Alors que le compte à rebours parlementaire s’accélère à la Knesset et que la Cour suprême exige des résultats concrets sur la question du service militaire des Haredim, un tournant dramatique pourrait avoir lieu dès ce dimanche : l’armée israélienne prévoit d’envoyer 54 000 convocations à des jeunes hommes ultra-orthodoxes, selon plusieurs sources.

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Une décision qui fait l’effet d’une bombe dans le monde ultra-orthodoxe

Le journaliste Moti Kastel de la chaîne 14 a dévoilé samedi soir que Tsahal s’apprête à expédier en masse des convocations, étalées jusqu’à juin 2026. Cette opération à grande échelle serait un message clair : la tolérance institutionnelle vis-à-vis des exemptions systématiques touche à sa fin.

Cette décision survient alors que le député Yuli Edelstein s’efforce encore de présenter un projet de loi consensuel sur la conscription, censé éviter une crise majeure au sein de la coalition. Mais les retards successifs et l’approche de la date butoir fixée par la Cour suprême obligent désormais le gouvernement et l’armée à agir.


Une réalité inapplicable ?

Problème : personne ne sait comment faire appliquer ces convocations. Selon une source sécuritaire citée par i24NEWS, « il n’existe actuellement aucune infrastructure pour gérer une telle vague d’insoumis potentiels ».

Les prisons militaires israéliennes ne peuvent accueillir que quelques centaines de détenus à la fois, tandis que des dizaines de milliers pourraient refuser de se présenter.

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Face à cette impasse, Tsahal envisagerait la création de nouveaux centres de détention spécifiques, un chantier logistique et juridique titanesque.


Une poudrière politique et identitaire

Cette initiative pourrait provoquer un séisme au sein de la société israélienne, particulièrement chez les partis ultra-orthodoxes (Shas et Yahadout HaTorah), qui menacent régulièrement de quitter la coalition si la conscription devient coercitive.

Un haut responsable religieux a déclaré sous couvert d’anonymat :

« On ne pourra pas forcer un monde fondé sur la Torah à trahir ses principes fondamentaux. Ce n’est pas négociable. »

Les réactions sur les forums haredim laissent déjà présager une mobilisation massive, voire des protestations de grande ampleur, comparables à celles de 2013.


Une guerre entre deux visions de l’État ?

Ce débat n’est pas nouveau, mais dans le contexte post-7 octobre, la pression sociale et politique en faveur de la conscription généralisée a explosé. L’opinion publique israélienne est de plus en plus hostile à l’exemption systématique des étudiants en yeshiva.

L’ancien chef d’état-major et actuel ministre du cabinet, Yoav Gallant, aurait averti que le maintien d’une inégalité aussi criante dans la répartition de la charge sécuritaire pourrait déstabiliser l’armée à long terme.


Un symbole de rupture avec la société sioniste ?

Chez les jeunes Haredim concernés, l’incertitude règne :

  • Certains sont prêts à se battre légalement ou physiquement contre l’obligation.
  • D’autres envisagent déjà de quitter le pays temporairement pour éviter l’enrôlement.
  • D’autres encore pourraient être tentés par des compromis discrets (service civil, exemptions médicales, etc.).

Mais ce qui se joue ici dépasse les 54 000 convocations : c’est l’équilibre fragile entre judaïsme ultra-orthodoxe et société israélienne moderne qui vacille.


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