Un shabbat de feu à Kyiv. Alors que la capitale ukrainienne tentait de trouver un semblant de calme, c’est une pluie de feu qui s’est abattue sur elle : plus de 500 missiles et drones explosifs lancés en une seule nuit. Parmi les cibles visées : des infrastructures stratégiques, des quartiers d’habitation… et la communauté juive, qui a vécu cette attaque en plein cœur.
Dans les rues de Kyiv, la peur est devenue une compagne quotidienne. Mais cette nuit-là, la terre a tremblé plus fort que jamais. « Tout a tremblé. Les explosions ne s’arrêtaient pas », témoigne le rabbin Simha Levenhartz, émissaire du mouvement Habad dans la capitale. Réfugié avec des dizaines d’autres personnes dans le bunker du centre communautaire juif, il raconte un scénario apocalyptique : des alarmes incessantes, des colonnes de fumée suffocante, et… une solidarité inattendue.
« Même des voisins non-juifs ont accouru vers notre abri, car il est l’un des seuls vraiment équipés de toute la ville », explique un membre de la communauté.
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La synagogue, dernier bastion de sécurité
À Kyiv comme dans d’autres villes, les synagogues sont devenues des refuges. La synagogue centrale dispose d’un abri souterrain avec lumière, eau potable et toilettes. Un luxe dans une ville où des milliers de familles passent la nuit dans les stations de métro, faute de mieux.
Mais c’est à Poltava, à 300 km à l’est de Kyiv, qu’un véritable miracle a été rapporté. Un Juif local, membre de la communauté Habad dirigée par le rabbin Yossef Yitzhak Segal, a été forcé par les autorités militaires à se rendre dans un bâtiment pour une convocation imprévue. Ce dernier, censé être exempt de service, fut enlevé du bus en route vers la prière.
Quelques minutes après avoir été conduit dans le bâtiment militaire, il sort brièvement pour fumer. C’est à ce moment-là que cinq drones kamikazes s’abattent sur la structure. Lui, resté dehors, en sort totalement indemne. Il retourne alors à la synagogue et récite la bénédiction du Gomel — une prière juive de remerciement après un grand danger.
La guerre au pas de la porte du judaïsme ukrainien
La scène se répète à Kremenchug, où un drone a frappé un bâtiment militaire attenant à la synagogue locale, dirigée par le rabbin Shlomo Salomon. Les fidèles observent avec anxiété les fumées s’élever à quelques mètres des rouleaux de la Torah.
« Chaque jour est un nouveau défi. La guerre dure depuis plus de trois ans, mais elle recommence à chaque instant. Nous faisons tout pour maintenir les services religieux, les études, la vie juive », témoignent les délégués Habad à travers le pays.
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Pas de morts, mais des cicatrices profondes
Miraculeusement, aucune victime juive directe n’a été signalée dans cette salve. Mais les dégâts sont bien là. Les maisons sont soufflées, les commerces fermés, l’électricité rationnée. La pollution de l’air atteint des niveaux jamais vus à Kyiv depuis le début de la guerre.
Et pourtant, la vie continue. Le shabbat est célébré, les fêtes sont préparées. « Nous avons étudié en l’honneur de la libération du précédent Rabbi de Loubavitch – le 12 Tamouz – et nous avons prié pour une délivrance, pour l’Ukraine, pour notre peuple », dit un fidèle.
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Entre ciel et feu : un peuple debout
L’histoire de ces communautés juives d’Ukraine rappelle celle de tant d’autres dans l’Histoire juive : survivre à l’horreur, résister par la foi, reconstruire dans les ruines. Dans un monde qui regarde ailleurs, ces hommes et femmes gardent la flamme.
Et pendant que Trump multiplie les contacts diplomatiques pour faire pression sur l’Iran et calmer les tensions en Europe de l’Est, Israël regarde avec attention ce front oriental où les drones explosent à quelques mètres des rouleaux sacrés.
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.Kyiv brûle sous 500 missiles et drones. Les synagogues deviennent des bunkers. Des Juifs échappent miraculeusement à la mort. L’Europe oublie, Israël observe. L’histoire recommence.
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