Le monde de la musique juive est en deuil. Avi Piamenta, immense musicien hassidique et figure marquante de la scène spirituelle et artistique des dernières décennies, est décédé subitement à l’âge de 69 ans, vendredi soir, à la veille du Shabbat Parachat ‘Houkat. Sa disparition laisse un vide immense dans les cœurs de milliers de Juifs à travers le monde.

🕯️ Dernières nouvelles – Infos-Israel.News : Actualités communautaires et juives


De Jérusalem à Crown Heights : l’odyssée d’un artiste en quête de lumière

Né à Jérusalem le 27 Chevat 5716 (février 1956), Avi Piamenta a grandi dans un foyer traditionnel de la vieille ville. Enfant, il se découvre une passion pour la musique : il apprend le piano et le flûte traversière, qui deviendra plus tard sa signature artistique.

À 17 ans, il rejoint son frère aîné, le célèbre guitariste Yossi Piamenta ז »ל, dans des projets musicaux audacieux, mêlant rock psychédélique, soul et nigoun hassidique. Ensemble, ils fondent après la guerre de Kippour la « Piamenta Band », un groupe révolutionnaire qui marquera l’histoire de la musique juive contemporaine – bien au-delà du public religieux.

👉 Hassidisme, musique et société israélienne – rubrique spéciale sur Infos-Israel.News


Une métamorphose spirituelle : du showbiz à la hassidout

C’est à la fin des années 1970 qu’Avi entame un cheminement spirituel profond, qui l’amènera à adhérer pleinement à la hassidout Habad. Ce retour aux sources s’incarne dans un déménagement de la famille à Crown Heights (Brooklyn), centre névralgique du mouvement.

La maison des Piamenta devient un haut lieu de rencontre et de musique, fréquenté par des rabbanim, des artistes, des baalei techouva et des jeunes à la recherche de sens. Avi y approfondit son lien personnel avec le Rabbi de Loubavitch, qu’il accompagnera lors de multiples événements, jouant lors des fameuses sim’hot beth haShoéva, de Lag Baomer, et des grands rassemblements dans le mythique bâtiment du 770.

🎶 Découvrez aussi les moments de ferveur communautaire sur Alyaexpress-News


Une musique qui fait vibrer les âmes

Avi Piamenta ne s’est jamais contenté de jouer de la musique. Il inspirait, transmettait. Que ce soit sur une scène new-yorkaise, à Sim’hat Torah dans une yeshiva, ou dans des écoles pour enfants juifs du monde entier, il touchait les cœurs avec sincérité et émotion.

Son style unique, à la croisée du jazz, de la hassidout et de l’émotion israélienne brute, en a fait une figure tutélaire pour des générations de musiciens religieux. Il laisse derrière lui des compositions inoubliables, empreintes de joie, de nostalgie et de spiritualité.


Un dernier souffle au service des enfants

Ironie poignante du destin : c’est dans les jours précédant son décès qu’il a effectué un dernier voyage à Crown Heights, le 3 Tamouz, date anniversaire du décès du Rabbi. Il y a joué de la flûte lors d’un événement pour enfants dans le 770 – un adieu sans qu’il le sache.

Cinq jours plus tard, l’artiste s’est éteint subitement, laissant derrière lui une femme dévouée, Judith, et huit enfants installés entre New York, le Mexique, le Connecticut et Israël, ainsi que de nombreux petits-enfants répartis dans les communautés juives du monde entier.

🕊️ En hommage à nos figures spirituelles et éducatives – rubrique dédiée sur Infos-Israel.News


Témoignage d’une génération

Avi Piamenta était plus qu’un musicien. Il était un pont vivant entre Israël et la diaspora, entre la modernité musicale et la ferveur hassidique, entre le ‘hazon haYahadout et le cœur battant du peuple juif. Sa musique résonnera longtemps dans les synagogues, les mariages, les rassemblements hassidiques – et surtout dans les âmes qu’il a touchées.

« Il ne jouait pas de la musique pour divertir, il jouait pour élever les âmes », confie un proche de la communauté de Kfar Habad.


.