitan Horn, Itamar Angerst et Nimrod Cohen

Certains, comme Ariel Kounio, n’ont pas donnĂ© de signe de vie, mais sont considĂ©rĂ©s comme vivants par les autoritĂ©s israĂ©liennes. D’autres, comme Tamir Nimrodi ou Bipin Joshi, sont dans un Ă©tat inconnu, avec un « grave soupçon » sur leur condition vitale.


Un marché moralement explosif

Ce qui inquiĂšte les familles, c’est l’opacitĂ© de la sĂ©lection. Contrairement aux Ă©changes prĂ©cĂ©dents, aucune liste n’a Ă©tĂ© fournie. Le Hamas pourrait choisir de libĂ©rer les plus mĂ©diatisĂ©s, ou au contraire ceux dont la santĂ© est la plus fragile, pour peser davantage sur l’opinion.

🔮 L’accord en discussion prĂ©voit :

  • 10 otages vivants
  • 18 corps
  • Le retrait partiel de Tsahal d’une zone de la bande de Gaza
  • Des engagements humanitaires

Mais aucune garantie pour les 28 otages morts toujours dĂ©tenus par le Hamas — leurs familles n’ont mĂȘme pas de tombe sur laquelle pleurer.


Les otages de Tsahal oubliés ?

Une autre plaie morale bĂ©ante : aucun soldat de Tsahal n’a encore Ă©tĂ© libĂ©rĂ© dans les accords prĂ©cĂ©dents. Matan Angerst, Nimrod Cohen, Eitan Mor
 tous restent prisonniers, malgrĂ© leur statut de combattants.

La mĂšre de Matan Angerst l’a rappelĂ© :

« Mon fils s’est battu pour IsraĂ«l. Il a Ă©tĂ© blessĂ©, capturĂ© inconscient. Et on le laisse de cĂŽtĂ©. C’est une honte nationale. »


L’appel de Einav Tsangauker

Einav, devenue la voix symbolique des familles, a rencontré Netanyahou cette semaine à Nir Oz. Elle a rapporté :

« Il m’a dit : ‘Je suis dĂ©terminĂ© Ă  les ramener.’ Et moi, je lui ai dit : ‘C’est le moment d’agir. Trop de pertes, trop de soldats sont tombĂ©s. Faites-le maintenant.' »

Son fils Matan Tsangauker, enlevé chez lui avec sa compagne (libérée depuis), a été vu récemment dans une vidéo. Il suppliait :

« Ne nous abandonnez pas. Nous sommes encore en vie. Il est temps de mettre fin à notre torture. »


Les oubliés de la diplomatie ?

Donald Trump, qui a pris la relĂšve des pourparlers via ses canaux, s’est montrĂ© « optimiste ». Mais il n’a pas encore confirmĂ© quel type d’accord serait acceptable. Et Netanyahou continue de refuser toute condition incluant la fin officielle de la guerre.

Le Hamas, de son cÎté, demande :

  • Retrait total de Tsahal
  • Fin de la guerre
  • LibĂ©ration de prisonniers
  • Reconstruction de Gaza

Et ceux qui ne rentreront jamais ?

MĂȘme si cet accord est conclu, au moins 10 corps d’otages morts resteront entre les mains du Hamas. Pour leurs familles, c’est un supplice sans fin. Ni sĂ©pulture, ni certitude.


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